Réveil à 8h pour tout le monde ce matin, on s’active rapidement et on est prêts à 10h. Dernière fois (normalement) que nous faisions un stop de 3 jours dans une ville et dans un airbnb, la prochaine fois ça sera à Tervuren de retour à la maison :). Wouhou, on est tout excités de rentrer chez nous… mais contents aussi qu’il nous reste encore quelques semaines :). L’itinéraire nous refait passer par le magnifique centre de Vienne, que nous admirons une dernière fois. Nous rejoignons ensuite la piste cyclable qui longe le Danube et qui passe sur les quais, nous faisant découvrir le street art autrichien par la même occasion. Comme nous sommes sur un itinéraire vélo, ce n’est pas surprenant de croiser autant de cyclistes, la plupart en sens inverse. On comprend vite pourquoi : nous remontons le fleuve et affrontons un solide vent de face dès le départ ;). Comme la route est toute plate, ce n’est pas trop grave. On croise aussi beaucoup de petites haltes ou « beergarden » prévus pour les cyclistes. Nous faisons une première pause dans un skatepark pour remplir nos gourdes et manger quelques noix, puis celle du pic-nic après 25 km, au bord de l’eau, à un endroit où plusieurs personnes se baignent car il y a une petite crique sans courant. Nous dégustons un délicieux pic-nic avec une pâte à tartiner curry mangue qui change des fromages fondus et des tomates écrasées ;). Après notre traditionnelle partie de Uno, je vais tremper mes pieds dans l’eau avec les garçons. Sauf que je leur montre une petite pente qui s’avère super glissante et qu’ils tombent tous les 2 en même temps sur leurs fesses/dos dans l’eau. S’ensuit un très beau concert de pleurs pendant 5 minutes, que je parviens heureusement à calmer en détournant leur attention sur les 3 petits chiens qui nagent devant nous. Plus de peur que de mal, ouf ! Il est temps de remonter sur nos vélos, toujours le long du Danube, sur une piste cyclable en excellent état. Wawh, comme c’est agréable. Il fait même plus nuageux que prévu, ce qui nous arrange très bien car il n’y a pas beaucoup d’ombre sur notre itinéraire. Nous traversons de temps en temps un petit village, ou longeons un petit port, et rencontrons inévitablement quelques plaines de jeux aussi ;). Emile s’impatiente un peu sur le vélo malgré les « ni oui ni non » et les devinettes d’animaux, alors nous décidons de nous arrêter à une très belle plaine de jeux avec bac à sable et tyrolienne. Youpie ! Pour rejoindre notre hôte warmshower du jour, Tobi, il nous faut quitter le Danube et rentrer quelques kilomètre (toujours plats) dans les terres. C’est vers 17h que nous arrivons chez lui et découvrons une petite maison toute mignonne et un magnifique jardin sauvage avec feu de camp, trampoline, chevreuils dans le pré d’à côté et abondance de fruits et légumes plus alléchants les uns que les autres. Le temps pour moi de me mettre à écrire le carnet de bord, Arthus et Emile se retournent vers moi avec leurs visages tout noirs ! C’est le trampoline qui les a transformés en petits ramoneurs, ce qui nous fait tous beaucoup rire! Ils choisissent la douche au bain dans le jardin que Tobi prendra un peu plus tard dans la soirée :). On déguste un bon repas agrémenté par des ingrédients achetés à la petite épicerie self-service du village, et on va tous se coucher tôt, encore un peu fatigués de notre séjour à Vienne.
Jeudi 8 juillet, le réveil n’est pas très rapide car la nuit ne fut pas la meilleure qu’on ait connue avec les garçons qui n’ont cessé de rouler de leurs matelas et de se cogner contre les armoires de la pièce où l’on dormait. Au moins dans la tente, ils sont bien contenus entre la toile d’un côté, et un de leurs deux parents adorés de l’autre ;). On émerge donc vers 8h, et comme d’habitude, Arthus et Vince sont les premiers levés. Ils en profitent pour aller chercher un pain à l’épicerie self-service du village avant de venir nous embrasser tout doucement pour nous réveiller, Emile et moi :). Après un bon petit-déjeuner dans le jardin, où le chat de Tobi semblait particulièrement intéressé par notre repas, nous démarrons à 9h30. Comme la météo annonce 37°C aujourd’hui, on essaie de bien avancer avant la pause de midi. Les 15 premiers kilomètres ne sont pas très agréables, entre grands champs de maïs (on en voit beaucoup depuis que nous sommes en Autriche), usines et centrales en tout genre. Le point positif, c’est que c’est tout plat et que nous sommes sur un itinéraire vélo avec très peu de circulation. L’occasion idéale pour qu’Arthus roule tout seul… ce qu’il fait comme un champion. Quelle évolution depuis le début du voyage où il fallait le pousser un peu et l’encourager pour qu’il accepte de se détacher du follow-me. A présent, c’est toujours avec un grand sourire et à sa demande, et il ne se rend même plus compte des kilomètres qui défilent. Au bout de 15 kilomètres, il demande qu’on le rattache au moment où nous arrivons enfin de nouveau le long du Danube. Je suis contente de voir qu’il y a pas mal d’arbres sur ce tronçon et que nous roulons donc parfois à l’ombre. La piste cyclable traverse des petits marais et passe par des zones de végétation abondante dans laquelle nous entendons beaucoup de cris d’oiseaux et d’autres animaux. Comme hier, nous croisons énormément de cyclistes qui ont souvent des vélos de location avec les mêmes fontes assorties. Quelques familles aussi mais avec des enfants plus grands. Après 30 km, nous faisons notre pause pic-nic à l’ombre d’un buisson sur la piste cyclable car nous n’avons rien trouvé d’autre. Ça n’a pas l’air de déranger Arthus et Emile qui inventent toujours plein de jeux, peu importe l’endroit (ici, avec des pommes de pin). Je sens que j’économise mes forces en me mettant en mode « ralenti », et sans parler avec Vince, je vois qu’il fait la même chose. Lorsque nous remontons sur nos vélos, il est 14h et ça tape fort. En plus, contrairement à ce matin, nous roulons sur un petit talus juste à côté du Danube, en plein cagnard. Arthus et Emile sont absorbés par les grandes péniches de marchandises qui passent à côté de nous. En fin de journée, nous atteignons une partie du fleuve avec un petit peu plus de relief sur les côtés et traversons des jolis villages. Je préfère nettement cette partie-ci ! Après nous être arrêtés pour faire quelques courses (et profiter de l’air frais du supermarché) nous arrivons à notre camping du jour sous quelques mini gouttes de pluie et quelques coups de tonnerre au loin, le Camping Rossatz. Nous installons la tente tous ensemble avant la pluie, qui ne tombera finalement pas plus fort ni plus longtemps, et allons à la petite plage au bord de l’eau pour nous rafraîchir. Comme c’est joli ici et en face, avec cette grande église jaune et les ruines du château juste au dessus. Les garçons s’éclatent à jouer dans l’eau et dans le sable et je m’assoupis quelques minutes. Après une bonne douche, nous dégustons un délicieux repas un peu différent de ce que nous mangeons d’habitude (pâtes aubergines lait de coco poulet tomates cerises :)). C’est un vrai régal et les garçons mangent leurs aubergines sans soucis, les prenant pour des petits carrés de pâtes bien cuits ;). Après un bon brossage de dents avec les nouvelles brosses à dents achetées hier, les garçons s’endorment très vite et nous terminons de ranger toutes nos affaires avant d’aller dormir aussi. Encore une magnifique journée qui se termine merveilleusement bien.
