Nous nous sommes posés pendant 10 jours dans le petit coin de paradis de Camille et Jean à Tastevin, et avons reçu la visite merveilleuse de Papou et Nanou, les parents de Vince. Nous avons profité de cette pause pour parcourir les environs à pieds, adoptant un autre rythme et une autre perspective qu’à vélo. Arthus et Emile nous ont franchement épatés par leur endurance et leur capacité à marcher pendant 5 km sur des chemins pas toujours faciles et comportant quelques beaux petits dénivelés. Là où Arthus sautille partout comme un cabri, Emile a besoin d’un peu plus de motivation ;). Les plus courageux ont aussi été se baigner dans les cascades (avec des températures extérieures pas très élevées…). Et évidemment, les cloches de Pâques et le « Paashaas » (chez nous, c’est toujours un joyeux mix des versions flamandes et francophones dans les traditions) ont trouvé le chemin jusque chez nous, pour la grande joie des garçons. On a aussi eu la chance de découvrir la jolie petite ville des Vans, ensoleillée et chaleureuse, regorgeant de petits magasins plus charmants les uns que les autres (dont une magnifique librairie dont nous avons eu beaucoup de mal à sortir). Finalement, il nous a fallu terminer tout le stock de nourriture que nous avions avant de pouvoir renfourcher nos vélos (et aussi laisser passer le mauvais temps et les quelques nuits très fraîches sous 0°C) ;).
Mardi 13 avril, je sens que mon corps est endormi et a besoin de se remettre en mouvement. Nous nettoyons et rangeons toute la maison avant de démarrer sous le soleil et en descente ! Youpie ! Arthus est triste de quitter Tastevin et nous dit qu’il aurait bien voulu rester plus longtemps. On lui répond qu’on comprend, et qu’en même temps, si on veut continuer à découvrir toutes les belles choses qui nous attendent, il faut avancer (avec peut-être la perspective de revoir ses autres grands-parents, Babboe et Mina, début mai chez Granny). Tout de suite, ça le motive et on pédale bien avant de trouver un petit coin de pic-nic au calme et au vert, le long d’une toute petite route entre les oliviers. On se régale d’un bon pain fait par par Vince la veille et d’un petit œuf en chocolat (oui, incroyable, il nous en reste!). Là où Tastevin est situé dans la vallée assez encaissée de Thines, la route vers Lablachère s’ouvre et nous offre un horizon de plus en plus dégagé. La destination du jour est le projet de « l’Oasis de Sebet » porté par Karine et Cédric, des compatriotes belges absolument adorables et passionnants. Ils sont installés ici depuis presque 2 ans, et accueillent des volontaires et formateurs du projet Terre et Humanisme créé à l’origine par Pierre Rabhi. Nous arrivons en fin d’après-midi dans le petit hameau de Sebet-Haut, qui ressemble à une petite ville fortifiée. La terrasse de leur maison offre une vue absolument incroyable sur les montagnes environnantes. Karine et Cédric nous font visiter leurs jardins et leur projet, avant que nous nous attablions pour un bon goûter-fruits et que nous nous mettions à discuter pendant des heures. Après un très bon repas et la mise au lit des garçons, nous passons une merveilleuse soirée à rire et partager, de notre amour pour le voyage lent aux projets qui relient à la terre et à l’humain. Nous nous endormons bien au chaud ce soir, heureux et conquis par cette nouvelle rencontre.
