Mardi 8 septembre 2020, nous nous réveillons sous un ciel bleu et le cri des mouettes. Magique 😊. Notre première pensée va à notre babboe adoré, dont c’est l’anniversaire aujourd’hui ! Nous sommes arrivés hier après-midi à Roscoff, dans le nord de la Bretagne, après une journée de route depuis Tervuren où nous avions fait une petite pause d’une semaine. Etienne, le papa de Vincent, nous a très gentiment conduit jusqu’ici, nous épargnant un trajet qui s’annonçait compliqué et incertain en train avec tout notre chargement et 3 correspondances. Roscoff est une très jolie petite ville, où les ruelles en pavés nous ramènent à une autre époque, et où la vue sur l’océan nous procure un sentiment de paix et de sérénité incroyable. Après un petit-déjeuner pris avec vue sur l’océan, nous chargeons toutes nos fontes sur nos vélos et sentons l’excitation du départ se répandre dans tout notre corps. Arthus est très fier de son nouveau porte-gourde accroché à son guidon et de son compteur qui calculera ses kilomètres pédalés tout seul (puisqu’il est relié à la roue avant, qui ne tourne pas lorsqu’il est attaché en follow-me). Emile ne parle déjà plus que de coquillages (pour changer des pierres 😉) et d’océan. Après une dernière photo souvenir et des au-revoirs et remerciements joyeux avec Etienne, nous voilà partis à midi pour la première journée de la Vélodyssée. Contrairement à nos deux mois de vélo en Belgique, ici, l’itinéraire est tout tracé, ce qui a un côté plus reposant, puisqu’on ne doit pas le créer nous-mêmes. Par contre, nos étapes ne sont pas préparées et nos logements pas prévus à l’avance, alors qu’en Belgique, où nous avions pas mal de projets et d’amis chez qui nous arrêter, le nombre de kilomètres quotidiens était défini à l’avance. C’est chouette d’alterner comme ça de façons de voyager. La journée se passe magnifiquement bien, sous un ciel bleu azur et une jolie route, avec quelques dénivelés, histoire de se remettre en jambes. Le passage par le ravissant village de Saint-Pol de Léon se fait juste au moment du marché, ce qui nous rappelle vite que nous sommes en France et que nous allons particulièrement bien manger 😊. Nous arrivons à Morlaix vers 16h, laissons les enfants se défouler à la plaine de jeux avant d’arriver au centre de cette magnifique petite ville. Nous y dégustons une glace sur la place devant l’hôtel de ville et nous faisons inviter par un couple qui nous avait déjà vu passer ce midi à Saint-Pol de Léon chez eux, près des Sables d’Olonnes, lorsque nous y passerons. Voilà encore un de ces moments inattendu et tellement incroyable du voyage ! Le soir, nous installons notre tente chez une warmshower, vraiment adorable, dans un superbe jardin sur les hauteurs de Morlaix. Nous souperons finalement avec elle et dégusterons une salade de haricots-tomates et pommes de terre de son jardin. Un régal et un vrai moment de bonheur 😊
Le lendemain, il fait toujours aussi magnifique et nous nous réveillons après une excellente nuit tous les 4 dans le beau jardin de notre hôte Odile. On déjeune et on savoure le luxe de pouvoir prendre une douche chez notre warmshower, qui a tout un espace réservé pour les visiteurs avec douche, toilette et table sous un très bel espace couvert 😊. Après avoir encore bien papoté avec Odile, nous nous remettons en route pour une grosse étape aujourd’hui. Nous repassons par le centre de Morlaix avant de monter une pente raide qui nous amène sur la voie verte que nous suivrons toute la journée jusque Carhaix. Le chemin est un faux plat qui monte en fait pas mal, surtout que le revêtement n’est pas du bitume mais une sorte de terre/sable dans lequel on se sent ralenti 😉. On n’avance pas très vite, et une petite série d’imprévus vont encore nous ralentir… D’abord, Vince casse son porte-gourde, qu’il raffistole grâce à des colsons. Après une petite pause noix de cajou et raisins secs bien méritée, la charrette perd une roue en pleine action, ce qui nous immobilise, avec d’autres cyclistes nous prêtant gentiment main forte, pendant une bonne demi-heure. Les bas-côtés sont en effet très touffus, avec plein de ronces et de buissons, et on a l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Finalement, la roue avait simplement continué sa route sur 100 mètres et s’était tranquillement arrêtée sur le chemin 😉. Nous pique-niquons à côté d’une ancienne gare qui s’est transformée en un gîte d’Etape, très mignon, où nous aidons deux charmantes dames à réparer leur pneu crevé. Heureusement, les 20 derniers kilomètres sont un peu plus descendants… Après une dernière halte à la première épicerie croisée sur la journée, nous arrivons vers 17 heures au camping municipal de Carhaix. C’est propre et joli, et nous sommes seuls au monde (ou presque). Nous n’avons jamais eu autant de choix pour poser notre tente puisque nous avons une grande prairie à l’herbe soyeuse rien que pour nous 😊. Le soir, malgré la fraîcheur, nous admirons le ciel étoilé Vince et moi, et nous savourons de vivre ce que nous vivons à nous deux, ensemble 😊.