Après la très chaude journée que nous avons eue, le ciel s’est complètement déchaîné cette nuit. Nous avons connu les plus gros orages de nos vies, Vince et moi, et sous tente, c’était d’autant plus impressionnant. Vers 2 heures du matin, nous avons entendu le tonnerre se rapprocher. Comme nous sommes entourés de montagnes, cela résonnait beaucoup. Les éclairs sont ensuite arrivés, et ça pétait et illuminait dans tous les sens. La pluie était intense, et lorsque Vince a regardé sous le auvent dans quel état étaient les fontes, il a tout du rentrer dare-dare à l’intérieur où on dormait car il y avait déjà une énorme flaque d’eau. Il a ensuite fait le compte des fontes et réalisé qu’il en manquait 2… Première fois qu’on oublie deux fontes à l’extérieur de la tente, et on l’a payé cher. Justement la fonte avec tout le matériel électronique :(. Arthus s’est réveillé cette fois mais n’avait pas l’air plus inquiet que ça, il m’a juste dit : « Il y a de gros orages hein maman ». Emile quant à lui a continué à dormir paisiblement jusqu’au lendemain matin ;). Après avoir tout étalé à nos pieds sur des essuies pour faire sécher le matos mouillé, il n’y avait finalement pas de dégâts au matin. Ouf ! Et tout le monde a même bien dormi le restant de la nuit, une fois que les orages étaient partis. Pendant que nous déjeunons, notre voisine qui loge dans la tiny house juste à côté de nous nous demande si nous allons bien et nous dit avoir pensé à nous toute la nuit, nous imaginant complètement sous l’eau. Même si nous profitons tous les jours de notre belle grande tente, c’est dans des situations comme celle-ci que nous sommes d’autant plus satisfaits d’avoir investi dans du très bon matériel. On commence à pédaler vers 10h avec nos vestes de pluie, chose qui n’était plus arrivée depuis des semaines ! Heureusement que je parviens encore à la fermer ;). L’orage a bien rafraîchi la température et ça nous va très bien. Le Danube est encore bien mouvementé, le courant habituellement déjà fort est impressionnant et les vagues aussi. Lorsque je vois que mon GPS nous fait traverser le Danube sur un bac 10 km après être partis, j’avoue être à moitié rassurée. Arthus et Emile sont comme moi, mais perspicaces, ils remarquent que le bac est accroché à un grand câble pour éviter qu’il ne se fasse trop emporter par le courant. On embarque donc beaucoup plus détendus et la traversée est très chouette (et très courte) :). La route est magnifique et nous traversons plusieurs beaux petits villages… Le seul hic, c’est le vent qui souffle très très fort aujourd’hui et nous donne beaucoup de mal. Nous nous relayons Vince et moi pour passer devant et essayer de prendre le vent du deuxième et c’est parfois décourageant de voir comme nous avançons péniblement. Nos fontes sont vides, il y a donc un besoin vital à combler au plus vite pour le repas de midi. Pourtant, on ne trouve aucun magasin sur notre route hormis des restos/aubettes mais pas sûrs de vouloir un repas lourd à midi avec ce qu’il nous reste à pédaler. Finalement Vince repère un magasin dans le prochain village… qui est fermé lorsqu’on arrive (pause de midi). Un peu désespérés, je crois deviner qu’ils vendent des bons produits bio juste en face de la rue. Et oui, quelle bonne surprise lorsqu’on pousse la porte du joli bâtiment. Je choisis des bons produits dans une petite épicerie self-service et nous dégustons un des meilleurs pic-nic du voyage :). L’après-midi, il faut encore parcourir 30 km, sur une petite butte juste à côté du Danube qui est bien exposée au vent. C’est vraiment dur et je décompte chaque km. C’est fatigués mais très contents de cette belle journée que nous arrivons vers 18h au Camping Krenn, un petit camping familial comme il y en a beaucoup le long du Danube. Pour récompenser tout le monde (et parce que papa et maman ont la flemme de cuisiner ce soir) nous nous offrons des pizzas du petit resto du camping ce soir. Elles ne sont clairement pas aussi bonnes que celles que nous avons mangées en Italie mais après une grosse journée de vélo, tout a du goût :). Sans surprise, les garçons s’endorment presque sur leur pizza, et Vince et moi ne tardons pas à les rejoindre pour une bonne nuit de repos.
Samedi 10 juillet, réveil tard pour tout le monde après une bonne nuit calme :). Le soleil est de retour, youpie ! La route d’aujourd’hui est super plaisante et magnifique. On longe l’eau, tantôt sur la rive droite, tantôt sur la rive gauche. Arthus pédale toute une partie tout seul et nous sème dans les montées ;). Ça y est, nous sommes largués ! Les rives sont tantôt entourées de beaucoup de végétation et même de petite collines, tantôt très plates et un peu désertiques. De temps en temps, l’itinéraire nous éloigne un peu du Danube (mais jamais très longtemps) et nous roulons alors entre champs et forêts. C’est lors d’un de ces détours que nous tombons sur une petite cahute qui vend des bons produits de la ferme d’à côté : jus de pomme frais et pâtisseries qui sentent divinement bon. On ne pouvait pas ne pas nous arrêter, d’autant plus qu’ils ont installé des palettes avec des coussins à l’ombre des arbres. On déguste donc un petit tien-uurtje tardif (il est déjà passé midi) et repartons affronter la chaleur. C’est sur une longue ligne droite sans ombre que nous nous arrêtons pour notre pause pic-nic (pas trop le choix), à l’ombre d’un buisson. Nous mangeons notre pizza restante d’hier et complétons avec des bonnes noix et des fruits. Quelques kilomètres plus loin, une incroyable plaine de jeux nous appelle… Nouvelle pause pour le plus grand bonheur d’Arthus et Emile qui restent un petit peu sur leur faim par rapport aux plaines de jeux très sommaires des campings dans lesquels nous nous arrêtons. Emile tombe juste du grand toboggan jaune qui part de toute en haut et tourne beaucoup sans vrais rebords sur le côté. Comme à chaque fois, nous nous disons avec Vince qu’il a bien de la chance d’être costaud car il se fait rarement vraiment mal. Les jambes sont lourdes après une bonne pause et il nous reste encore 20 km ;). Grâce au vent qui est tombé, nous avons quand même un bon rythme et terminons nos 60 km de la journée vers 16h30 au bord d’un lac au Camping Au See. L’ambiance y est… very cool, avec énormément de monde en mode fiesta, un circuit de wakeboard sur l’eau, des jeunes et des familles, de la musique, des jeux pour enfants, bref, un autre monde bien caché qu’il est difficile d’imaginer encore à quelques mètres de là sur la piste cyclable. Les garçons sont complètement captivés par les wakeboards et les acrobaties qu’ils font sur l’eau ! Nous enfilons nos maillots et allons nous rafraîchir dans le lac à l’eau délicieuse. Arthus et Emile trouvent un grand bac à sable avec plein de jeux dedans, et pendant qu’ils y jouent, j’en profite pour nager avec mon homme juste à côté… jusqu’à ce que les garçons nous rejoignent :). Voilà le genre d’après-midi absolument parfaite, la combinaison idéale entre effort physique sur le vélo et détente dans l’eau ! On profite longtemps des abords du lac et alors que la plupart des personnes présentes quittent peu à peu l’endroit, nous ne sommes que quelques uns à avoir planté notre tente et camper ce soir. C’est un peu le paradis ici, maintenant qu’en plus il y a nettement moins de bruit. Le repas du soir est délicieux et le coucher de soleil, fabuleux. Wawh, quelle journée vraiment superbe ! J’espère avancer un peu dans notre carnet de bord mais le chargeur de notre ordi ne semble plus fonctionner… Peut-être du au petit accident de l’autre soir avec le gros orage et l’oubli de la fonte dehors ;). Tant pis, on va trouver une solution et en attendant, ça me fait une petite pause dans l’écriture plutôt appréciée :).