Le lendemain, nous décidons de rester un jour de plus ici. Nos hôtes exceptionnels nous ont gentiment proposé de rester un peu plus longtemps, et nous allons en profiter pour visiter le projet Terre et Humanisme qui se situe juste à côté de chez eux. Pour bien débuter la journée, nous accompagnons Cédric au marché à Joyeuse. Quel plaisir de retrouver les goûts et les odeurs des bons produits frais et locaux devant les visages souriants de leurs producteurs/vendeurs. Tout a l’air divin, et il est difficile de faire un choix. Nous dégustons un jus de fruits frais et écoutons avec plaisir de la musique live, entre le pain, les légumes et la charcuterie que nous choisissons. Quand on est itinérant, il n’est pas toujours facile d’arriver le bon jour au bon endroit pour aller au marché, mais on se dit quand même avec Vince que ça serait génial d’y arriver un peu plus souvent tellement c’est gai et bon. Après un délicieux dîner sur la terrasse, nous nous mettons en route pour le projet « Terre et Humanisme ». Les formateurs étant tous occupés à donner des formations, nous effectuons la petite visite du lieu seuls, aidés par des petits panneaux explicatifs. C’est vraiment impressionnant de voir l’oasis de verdure et de biodiversité qu’ils ont su créer sur une terre aussi aride il y a 25 ans de cela. Quel espoir et quel bel exemple :). Vivement pouvoir créer à notre retour un espace d’harmonie avec la nature et le vivant (la grande question qui subsiste encore étant de savoir où ça sera :)). Pour prendre le goûter, nous pédalons jusqu’au village de Lablachère où les garçons ont repéré une plaine de jeux ce matin (pour certaines choses, ils ont vraiment des yeux de lynx et une ouïe incroyable… et puis pour d’autres, pas du tout !). Dommage que tous les petits cafés et lieux de restauration sympas soient fermés à cause du confinement… Ce soir, c’est auberge espagnole avec les volontaires et formateurs et nous préparons… des pizzas et un fondant au chocolat bien sûr ! Bon appétit :). Repos et visite de Terre et Humanisme
Jeudi 15 avril, nous nous levons de bonne heure car la lumière du soleil traverse le velux jusque dans la chambre. Je lis une chouette BD pour enfants avec Hubert Reeves sur la biodiversité et nous rangeons toutes nos fontes avant de descendre déjeuner. Cédric et Karine nous font encore le plaisir de prendre du temps pour nous et chaque moment passé avec eux est tellement agréable et vrai. Pendant qu’Arthus et Emile s’amusent avec des legos sur la terrasse, Vince et moi terminons de préparer les vélos. « Dans la vie, il n’y a pas de hasards, que des rendez-vous » disait Paul Eluard. Et nous l’expérimentons chaque jour ou presque depuis le début de notre voyage à vélo, tant chaque rencontre est unique, belle et porteuse de sens. C’est donc avec un pincement au cœur mais certains que nous reverrons nos hôtes que nous quittons l’Oasis de Sebet pour poursuivre notre voyage. Il fait toujours beau même si le vent souffle bien aujourd’hui. En traversant le village de Lablachère, nous nous arrêtons 10 minutes dans un petit Café Coworking appelé La Maison Bleue, et qui avait l’air d’être juste super chouette. L’ambiance est exactement comme on l’aime, ça sent bon, c’est plein de bonne énergie et on se laisse (évidemment) tentés par des petits cookies au chocolat pour le dessert de notre pic-nic de tout à l’heure :). La gérante est très sympa et vient découvrir nos vélos dehors avec un mélange de curiosité et d’admiration. Nous poursuivons ensuite notre petite route du jour, et après un bon pic-nic entre les oliviers, et une cachette de geocaching de découverte avec les garçons, nous atteignons Montréal. Nous y visitons seuls son château et rencontrons le châtelain qui est aussi maçon (ou plutôt, un maçon devenu châtelain). Juste à la sortie du château, Emile trébuche et tombe sur le coin d’un gros banc en bois la tête la première. Il est bien amoché et tout sonné (et mon petit cœur de maman saigne de le voir dans cet état-là, surtout après avoir répété 20x dans la descente des escaliers escarpés du donjon de bien faire attention). Finalement, c’est surtout le menton et la lèvre qui ont pris un coup mais les dents semblent intactes même si il a beaucoup saigné. Heureusement, notre logement de ce soir est juste à côté, et nous arrivons chez Louis, Marie-Bénédicte et leur petit prince Charly pour nous remettre de nos émotions. Nos hôtes de ce soir sont des belges amis d’amis, et nous passons une excellente soirée en leur compagnie dans leur magnifique maison auto-construite :). Arthus et Emile sont fous de joie (et d’excitation) de retrouver un petit camarade de leur âge et passent la soirée à s’amuser à trois.
