Je suis partie il y a un an, remplie de rêves et de croyances, pour notre grand voyage à vélo en famille sur les chemins d’Europe.
Je reviens en me sentant remplie et nourrie comme une plante qui a été gorgée de soleil, reçu toute l’eau dont elle avait besoin et été entourée d’un amour quotidien. Avec le sentiment d’avoir été transformée de l’intérieur tout en douceur.
Nous avons eu la chance de découvrir 1000 petits riens, de voir 1000 beaux endroits, de rencontrer 1000 magnifiques (petites et grandes) personnes. Le dénominateur commun de tous ces trésors ? Nous avons vécu chaque jour, chaque instant, avec intensité.
L’intensité, contrairement à ce que l’on pourrait penser, peut aussi être discrète, simple et légère. Elle varie selon l’endroit, l’heure et l’humeur. Elle provoque sur notre peau des petites vibrations de bonheur, elle se manifeste parfois en mots, quand on pense : « wawh, quel moment incroyable ! » tout autant que lorsqu’on ne pense rien et qu’on se sent juste bien, à sa place, en harmonie avec nous-mêmes et notre entourage et environnement. C’est beau, de vivre avec intensité. Ça colore nos journées comme lorsqu’on met des lunettes à paillettes sur le bout de notre nez. C’est magique, de vivre avec intensité, car on a l’impression de surfer sur les vagues de la vie sans jamais se décourager ou se lasser.
L’intensité est présente quand l’espace récupère sa place et n’est plus comprimé par le temps.
Quel luxe de ne plus porter de montre et de vivre à notre rythme et à celui de la nature dans laquelle nous nous immergeons au fil des jours et des mois. Nous nous sentons ralentir. Nous respirons plus calmement. Nous sentons mieux notre corps et chacun de ses mouvements. Nous sommes comme des papillons qui sortent enfin de leur chrysalide. Apparemment, on appelle cela « Emergence ».
Pour nous, le luxe n’est plus de pouvoir prendre l’avion pour passer un week-end à Barcelone en plein hiver ou de plonger dans les eaux turquoises à l’autre bout du monde, mais bien d’être entièrement alignés avec nous-mêmes et de nous sentir cohérents et connectés à un plus grand tout. Le plus grand luxe se trouve dans le contentement profond que l’on ressent en menant une vie simple et qui nous appartient. Se lever avec le soleil, s’arrêter près d’une rivière pour se désaltérer, dénicher un petit coin parfait pour manger, trouver un endroit sympa pour dormir, s’octroyer une longue pause pour jouer et se reposer, être avec les gens qu’on aime le plus au monde, et pouvoir les voir grandir, les câliner et les soutenir à chaque étape (de vélo et aussi, de leur vie).
Le stress et la pression nous semblent loin, nous ne sommes plus esclaves de notre montre ou de notre smartphone, d’un boulot qui souvent nous questionne plus qu’il ne répond à nos aspirations profondes, de la société de surconsommation dans laquelle acheter, c’est exister. Nous existons par et pour nous-mêmes. Nous ne consommons presque rien, si ce n’est de l’air pur, des produits locaux, et de l’énergie pour pédaler et gravir les dénivelés (à notre rythme).
Les rencontres sont nombreuses et chaleureuses. Elles nous remplissent encore un peu plus le cœur à chaque fois, comme si notre réservoir d’amour était illimité et pouvait s’agrandir à l’infini (tout le contraire des ressources de la planète en somme). Nos hôtes nous considèrent comme des membres de leur famille, et prennent si bien soin de nous que j’en suis souvent émue aux larmes. On partage un repas convivial, on leur emprunte des livres, on savoure l’eau qui nous lave et nous réchauffe et on se laisse tomber de fatigue dans de bons lits. Quelle ouverture des portes et des cœurs incroyable, particulièrement en ces temps de repli sur soi et de division de la société. Nous nous sentons connectés tout en étant plus libres que jamais.
De retour de voyage, nous ne souhaitons pas vivre en marge de la société ou exempts de tout engagement. Au contraire, nous souhaitons redevenir acteur et actrice au sein de celle-ci pour nous réapproprier nos vies, aider à coconstruire une société plus vivante, humaine, solidaire, égalitaire, où chacun.e peut trouver sa place et son bonheur. Relier l’humain avec son environnement et le remettre en vibration avec la Terre Mère. Mettre des balises pour ne pas se laisser happer par le tourbillon du quotidien et voir du sens dans chaque chose que l’on fait.
J’ai confiance dans le futur, sinon je n’aurais pas rapporté le plus beau souvenir de voyage qui soit et qui grandit en moi depuis maintenant 7 mois ;). Si vous avez besoin d’énergie positive, d’oser quelque chose de différent, de vivre intensément, d’apprendre chaque jour des choses sur vous-mêmes, sur votre environnement, sur les relations humaines, sur la capacité incroyable de chacun.e d’être bon, généreux, empathique, serviable et gentil, alors enfourchez votre vélo et n’oubliez pas que l’aventure commence déjà en franchissant le pas de votre porte.
Bon vent (de dos de préférence :))!
La cerise sur le gateau ! Cette confidence sur toutes vos émotions ressenties pendant votre périple, c’est finalement un merveilleux voyage à l’intérieur de vous mêmes que vous avez fait…
Le choix des photos résume parfaitement votre bonheur, il saute aux yeux, et se ressent pour chacun d’entre vous . Vous avez osé aller au bout de vos rêves, en nous emportant avec vous, alors du fond du coeur, merci pour tous ces merveilleux moments partagés.
Avec tout mon Amour,
Mamounette
bravo pour cette belle philosophie de vie, avec le choix d’autres valeurs que celles de notre société …;
Go on, on est super content de poursuivre vos aventures !
Lili et Rolland
Strasbourg
cyclovoyageurs et Warmshowers aussi