Réveil dans le calme et la fraîcheur ce matin. Les quelques autres familles qui ont dormi sous tente ont l’air d’avoir le même rythme que nous ;). Je savoure une bonne douche chaude tandis que les garçons s’habillent… avec leurs polars vertes ! Voilà encore une chose que nous n’avions pas ressortie depuis plusieurs semaines. Arthus et Emile sont tout excités de les remettre, c’est trop drôle. Nous nous mettons en route vers 10h sous un ciel gris pas très réjouissant. Le vent souffle à nouveau ce matin (et toujours dans le sens du courant, c’est-à-dire dans le sens contraire au nôtre). Une petite bruine fine se met à tomber mais cela n’entame pas le moral des troupes qui est bon ! Nous reprenons le bac avec le câble pour traverser encore une fois le Danube et c’est toujours un chouette moment qui coupe un peu la monotonie des kilomètres à vélo qui peut parfois s’installer. Quand la météo ou l’itinéraire ne nous enchantent pas, ce qui est le cas aujourd’hui, il est très important de maintenir la bonne humeur des troupes par d’autres moyens. Par exemple, par les jeux et les bons repas ;). Nous alternons donc entre « ni oui ni non », le jeu où il faut deviner l’animal qu’on a en tête (et qui est toujours hilarant quand on joue avec Emile, qui a décrété que les vaches pondaient des œufs !:)), les histoires qu’Arthus aime que je lui raconte en roulant (ses préférées, entendre comment son papa et moi nous nous sommes rencontrés, le récit de sa naissance et de celle de son frère, raconter comment cela va se passer quand Juicy sera parmi nous,…), le jeu où il faut faire des phrases à tour de rôle en rimes,… Nous nous arrêtons après 35 km le long de l’eau sur des marches et mangeons un délicieux pic-nic (baguette aux noix, brie, pommes) suivi de belles parties de Uno ! L’après-midi est assez courte et nous arrivons juste avant la plus grosse pluie au Camping Kaiserhof. A nouveau un camping tenu par une famille dont la grande majorité des emplacements sont occupés à l’année par des « résidents ». C’est toujours très propre et un peu trop soigné à notre goût mais on profite de la bonne douche chaude ce soir (car nous avons un peu froid, si si ;)). Vince a finalement trouvé une combine pour scotcher le chargeur de l’ordi et je peux me remettre au clavier et rattraper mon retard. Je pense que les garçons sont fatigués ce soir car il n’y a pas 5 minutes qui passent sans que l’un d’eux ne se mette à pleurer pour une raison ou pour une autre. C’est assez rare et inhabituel, et après une énième chute d’Emile sur le sol glissant, nous décidons de préparer le souper tous ensemble. Avec des spaghettis au pesto, le calme et la bonne humeur reviennent aussitôt ! A nouveau une bonne journée de vélo et de plein d’autres choses, ce qui nous paraît à présent normal mais qu’on sait aussi chérir comme il se doit ;).
Lundi 12 juillet, nous nous réveillons sous un beau ciel bleu et le chant des oiseaux, quel bonheur :). Comme petit-déjeuner, nous n’avons plus qu’un demi pain de la veille. On comptait se contenter de cela jusqu’à ce qu’on remarque que d’autres campeurs ramènent des sacs avec des petits pains du restaurant du camping. Je file donc avec les garçons (qui ne ratent pas une occasion pour m’accompagner où que ce soit) voir si il est possible d’acheter quelque chose de frais à manger. Et oui, oh joie ! Nous revenons à la tente avec 8 petits pains encore tout chauds, miam ! Ils nous goûtent bien (surtout après avoir enlevé les gros morceaux de sel qui décoraient chacun des petits pains ;)). A 10h, nous sommes prêts pour notre dernière journée de vélo jusqu’à Passau avant une journée de repos bien méritée demain. Tout le monde a hâte je pense car nous aurons roulé 6 jours d’affilée à un très bon rythme ;). Après avoir parcouru à peine 10 mètres, nous tombons sur une barrière sur toute la largeur de la route et un panneau de signalisation indiquant que sous peine de risquer sa vie, nous ne pouvons pas aller plus loin à cause des chutes de rochers. Mince alors, c’est embêtant cela car il n’y a pas de route alternative… C’est alors que la chance va nous sourire pour la première fois de la journée. Un petit bateau est justement amarré au rivage et d’autres cyclistes en sortent tout juste. Nous essayons de leur poser des questions en anglais mais personne ne semble le parler. On comprend juste à leurs signes qu’il faut qu’on prenne ce bateau pour traverser. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et nous voilà déjà en train de nous reposer confortablement assis dans ce petit bateau où il n’y a que nous. C’est tellement gai de faire la traversée lorsqu’il fait beau et que le Danube est tout calme. Une fois de l’autre côté, nous pédalons sur une très belle piste cyclable et décrétons qu’à nos yeux, c’est la plus belle partie du Danube (entre Vienne et Passau bien entendu, le reste nous n’avons pas fait). Ces collines verdoyantes et ces grandes forêts qui nous entourent donnent au Danube un petit air de Fjord qu’on aime beaucoup ! Emile est juste difficile et s’énerve pour un rien, mais tout va mieux lorsqu’il s’installe dans la charrette pour une sieste. Comme me le rappelle Vince, les enfants ont toujours des « phases » où ils sont plus difficiles, doivent apprendre des nouvelles choses, ont plus de mal à gérer leurs émotions/frustrations,… Rien que de l’entendre me l’expliquer, je l’accepte beaucoup mieux :). Comme nous nous trouvons sur la rive opposée à celle de notre tracé GPS initial, nous suivons juste la piste cyclable… jusqu’au moment où elle s’arrête. Et là, deuxième