Ce matin, nous sommes impressionnés de voir comme les 3 garçons parviennent à dormir tard dans la même chambre (même si il est vrai qu’hier soir, c’était un peu la fiesta au moment de les mettre au lit). Nous déjeunons avec Charly et sa mamita parce que Marie et Louis sont courageusement déjà partis travailler. Arthus prend son rôle d’aîné très à cœur et l’entente entre les 3 mousquetaires est excellente ! Nous nous mettons en route (non sans difficulté d’avoir décroché Arthus et Emile des jouets et livres de Charly) pour une journée de vélo dans le coin (et sans les fontes!). Nous montons d’abord jusqu’à la Tour de Brison qui nous offre une vue époustouflante sur les environs. Que l’Ardèche est belle (et tout en dénivelés!). Nous apprécions évidemment la longue descente qui s’ensuit sur l’autre versant, même si le temps frais et le vent nous donnent froid et que nous n’avons malheureusement pas pris nos gants avec nous ! Nous sommes un peu pressés par le temps car la petite épicerie coopérative de Rocles ferme à 13h et nous comptons bien nous faire plaiir en nous ravitaillant là-bas. Finalement nous arrivons juste à temps et poursuivons ensuite notre route (après nous être trompés de chemin, et avoir remonté une belle côte en prime) jusqu’au projet des « Arômes du Tanargue ». Nous y arrivons bien plus tard que prévu, mais sommes tout de même chaleureusement accueillis par Kevin et ses parents qui ont créé l’association et ce lieu enchanteur. De suite, ils nous invitent à découvrir leur petit coin de paradis et nous emmènent à la rencontre de leurs animaux. Arthus et Emile font ainsi la connaissance de Lune et Séléna, leurs deux ânesses. Au moment où ils nous demandent de les tenir par leur longe et de les emmener dans leur autre pré, les garçons se montrent un peu plus craintifs. Mais avec l’aide de leurs parents, ils s’en sont super bien sortis ;). Viennent ensuite Roméo le lapin, Zoé la chatte, les chèvres angora et la brebis, les poules, leur beau grand chien (oui, désolée, je ne me souviens plus de tous les noms :)). Kevin et ses parents sont passionnés et passionnants, et nous ne voyons pas le temps passer en leur compagnie. Ils organisent des ateliers pédagogiques autour de la nature dans des écoles et sur leur lieu de vie. A côté de cela, ils connaissent plein de choses et partagent avec le plus grand des plaisirs leur savoir sur les plantes, la nature, les teintures naturelles, la médecine chinoise… Après un petit dîner pic-nic pris à 16h, nous clôturons l’après-midi avec une délicieuse tisane et de la pâte de coing. Un délice ! Heureusement que la route du retour est plus soft et c’est fatigués, un peu frigorifiés et surtout, tellement heureux que nous rentrons vers 18h30 chez nos hôtes Louis et Marie-Bénédicte. Arthus et Emile sont super heureux de retrouver Charly et de pouvoir continuer à jouer avec lui dans un bon bain. Ensuite, après un très bon souper, c’est au dodo pour tout le monde !