fois de la journée que la chance nous sourit : plutôt que de devoir rebrousser chemin sur plusieurs kilomètres jusqu’au dernier arrêt de bateau, un bateau Donaustop (véritable bateau-bus du Danube) amarre et laisse descendre des cyclistes. La solution nous semble toute trouvée, et nous embarquons (toujours sans aucun problème malgré notre pino et la charrette) sous les mines réjouies de nos deux schtroumphs ! Au lieu de juste faire la traversée, il nous avance de quelques kilomètres jusqu’à ce qu’il y ait de nouveau une piste cyclable sur la même rive que là où nous étions. Même sans rien comprendre ni avoir rien demandé au capitaine, nous avons fait confiance à ce qu’il allait faire, et nous avons bien fait ! Nous repartons pour quelques kilomètres jusqu’à arriver enfin à la frontière allemande, indiquée par un simple petit panneau. Nous voilà entrés dans notre dernier pays avant le nôtre, ça nous fait quand même quelque chose et même les garçons réalisent très bien (nous leur avons tellement répété l’ordre des différents pays que nous traversons qu’ils les connaissent par cœur). La pause pic-nic se prend au bord d’une magnifique plaine de jeux à l’ombre, et compense le fait que le dîner soit un peu maigre. Bizarrement, nous ne rencontrons pas beaucoup de magasins sur notre route, parfois aussi parce que les plus grandes villes se trouvent de l’autre côté du fleuve et que nous n’avons pas envie de faire un détour de plusieurs kilomètres et de monter sur le pont pour nous arrêter dans un grand magasin. C’est donc un pic-nic « fond de fontes » comme on appelle ça, mais personne ne se plaint de trop ;). La suite de l’itinéraire en Allemagne est moins sympa sur une piste cyclable le long de la grand route jusqu’à Passau. Nous nous arrêtons quand même faire des courses à Passau et achetons de quoi nous préparer deux bons soupers et plein de fruits et légumes qui nous ont manqués ces derniers jours. Passau a l’air d’une très jolie ville, mais nous verrons ça demain. En attendant, direction le camping Passau pour monter la tente et jouer ! Il y a une magnifique plaine de jeux en bois juste à côté où nous passons 2 heures en fin de journée avant de déguster un bon repas et d’aller dormir dans notre petit nid (qui s’est bien fait envahir depuis notre arrivée par des dizaines d’autres tentes qui se sont fort collées à nous… J’ai déjà la nostalgie du calme qui accompagne les campings vides ;)).
Entre les ronflements de nos voisins de gauche et de droite et l’humidité provoquée par la proximité de la rivière, ce ne fut pas notre meilleure nuit du voyage. Mais peu importe, nous avons suffisamment de réserve de sommeil pour faire face à des plus mauvaises nuits de temps en temps ;). Réveil sous le soleil et tandis que la majorité des voyageurs à vélo replient leurs tentes et chargent leurs fontes, nous ne faisons rien ! Haaaa quel délicieux sentiment de pouvoir paresser et prendre son petit-déjeuner à l’aise, faire une lessive (absolument nécessaire, nous n’avions plus rien de propre à nous mettre), jouer et publier notre dernier article sur le blog. Vers 11h, nous partons à la chouette plaine de jeux à côté du camping où les garçons s’éclatent et s’éclaboussent pendant 1heure. Nous partons ensuite découvrir la très jolie petite ville de Passau, qui nous surprend par la beauté de son centre et les très belles couleurs de ses maisons le long de l’eau. C’est une ville dans laquelle se rejoignent 3 rivières, dont le Danube qui nous a mené jusqu’ici. Toutes les terrasses laissent s’échapper des odeurs plus agréables et délicieuses les unes que les autres, mais nous résistons car nous avons préparé un bon pic-nic que nous dégustons sur la Domplatz : un restant de pommes de terre de la veille agrémentées de feta, concombres et tomates :). Après une petite visite de l’église aux plafonds peints vraiment superbes, nous repartons déambuler dans la ville à vélo. On longe le bord du Danube où sont accostés quelques grandes péniches de luxe « très chic » selon les dires d’Arthus et Emile. Journée repos égale journée jeux pour les garçons, et donc arrêt à une nouvelle grande et belle plaine de jeux où les garçons s’amusent bien pendant que je fais une micro sieste sur un banc et que Vince envoie quelques messages à des warmshowers pour les prochains jours. Aux quelques réponses que nous avons déjà reçues, nous voyons tout de suite que nous sommes en période de vacances car les gens sont moins chez eux et donc moins disponibles à recevoir des voyageurs. Je dois avouer que ça nous manque un peu en ce moment… Et ça nous fait encore plus réaliser la chance incroyable que nous avons eue ces derniers mois d’être autant et aussi bien accueillis. Vers 16h, cap vers notre camping d’hier pour un bon goûter pastèque sous un ciel qui se rafraîchit et s’assombrit de plus en plus… Je touche un mot au monsieur de la réception car les sanitaires laissent vraiment à désirer, les poubelles du camping débordent, il n’y a plus de papier toilette ni de savon dans les toilettes, les douches sont crades… Il me dit qu’il ne parle pas anglais mais quelques minutes plus tard, je le vois se diriger vers les sanitaires. Peut-être aurons-nous quand même droit à une douche propre pour ce soir ? (Et la réponse est oui!!!). Pour le souper, on se fait plaisir et on se cuisine un délicieux spaghetti bolognaise avec lentilles, haché, champignons et courgettes :). Quel bonheur de voir manger les garçons sans émettre la moindre remarque sur un légume de leur assiette ! On va se coucher tôt car le vélo reprend demain ;).
Mercredi 14 juillet, réveil après une bien meilleure nuit que la veille, et pour cause, nous n’étions que 4 tentes sur toute la prairie hier soir. Il fait gris et frais, comme annoncé (mais au moins, il ne pleut pas). Nous faisons la connaissance avec un jeune français, Marin, qui descend tout le Danube jusqu’à la mer Noire en kayak. Quand je repense au courant du fleuve ces derniers jours, je frissonne rien que de l’imaginer là-dedans. Il confirme qu’il y a certains passages très délicats mais a l’air de bien savoir ce qu’il fait. Il est très sympa et nous pose plein de questions sur notre voyage à vélo. C’est toujours très gai d’échanger avec d’autres voyageurs :). On prend un bon petit-déjeuner et on est prêts à nous mettre en route à 10h. Arthus pédale seul les 10 premiers kilomètres malgré une petite bruine assez désagréable, et pousse même son vélo sur quelques petits tronçons impossibles à faire à vélo. Je suis vraiment fière de lui et de la confiance qu’il a prise en lui en 1 an. Lorsque je repense au petit bonhomme parti en juillet dernier, c’est vraiment un autre enfant (qui a, bien sûr, 1 an de plus aussi…). Emile aussi est courageux, et tous les deux sont tellement heureux et reconnaissants des petites choses qui se passent sur une journée : faire une pause où on mange un fruit, pouvoir s’arrêter à une plaine de jeux, prendre un petit biscuit comme dessert après le repas, … Je m’arrête parfois sur leurs quelques disputes ou sur la gestion encore difficile des émotions chez Emile, alors que c’est tellement bon et important aussi de voir toute l’évolution et tout le bonheur simple qu’ils vivent et partagent avec nous depuis maintenant 1 an. Depuis Passau, on longe toujours le Danube le long des quais, puis le long d’une route et enfin plus éloignés de la circulation. Le temps très gris et les averses ne rendent pas cette journée particulièrement mémorable, mais elle a au moins le mérite d’être très courte. On avait en effet le choix entre 25 km ou 75 km aujourd’hui, aucun camping ou logement ne se trouvant entre les deux et le temps vraiment maussade ne nous incitant pas à faire du bivouac. A 13h, nous arrivons donc à notre endroit de camping stellplatz Yachthafen de Vilshofen. Coincé entre le Danube et un petit aérodrome, Arthus et Emile sont super excités et ne prêtent pas du tout attention au mauvais temps. On monte la tente et le tarp pour avoir un peu plus d’espace pour jouer/écouter des histoires/cuisiner et manger, et on passe une après-midi relax bien que mouillée ;). La pluie se calme enfin un petit peu alors on en profite pour aller faire pipi et se brosser les dents avant un bon gros dodo :).
Se réveiller et entendre les gouttes de pluie est un son que j’ai appris à savourer lorsque je suis sous dur bien au sec sous ma couette, et à redouter lorsque je dors sous tente ;). Par chance, elle s’arrête assez rapidement et lorsque toute la famille émerge pour de bon vers 8h, il ne pleut plus. Le ciel s’est même bien dégagé, nous offrant une belle lumière du matin. Nous déjeunons très léger car nous n’avons plus grand-chose mais nous comptons bien faire une petite halte à Vilshofen 1km plus loin. Tout le monde aide au rangement et à 9h45, nous sommes partis. Nous roulons sur le pont qui traverse le Danube pour rejoindre la jolie petite ville de Vilshofen et ses ruelles aux beaux bâtiments bien typiques d’ici. A la boulangerie, j’achète du pain et des bretzels qu’Arthus et Emile dévorent ! Le pain gris a toujours un petit goût un peu amer, mais au moins, il nous remplit bien ! On commence la journée en longeant la Vils (que nous allons suivre jusqu’à Munich) sur un sentier dans la forêt. Nous entendons seulement le doux son des oiseaux, c’est vraiment merveilleux comme environnement. Après plusieurs jours avec des portions le long de routes plus importantes, je suis vraiment contente de changer de cap et de quitter le Danube pour découvrir d’autres paysages. Pédaler avec Arthus derrière moi est un vrai bonheur, et il alterne entre moments de silence et papotes, sachant très bien respecter mes besoins. Emile n’en est pas encore à ce stade et je trouve Vince bien courageux de gérer ses contradictions et ses 1001 questions (sans parler de ses émotions parfois intenses) toute la journée sur le pino ;). Nous nous enfonçons ensuite dans la campagne bavaroise, traversant des paisibles villages aux jolies fermes et maisons. Les garçons tiennent fort à leur pause tien-uurtje alors après 20 km, nous nous arrêtons au pied d’une église pour une barre de céréales. Il faut dire qu’ils ont toujours faim, nos deux schtroumphs ! Comme nous n’avons rien à mettre sur notre pain pour le midi, nous proposons de faire la pause pic-nic 10 km plus loin où se trouve aussi un supermarché. Autre moment préféré de la journée des garçons : m’accompagner faire des courses. Sauf qu’à présent, au lieu de me dire : « Ah maman, ça fait trop du bien » lorsqu’on passe dans le rayon frais, ils me disent : « Maman nous on marche loin de toi quand tu es dans le rayon frais parce qu’il y fait beaucoup trop froid ! ». Ceci donne une petite idée du changement de température de ces derniers jours par rapport aux jours de canicule que nous avons connus ;). On roule jusqu’à une chouette plaine de jeux où l’on se pose pour manger et jouer. La pause va être légèrement raccourcie car nous sentons les premières gouttes de pluie nous mouiller. Il reste 27 km pour arriver jusqu’au camping, il ne faut pas trop traîner. Et de fait, nous avançons entre des champs de maïs à un très bon rythme… tout droit vers les gros nuages noirs. Comme le dit si bien Arthus, nous n’avons pas le choix, le camping (et surtout la Belgique) c’est par là. Inévitablement, après 15km, le vent forcit et le ciel s’assombrit de plus en plus. Nous rebroussons chemin au moment où le déluge s’abat sur nous, direction le pont que nous venons de passer et sous lequel nous pouvons nous abriter. Aussitôt dit, aussitôt fait :). Nous patientons ainsi une petite heure, assis sous nos couvertures (les fameuses qui nous avaient déjà réchauffés lors de l’orage à Maribor) à lire des histoires. Dès que les orages et le tonnerre sont passés, nous remontons sur nos vélos tandis qu’une fine pluie tombe encore. Les couleurs dans le ciel et sur la campagne sont très belles après l’orage, et nous arrivons rapidement à notre camping du jour Vilstalsee. Je suis un petit peu déçue des campings des derniers jours, proches de grandes routes et un peu à l’abandon (hormis quelques caravanes). Mais la bonne douche chaude et la petite séance de méditation dans la tente terminent parfaitement la journée. Après un bon repas durant lequel nous nous faisons bouffer par les moustiques, nous rejoignons notre tente pour un bon gros dodo !