Samedi 17 avril, nous nous levons dans cette maison qui a vraiment une âme magnifique après une excellente nuit de sommeil. Il fait juste la bonne température, la lumière passe juste comme il faut pour venir nous caresser le visage, et le calme est juste parfait. Ce matin, nous avons la chance de déjeuner avec toute la famille et nous nous régalons tous des baguettes faites maison par Vince :). Pendant que nous rangeons nos fontes et chargeons nos vélos, Arthus et Emile lisent encore tous les livres qui leur tombent sous la main avant le départ. Ils sont vraiment super avec Charly et aiment lui raconter les histoires qu’ils connaissent. Nous visitons encore leur beau jardin (doté d’un grand potager en permaculture, d’un système de phytoépuration, de cabanes,…) puis nous nous remettons en selle après avoir chaleureusement remercié nos incroyables hôtes ! La première partie de la journée n’est pas très longue puisque nous roulons 10 kilomètres jusque Vinezac et le « Mas de Bagnols ». C’est le vignoble que Louis a repris depuis maintenant 3 ans, et il nous tarde de le découvrir. Nous sommes impressionnés par tout ce qu’il gère et fait à lui tout seul ! Après une petite visite du caveau et de son entrepôt, nous ne résistons pas à l’envie d’expédier une caisse en Belgique à notre Babboe bien-aimé :). En plus, c’est du vin bio ! Nous nous offrons aussi un peu de poulet vendu par des marchandes ambulantes absolument charmantes et charmées par notre épopée, avant de continuer notre route sous un temps toujours bien frais pour la saison et un vent bien présent. Hormis quelques kilomètres sur une voie verte, notre itinéraire n’est pas incroyable aujourd’hui car nous passons de zonings industriels à des routes départementales fréquentées. Il n’y a qu’Emile qui n’est pas trop dérangé puisqu’il dort une grande partie de l’après-midi dans la charrette. Nous nous arrêtons faire le plein de bonnes choses à manger pour les prochains jours, puis quelques minutes à une plaine de jeux pour Arthus et arrivons finalement en fin de journée, fatigués, chez notre hôte warmshower Dominique juste à la sortie d’Aubenas. Dominique est vraiment adorable, et nous nous réchauffons avec une bonne douche chaude et un délicieux repas. Nous papotons encore jusque tard dans la cuisine pendant que les garçons dorment, sur nos expériences de froid sur nos vélos ;). Demain, une grosse journée nous attend, alors nous terminons notre carnet de bord et la préparation de l’itinéraire avant d’aller nous coucher dans un bon lit. Merci à toutes ces personnes qui nous accueillent et nous réchauffent de l’intérieur.
Avec les volets fermés, nous avons tous dormi bien profondément et longtemps. Après un délicieux petit-déjeuner (dont une baguette absolument renversante) et un bon chocolat chaud très apprécié par les garçons, nous nous mettons en route à 10h avec notre hôte Dominique. Il nous accompagne en effet pour un petit bout de chemin, et cela s’avère non seulement très agréable, mais aussi très stimulant. Nous avons plus de 800 mètres de dénivelés positifs aujourd’hui sur 30 km, ou en résumé, que de la montée. Avec Dominique qui pédale en tête tout en s’adaptant continuellement à notre rythme, nous avançons bien. Arthus est très bavard sur le follow-me et enthousiaste de raconter plein d’aventures de notre voyage à notre hôte. Emile est un peu grognon depuis hier, et repart faire une sieste dans la charrette avant de s’installer à l’avant du pino avec de quoi grignoter ;). Après seulement une petite pause « noix de cajou », nous arrivons après 20km à 13h au bord d’une jolie petite rivière. Il semble que notre endroit de pic-nic se soit imposé à nous. Arthus est très triste d’avoir quitté Dominique et explique qu’il aurait vraiment bien aimé rester plus longtemps chez lui. Cette semaine, il nous a dit cela pour tous les hôtes que nous avions quitté, et semblait sincèrement peiné et triste d’avoir du leur dire au revoir. C’est impressionnant de voir et de sentir comme en l’espace de 24 ou 48h, on peut se lier avec des gens et sentir un manque à notre départ. Heureusement, la perspective d’un bon dessert au chocolat remet tout le monde de bonne humeur :). Après une bonne pause dîner d’une heure, nous nous remettons en route pour les 10 derniers (et plus difficiles) kilomètres. Cela semble tout à coup beaucoup plus difficile d’avancer, nos jambes ayant eu le temps de tout à fait se relâcher et n’ayant plus trop envie d’encore fournir un effort. Coup de pédale après coup de pédale, nous avançons, tranquillement…pour finalemenr arriver au sommet du col de la Fayolle. Quelle vue et quelle joie d’y être arrivés. Par contre, ça souffle là-haut alors on ne s’attarde pas trop et on continue notre route (plus que 3 kilomètres de descente) jusqu’au Camping Le Folastère. Encore une vraie petite pépite découverte grâce à notre amie Maïté :). Il s’agit d’un camping nature tenu par quelques familles vivant en habitat partagé, et composé de plusieurs yourtes, roulottes et autres cabanes, ainsi que d’un vaste terrain de camping, de jeux pour enfants, le tout dans une ambiance authentique et chaleureuse. Nous adorons tout de suite l’endroit et les garçons s’en donnent à cœur joie sur les draisiennes et les balançoires avant de se perdre dans leur immense bibliothèque :). Avec le froid et le vent qu’il y a dehors, nous sautons de joie lorsque nous apprenons que la cabane rustique est ouverte et disponible. Comme c’est cosy et agréable d’avoir un espace aussi grand (par rapport à la tente) bien au chaud. Nous testons aussi la yourte de méditation avant de manger un délicieux repas cuisiné par notre super papa. Cette journée aura vraiment été fabuleuse à tout point de vue !
Lundi 19 avril, nous émergeons tout doucement de ce doux cocon dans lequel nous nous étions réfugiés. Ce matin, il fait superbe mais toujours assez froid et venteux. Après un petit-déjeuner léger (quelques céréales et fruits, le boulanger de l’habitat partagé ne vendant son bon bain qu’en début d’après-midi le lundi), nous rangeons et nettoyons les lieux assez efficacement. Évidemment, Arthus et Emile découvrent de nouveaux jeux dans la salle commune et veulent tout essayer avant de s’en aller. Ils nous suivent donc à contre-coeur et un peu tristes de quitter cet endroit merveilleux. Nous commençons par les 4 km de montée descendus allègrement hier en fin de journée. Ensuite, nous continuons sur une route un peu plus importante nous menant peu à peu à un nouveau col, offrant à chaque virage une vue incroyable sur les monts d’Ardèche, qui se déclinent en un dégradé de bleus. Nous avons 15 km de montée jusque Mézilhac, et après 10km, je sens les prémisses de la chute de tension. Une pause noix salées et sucrées s’impose ! Quelques minutes plus tard, je sens l’énergie revenir tout doucement. Les garçons quant à eux s’en donnent à cœur joie chaque fois qu’ils voient un peu de neige (par petits tas sur le bas-côté de la route) : c’est la fiesta ! Là-haut, ça souffle et on remet tous une couche. On dîne dans le petit village de Mézilhac, sur la place de l’église. Comme nous n’avons pas trouvé de boulangerie sur la route, nous dînons aussi léger que ce que nous avons déjeuné : des cracottes pain de fleurs et une tapenade carottes gingembre. C’est très bon mais pas très nourrissant. On est surpris de découvrir que les garçons ont encore quelques œufs en chocolat dans leurs petits sachets et ils nous les partagent spontanément. Comme ça fait plaisir (de les voir partager ainsi, et de déguster un petit morceau de chocolat :)). La suite de la journée est plus facile quoi que encore un peu longue. Nous pédalons sur les crêtes et nous nous émerveillons devant les chèvres, moutons et boucs que nous croisons sur la route. S’ensuit alors une descente de 7 km dans une pente de 12 % jusqu’au Cheylard… Autant avoir des bons freins et leur faire confiance ;). Après avoir trouvé un magasin ouvert au Cheylard et fait quelques courses, nous entamons les premiers kilomètres sur la Dolce Via. Nous y avons trouvé un spot de bivouac via Park4night pour planter la tente et dégustons un bon goûter une fois arrivés. C’est alors que nous avons la surprise de voir débarquer une autre famille de cyclo-voyageurs avec 3 enfants ! Il ne faut pas plus de quelques minutes pour que nous nous mettions à discuter pour voir où poser nos tentes pour ne pas être trop visibles et à l’abri du vent. Alex, Clem, Camille, Rose et Louis sont français et viennent de Valence. Nous dégustons un délicieux apéro ensemble façon auberge espagnole avant que les enfants aillent jouer et que nous installions le campement. La bonne humeur est au rendez-vous, d’autant plus que le soleil nous fait cadeau de ses derniers rayons et que le vent semble s’être calmé. Après un souper bien consistant cette fois, je lis quelques histoires à la marmaille avant qu’on les mette tous au lit. C’est sous les étoiles que nous terminons cette joyeuse soirée à 4, avec une tisane et des nic-nac. Comme c’est bon de rire et d’échanger avec une autre famille de cyclo-voyageurs :). Encore une super chouette et belle rencontre pour terminer cette journée en beauté.