Vendredi 16 juillet, nous nous réveillons sous le soleil, quelle bonne surprise ! Ce matin, pour le petit-déjeuner, nous avons des céréales au chocolat avec des bananes. Cela n’arrive pas souvent mais j’avais vraiment envie de changer et le moins que l’on puisse dire, c’est que toute la famille se régale :). A 10h, on est prêts et pas mécontents de quitter ce camping vraiment tristounet. On commence par longer la grand route sur une piste cyclable, puis on s’éloigne de celle-ci pour commencer à rouler sur des petites routes qui nous font découvrir de ravissants villages et une campagne de plus en plus belle. Le soleil joue à cache cache avec les nuages et la température est juste parfaite. Pourvu que ça dure :). Il y a même quelques petits côtes qui offre un peu de relief aux paysages. Nous sommes impressionnés de voir le nombre de panneaux solaires sur les toits des fermes et des maisons ! Il y en a vraiment partout ! Tout comme nous sommes admiratifs des belles grandes fermes qu’il y a dans chaque village, avec des balcons en bois et des peintures aux murs. Après 20km, c’est la pause tien-uurtje au bord d’une sublime plaine de jeux. On a vraiment une bonne étoile qui veille sur nous pour tomber très souvent par hasard sur des si chouettes endroits ;). Il y a un bac à sable géant avec plein de jeux dedans et les garçons sont aux anges… Finalement, la pause dure plus longtemps que prévu mais peu importe, on a le temps. Nous croisons plusieurs bus scolaires qui ramènent des écoliers à leurs maisons, il faut donc croire que l’école n’a pas encore fermé ses portes ici. Un peu plus loin, nous croisons des beaux cerfs et biches dans un grand enclos et Arthus et Emile n’en reviennent pas de voir des cerfs avec leurs grands bois pour de vrai. Dommage quand même que ce soit derrière un grillage… Pour la pause pic-nic dans la très belle petite ville de Vilsbiburg, nous dénichons une autre plaine de jeux dans laquelle nos petits bonhommes s’éclatent à nouveau tout en mangeant leur pain à l’avocat avec appétit. C’est fou comme ils mangent beaucoup en voyage, surtout Arthus qui d’habitude a un petit appétit à la maison :). Nous recevons aussi plusieurs fois des encouragements sur la route, et les « braviii » d’Italie ont laissé la place aux « Respect ! » d’Allemagne. Ça fait toujours plaisir, surtout maintenant que nous avons l’impression de moins entrer en contact avec les habitants d’ici. Il reste encore 20 km après le repas, que nous parcourons facilement même si je sens bien Juicy bouger et parfois se mettre dans des positions moins confortables pour pédaler ;). Petite halte avant d’arriver à destination pour faire quelques courses pour le souper. Cette fois-ci, Emile me suit partout dans le magasin en commentant tous les rayons, c’est trop drôle même si je reste à peu près sérieuse quand je lui réponds ;). Il me fait par exemple remarquer comme les pommes sont dures et veut absolument que je les touche, me commente les différents fromages en me répétant que son préféré à lui, c’est le brie, me demande si il doit se mettre à la recherche de pesto ou si on en a encore,… En sortant du magasin, nous trouvons Vince et Arthus en pleine histoire du Roi Arthur qui captive notre grand garçon, toujours très avide d’entendre de nouvelles histoires. Pour terminer la journée, il reste quelques petites montées pour mériter le bel endroit où nous dormons ce soir, le Camping Lain Am See. Rien à voir avec hier, c’est même tout le contraire. La dame à la réception est adorable et offre des Kinder aux garçons qui dégustent bouchée après bouchée comme le plus précieux des cadeaux ! Après avoir installé la tente, nous faisons un tour à la plaine de jeux avant de nous réfugier pour quelques parties de jeux de société sous la tente, le temps que la pluie se déverse et passe son chemin. Ce soir, nous soupons sur le petit ponton du lac à côté du camping, avec une magnifique et douce lumière… C’est assurément notre plus belle journée de vélo en Allemagne jusqu’à présent :).
Réveil très matinal ce matin pour mon homme qui regarde régulièrement la météo sur sa super application « très fiable » afin que, dans la mesure du possible, on ne se fasse pas trop arroser ou qu’on puisse, à tout le moins, s’organiser en conséquence. On annonce du mauvais temps aujourd’hui, surtout l’après-midi avec pluie et orages. Comme nous avons une grosse journée jusqu’au camping que nous avons repéré, on aime autant faire un maximum de kilomètres le matin. A 9h, toute la famille est prête grâce à l’aide des garçons qui sont de plus en plus actifs et coopérants dans le rangement des fontes, le repliage de la tente et le remplissage des gourdes. Comme c’est agréable ! Le ciel est gris mais pas de pluie pour le moment. On commence à suivre une petite route qui monte et qui descend allègrement pendant 5 km… C’est évidemment très joli, mais aussi tout de suite sportif ;). Il n’y a pas qu’Arthus qui pédale à présent dans les montées, Emile aussi pédale de plus en plus souvent sur le pino et ça aussi, c’est vraiment super chouette ! Heureusement, l’itinéraire nous ramène sur une piste cyclable sans dénivelés pendant 10 km, pour ensuite à nouveau la quitter pour aller titiller les gambettes. Pour garder le moral des troupes au top, on s’octroie quand même une petite pause tien-uurtje où on déguste chacun une bonne barre de céréales. Après 30 km, il est peu avant midi lorsque nous voyons une voiture nous doubler, faire demi-tour et s’arrêter un peu plus loin sur le côté de la route. Une femme au grand sourire et à l’air très sympa nous demande en allemand (puis on passera vite à l’anglais et même au français) où nous allons et si nous avons un endroit pour dormir ce soir. Vince explique un petit peu notre parcours et ce que nous avons prévu de faire aujourd’hui, pédalant contre la montre pour éviter la grosse pluie annoncée dans l’après-midi. Elle nous propose alors d’emblée de venir chez elle et de rester dormir là… Notre première réponse est de remercier chaleureusement et de décliner, car nous avons encore 20 km à faire pour nous rapprocher suffisamment de Munich, et à priori un endroit pour dormir, surtout qu’il n’est même pas encore midi. Et puis Vince se ravise et me dit que c’est une super idée, qu’on a déjà bien roulé, qu’il va se mettre à pleuvoir et qu’on pourra encore rejoindre Munich demain en faisant une bonne étape de 50 km. Allez, c’est oui alors, et on suit notre charmante hôte sur quelques centaines de mètres jusqu’à sa maison. C’est la meilleure décision qu’on aurait pu prendre ! La maison est magnifique et nous plaît immédiatement, rénovée pendant de longues années par Lisa et son mari, tout en bois, un grand potager, un jardin avec des jolis petits coins pour se poser, un endroit feu de camp,… Tout respire l’amour et le bien-être ici :). En plus, Lisa et Hermann ont un petit garçon, Pauli, qui a 3 ans et demi. Arthus et Emile ont donc un nouveau copain, et plein de chouettes jeux pour s’éclater. Nous passons une merveilleuse après-midi, tantôt à l’intérieur à l’abri de la pluie, tantôt dehors à regarder les garçons jouer tout en discutant avec Lisa et son mari, à goûter ensemble, échanger et sentir qu’on est très fort sur la même longueur d’ondes. Encore une fois, il n’y a pas de hasard, que des rendez-vous ! ;). Juste au moment où Vince et moi ressentions un petit « manque » par rapport au peu de rencontres des derniers jours, nous voilà invités, sur la route, par une merveilleuse famille qui nous ouvre les portes de sa maison et passe l’après-midi avec nous. Vers 17h, ils se mettent en route (à vélo bien sûr!) pour se rendre chez des amis pour la soirée. Nous en profitons pour prendre une bonne douche chaude, lire des histoires (inventées évidemment sur base des images, car tout est en allemand) et se concocter un succulent repas de pâtes aux légumes. Ah, et j’allais presqu’oublier : pendant l’après-midi, Lisa est allée faire des courses et nous a ramené un panier rempli de bonnes choses à manger (crackers salés, pastèque, fromage, pesto, jus de fruits,…). Toujours avec son grand sourire adorable, elle ne veut pas qu’on la rembourse et insiste pour qu’on se serve dans le frigo et les armoires. Quand on vous dit qu’on se sent vraiment incroyablement bien accueillis ici :). On passe une excellente soirée à rire et discuter avec les garçons, ils me paraissent tellement grands en une fois (est-ce la perspective du retour à la maison qui accentue ce sentiment?). Ce soir, on dort dans leur magnifique cabane de jardin, tous sur des vrais matelas, youpie ! Voilà donc une journée toute particulière qui s’achève, et qui remplit nos cœurs et nos têtes à bloc pour terminer de la plus belle des manières ce grand voyage !
Dimanche 18 juillet, nous nous levons tard après une nuit où nous avons bien entendu la pluie tomber. Je suis bien contente d’avoir pu dormir au chaud et au sec :). Arthus se lève de bonne humeur, comme d’habitude, et vient faire un gros bisous sur mon ventre pour Juicy. Emile se lève le dernier, comme d’habitude, et il lui faut toujours un petit temps de réveil durant lequel il ne faut pas trop le déranger. Une fois habillés, nous partons prendre notre petit-déjeuner sur la belle terrasse de nos hôtes, qui nous invitent immédiatement à partager la table du petit-déjeuner à l’intérieur avec eux. Tout est bon et on se régale, en regardant les 3 garçons jouer ensemble et s’amuser tandis que nous discutons encore beaucoup. Le temps de préparer nos vélos, il est finalement 11h30 lorsque nous sommes prêts à partir. Lorsque Lisa nous voit ainsi sur le départ et qu’elle nous dit qu’elle adorerait partir aussi, son mari Hermann lui propose de nous accompagner pour la journée. Voilà une idée merveilleuse :). Nous partons donc à 7 (8 si on compte Juicy) pour Munich avec Hermann comme guide (et lièvre ;)). Non seulement il connaît super bien le chemin pour y aller à vélo, mais en plus, il pédale à un très bon rythme… On pense plusieurs fois qu’on va se faire arroser mais non, c’est même le soleil qui fait son apparition et nous fait sortir les lunettes de soleil ! Après quelques micro-pauses tien-uurtje, pipi, enlever le pull, remettre le pull, et petites courses dans une épicerie self-service remplie de bons produits locaux, nous arrivons à Munich vers 14h30 par l’Englischer Garten le long de l’Isar. Les garçons ont très faim, alors on prend vite place à l’une des tables d’un Biergarten au pied de la Chinesischer Turm. Les Biergarten sont de véritables institutions à Munich, et allient plaisir des grands (qui dégustent des bonnes choses et surtout, des bonnes bières) et des petits (qui s’amusent sur les super plaines de jeux juste à côté). Nous dégustons un délicieux pic-nic en mode auberge espagnole avec nos amis, composé de bons produits achetés en chemin, des légumes du jardin de Lisa et de 2 gigantesques bretzels accompagnes de 2 verres d’1L de bière chacun pour les deux papas :). L’ambiance est super joyeuse ! Après avoir mangé, Arthus, Emile et Pauli partent comme des grands jouer dans la super plaine de jeux (où ils se font parfois un peu bousculer par les plus grands, ce que nos yeux de maman-louve observent de loin, prêtes à intervenir ;)). Personne ne voit le temps passer et il est déjà 16h30 lorsque nous repartons avec nos amis. Quelle chance nous avons d’être accompagnés et guidés par eux aujourd’hui, ils nous emmènent dans de magnifiques endroits et nous racontent pas mal de choses sur la culture bavaroise. Après une autre pause obligée au Eisbach Surfer-Welle, un endroit où l’on peut observer des surfeurs prendre les vagues (très hautes et fortes en ce moment avec toute la pluie qui est tombée ces derniers jours) sur la rivière artificielle Eisbach en plein milieu de la ville, nous faisons une dernière halte devant un bon glacier pour le goûter :). On passe une tellement belle journée qu’on n’a vraiment pas envie de quitter Lise, Hermann et Pauli … mais ils doivent encore rouler 45 km pour rentrer chez eux, et il est temps de se dire au revoir. Nous remercions du fond du cœur nos nouveaux amis, avec qui nous venons de passer presque 2 jours et qui nous ont si bien accueillis, accompagnés, guidés, chouchoutés… Une rencontre mémorable dans ce voyage ! Pour terminer cette belle journée, il ne nous reste plus qu’à pédaler quelques kilomètres jusque chez nos hôtes warmshowers Gernot et Elena. Nous qui manquions de contacts avec des allemands, nous voilà doublement gâtés aujourd’hui :). Gernot revient en même temps que nous de son entraînement (il est sportif professionnel chez les seniors en steeple) et nous prépare un succulent repas que nous partageons dans la cour de son immeuble plein de charme. Les garçons reparlent encore des surfeurs que nous avons vus en pleine ville et n’en reviennent pas (nous non plus d’ailleurs). Ce soir, nous dormons dans le basement de Gernot, parfait pour accueillir nos 4 matelas (les garçons ont même droit à des vrais gros matelas) et toutes nos fontes. Munich nous plaît déjà :).
C’est parti pour une belle journée sous le soleil à Munich. Dans une des villes les plus agréables d’Europe à vélo, Arthus en profite pour pédaler entre Vince et moi sur les pistes cyclables super sécurisées dans toute la ville (sauf lorsqu’on se fait doubler par d’autres cyclistes pressés ou des gros vélos-cargo). On descend du quartier très sympa où vivent Gernot et Elena sur la rivière Isar, toujours anormalement haute et rapide à cause des dernières grosses pluies. On s’arrête faire quelques courses dans un bon magasin bio (il y a en plein ici, il ne faut pas chercher très longtemps!) avant de rouler vers la Marienplatz et les jolies ruelles tout autour. La place devant l’hôtal de ville nous fait un petit peu penser à notre grand place, que nous avons hâte de revoir aussi. Il y a énormément de monde, et tout le monde semble arrêté devant la tour de l’hôtel de ville avec sa caméra en main. Il doit y avoir quelque chose de spécial qui s’annonce, alors nous nous attendons nous aussi, au grand dam d’Arthus qui ne comprend pas ce que nous faisons… A midi 5, juste après le carillon, des petites figurines sous le clocher se mettent en mouvement. Tout le monde assiste au petit spectacle et observe les différents costumes et scènes avec attention. C’est sympa d’être arrivés juste à ce moment là :). Vince aimerait que tout soit réglé pour notre trajet en train jusqu’à Cologne dans 2 jours, donc nous partons vers la gare où il disparaît pendant 30 minutes pendant que je reste avec les garçons et les vélos à l’entrée. Je me dis que ça doit être un peu plus compliqué que prévu. Et de fait, il n’y a que 6 places vélo dans le train que nous voulons prendre et plus de places à l’heure prévue. Dans ce cas, on prendra le train 1h plus tôt, à 8h30… et avec un changement en cours de route (ce qui est nettement plus embêtant que l’heure de départ qui est avancée). Ça risque d’être un peu sportif, mais on n’a pas d’autre choix donc on y va ! Réserver des billets de train et attendre, ça ouvre l’appétit, alors on part à la rechercher d’un bel endroit pour le pic-nic. On jette notre dévolu sur une chouette plaine de jeux dans le stadtpark, puis nous partons au Deutsches Museum, un des plus grands musées des sciences et de la technique au monde. Nous visitons la section des mines, des bateaux, des avions et de l’énergie. Malheureusement, après 2h30 de visite, il reste encore énormément de sections à découvrir et nous n’avons plus le temps de faire le planétarium. Mon seul regret est que la partie spécialement conçue pour les enfants ait été fermée à cause du Covid, car c’est celle qui est la plus interactive. Les garçons ont quand même adoré, ils semblent vraiment bien aimé les musées et ne cessent de demander quand on en visitera d’autres. Sur le chemin du retour, nous passons devant l’opéra et déambulons à nouveau dans les rues espacées, aérées, et très belles de Munich avec des immeubles et maisons aux façades majestueuses et chaleureuses en même temps, sans parler des petits bistros sympas au coin des rues et des centaines de vélos accrochés sur les trottoirs. Tout ça rend la ville vraiment agréable à vivre :). Ce soir, nous cuisinons pour notre hôte Gernot et faisons donc quelques courses avant de rentrer chez lui. Pour bien défouler les garçons, nous faisons encore une pause plaine de jeux juste derrière la maison (qui se transforme de plus en plus souvent en partie de foot, Arthus et Emile semblant tous les deux très fort accrocher avec le ballon rond ;)). La soirée se passe très bien en compagnie de notre hôte qui nous a proposé de cuisiner et souper dans son appartement du dernier étage à la vue magnifique. Après une bonne douche et une partie de Uno, les garçons s’endorment paisiblement. Vince et moi payons le prix d’avoir mangé de la pastèque qui n’était plus bonne car nous avons des crampes au ventre toute la soirée. Je ne me souviens même plus de la dernière fois que cela m’est arrivé pendant le voyage. Rien de trop grave heureusement, et tout le monde va se coucher heureux !