Mieux préparés pour cette nuit sous tente (cette fois-ci, on a d’office mis les sac-à-viande dans les sacs de couchage), et moins en altitude que les nuits précédentes, nous avons tous les 4 bien dormi. Au milieu de la nuit, Emile a levé sa tête et m’a dit « Je t’aime maman », puis il s’est rendormi. Arthus lui aussi s’est retourné pour faire un bisou à Vince en plein milieu de la nuit. J’ai mon cœur qui s’est réchauffé devant tant d’amour et qui a savouré, précieusement, ces moments. Ce matin, c’est l’excitation de retrouver les copains. Chacun s’échange une partie de son petit-déjeuner (des compotines contre de la brioche, des fruits secs contre des nic-nac,…) avec enthousiasme, content de goûter à autre chose ;). Arthus est très fier de détacher son vélo pour pouvoir pédaler avec Camille, l’aîné dans notre famille cyclo-voyageuse française. Emile du coup est inconsolable, car lui n’a pas de petit vélo ou de draisienne pour rouler avec les grands. On se rabat alors sur une histoire pour les plus jeunes, ce qui a l’air de tout de même leur convenir aussi :). Et puis à 11h, il est temps de se remettre en route, chaque famille allant dans un sens opposé. Nous espérons bien sûr les revoir un jour, ici ou ailleurs ;). La Dolce Via porte bien son nom aujourd’hui : les températures sont enfin un peu remontées, et le vent s’est définitivement tu. En plus, nous sommes le long de l’eau, en site propre, sur une petite route très agréable et légèrement descendante tout le long. Arthus pédale seul les 20 premiers kilomètres de la journée, comme un chef et encouragé par les très nombreux « trésors » (vive le geocaching) sur la route. Vince et moi sentons le contre-coup des deux derniers jours intenses, et sommes donc ravis de rouler plus qu’à notre aise aujourd’hui ;). On croise un peu plus de cyclistes ici, sans grande surprise puisque c’est la première véritable route cyclable que nous empruntons depuis que nous sommes partis de Montpellier. On craque un bon goûter et on appelle Granny chérie pour prendre de ses nouvelles. On a hâte de la retrouver dans 2 semaines et on pense déjà à tout ce qu’on sera heureux de retrouver chez elle. En fin d’après-midi, nous atteignons Saint-Fortunat-sur-Eyrieux où nous sommes accueillis dans une très belle et grande maison par notre hôte warmshower du jour, Olivier. La soirée se déroule comme dans un rêve : Arthus et Emile s’amusent comme des fous sur les balançoires dehors avant de découvrir la salle de jeux regorgeant de voitures, avions et hélicoptères en tout genre. Olivier, qui est artiste musicien, nous offre un livre qu’il a écrit pour les enfants ainsi qu’un de ses carnets de voyage à vélo et nous cuisine un super souper healthy. Enfin, nous faisons la rencontre de sa compagne, Fan-Fan, qui est artiste comédienne (Melle Hyacinthe et Cie). Nous passons une très belle soirée à 4 à discuter et échanger, tellement heureux et reconnaissants pour ce nouvel accueil et cette nouvelle rencontre profonde et authentique.
Tout beau, tout chouette, encore des fabuleuses rencontres ! cela donne envie de prendre son vélo et d’aller à la rencontre de ces merveilleux paysages et hôtes qui vous ont accueillis.. Et toujours ces magnifiques photos ! merci !