Mardi 20 juillet, nous nous levons tard après une bonne nuit pour tout le monde. Les garçons continuent d’énormément bouger dans leur sommeil, ce qui nous réveille parfois la nuit car on les retrouve sur nous ou à l’autre bout de la pièce, sans sac de couchage… Finalement, plus l’espace est petit, mieux c’est :). Vince a donc pris la place d’Emile sur le bon matelas pendant la nuit et mis Emile contre le mur sur le petit matelas gonflable… ce qui lui a très bien convenu. Nous prenons à nouveau le petit-déjeuner dehors sur la terrasse de l’immeuble, en compagnie de Gernot qui prépare une caisse pour mettre son vélo, et en ayant le plaisir de croiser Elena, sa compagne, que seul Vince avait rencontrée hier soir alors que j’étais déjà au lit ;). On commence la journée par le marché bien connu de Munich, le Viktualienmarkt. Pour quelqu’un comme moi qui aime les marchés, c’est le paradis. Tout donne envie, ça sent bon, il y règne une super ambiance et on y vend plein de bons produits. On est tous les 4 tout excités et bien décidés à se faire plaisir. On commence donc par partager un délicieux smoothie frais, puis on se promène entre les échoppes, achetant quelques fruits, du pain pour demain et 4 beaux cœurs en pain d’épice (un pour chaque garçon et un pour chacune de leurs deux cousines). Arthus et Emile sont ravis car ils ont trouvé des cœurs dans leurs couleurs préférées : le vert pour Arthus et le rose pour Emile. Pour le dîner, et après avoir fait 3 fois le tour du marché en repérage, les garçons achètent un bon hot-dog qu’ils dégustent sur un petit banc au milieu des habitués du marché (à savoir aussi bien des familles comme nous, que des travailleurs en costards cravates qui viennent faire leur pause de midi ici). Autant vous dire qu’avec leurs cœurs en pain d’épice autour du cou et leur hot-dog en main, nos deux schtroumphs ont de l’allure ;). Ils se régalent sous nos yeux tandis que nous dégustons des scampis et du poisson, miammmmmie ! En début d’après-midi, nous repartons sur nos vélos pour l’Englischer Garten et une de ses nombreuses plaines de jeux. Nous nous arrêtons évidemment revoir les surfeurs, qui nous impressionnent toujours autant ! Je propose ensuite d’aller voir le parc olympique, à quelques kilomètres du centre, et tandis que les garçons me répondent qu’ils auraient préféré aller visiter un autre musée, je leur répond qu’il s’agit ici d’une sorte de musée à ciel ouvert. Du coup, ils sont super partants et nous nous rendons jusque là tout en découvrant des nouveaux quartiers de Munich. Le parc est immense, et nous en profitons pour voir le stade (de derrière les grillages) et la piscine olympique (de l’intérieur) où nous observons quelques personnes sauter des différents plongeoirs. Après avoir fait le tour du lac, Vince organise une petite partie de foot avec les garçons. Et moi, je les regarde et je savoure, assise sur mon petit banc à l’ombre. Il y en a parfois l’un ou l’autre qui crie mais qu’est-ce qu’ils savent bien jouer ensemble, je suis vraiment épatée. Comme nous avons mangé tôt ce midi, nous avons déjà faim à 17h. C’est parfait car nous comptons souper tôt, pour aller nous coucher tôt, car nous nous levons très tôt demain matin pour prendre le train. Direction le biergarten Hirschau, à l’entrée de l’Englischer Garten pour fêter notre dernière soirée à Munich. Et nous ne sommes franchement pas déçus, que du contraire. La plaine de jeux qui jouxte les bancs extérieurs est super et remplie à ras bord d’enfants. Ça rigole et ça crie dans tous les sens, et Arthus et Emile se mêlent joyeusement à la mêlée ;). Ils parviennent même à se faire offrir un tour en carrousel par d’autres enfants, pour leur plus grand plaisir. Nous mangeons du délicieux poulet avec des frites évidemment (et une bière pour Vince, seulement 1/2 litres cette fois-ci ;)). Comme il s’agit du plat préféré d’Arthus et Emile, ils sont aux anges et se régalent, tout comme nous ! Quelle chouette ambiance, entre les familles qui ont apporté leurs propres nappes de pic-nic et des fleurs pour embellir leur table, celles qui apportent leur propre pic-nic (du moment qu’elles consomment des boissons), les fêtes d’anniversaires avec gâteaux,… Bref, une ambiance estivale et festive comme on les aime. C’est l’estomac bien rempli que nous remontons sur nos vélos pour rentrer, sous une magnifique lumière du soir, jusque chez Gernot et Elena. Arthus pédale tout le trajet seul, pédale toutes les montées comme un champion et nous conforte vraiment dans l’idée que l’année prochaine, il pourra être autonome tout le temps sur son vélo (qui en plus, aura des vitesses ;)). Quelle progression en 1 an et surtout, quel goût du vélo il a acquis durant ce voyage, c’est merveilleux. Tout le monde s’endort repus, heureux et charmés par nos 2 jours et demi à Munich. Demain, place à la toute dernière partie du voyage…
On sent la fin du voyage et on est triste car c’est tellement gai de vous lire….
Que de belles rencontres durant cette année…
Encore un merveilleux moment de lecture ,Merci !