Jeudi 10 septembre, tout le monde se réveille tard après une très bonne nuit. La tente extérieure est bien humide et il fait frais au réveil. Après un bon petit-déjeuner, nous roulons jusqu’à Carhaix pour faire des courses. La ville ne nous séduit pas particulièrement, mais le ciel un peu couvert n’aide certainement pas 😉. Arthus roule seul depuis ce matin, et c’est un bonheur de le voir si emballé (le nouveau compteur qu’il a reçu et qui est attaché à son guidon y est pour beaucoup 😊). Après quelques kilomètres de voie verte assez encaissée, nous sommes ravis de rejoindre le canal de Nantes à Brest (dans la direction Brest vers Nantes évidemment). Avec le ciel qui se dégage en même temps, le spectacle est magnifique. Nous pédalons gaiement pendant plusieurs kilomètres, admirant les nombreuses écluses que nous croisons et qui portent toutes un numéro (il y en a plus de 200 tout le long du canal). Arthus et Emile sont ravis de voir une écluse à l’œuvre lorsqu’un bateau doit la traverser. Ils sont très concentrés pendant toute la manœuvre (encore manuelle ici, gérée par une société publique qui envoie 2 hommes en camionette suivre ledit bateau pour ouvrir et fermer les écluses sur son passage). Après 17 kilomètres pour notre grand bonhomme, il est temps de faire la pause de midi le long de l’eau. Nous croisons quelques cyclistes mais vraiment pas grand monde en ce début du mois de septembre, et les couleurs pré-automnales sont magnifiques. Le chemin est plat, sauf quand il faut dépasser une écluse. Et comme il y en a souvent, ça permet de rester en action 😊. Nous nous arrêtons pour le goûter sur le chemin, où une petite aubette vend crêpes et glaces pour notre plus grand plaisir ! Emile et Arthus ont même le temps de lancer quelques cailloux et de ramasser des bâtons avant de repartir. Ce soir, nous avons trouvé une famille de warmshower pour nous accueillir à Rostrenen. Du coup, il faut sortir un peu de l’itinéraire pour rejoindre la ville et leur maison sur les hauteurs. Nous arrivons finalement à 18h après une bonne journée de vélo. Les garçons se font deux nouveaux petits copains de leur âge, Marcus et Oscar, et sont fous de joie de retrouver légos, duplos, kapla et voitures en tout genre. Après un joyeux souper partagé avec nos hôtes, nous ne tardons pas à aller nous coucher 😉.
Ce matin, nous entendons Germain, le coq, chanter tôt, ainsi que toute la maisonnée s’affairer pour partir à l’école et au travail. C’est toujours une sensation étrange que de regarder le rythme « habituel » d’un œil externe, comme si nous ne faisons plus partie du déroulement classique du film de la vie mais que nous étions quelque part en dehors, sur un sentier annexe à la route principale, et vivant tout autre chose. Nous partons à 9h30 (ce qui constitue assurément le record du départ le plus tôt) pour rejoindre la petite place de la ville pour acheter un bon petit-déjeuner. Il fait vraiment froid ce matin, on sent que l’été est terminé. Et pourtant… Quelle lumière, quelles couleurs, quel calme. C’est le bonheur 😊. Alors que nous dégustons de délicieuses couques, Jazz, le berger australien de nos hôtes qui s’était enfui ce matin, nous rejoint et se met à nous suivre. Très vite, il me semble qu’il n’y a qu’une solution : retourner en haut de la ville pour que Jazz rentre à la maison. En plus, Arthus s’inquiète qu’il lui arrive quelque chose si on le laisse gambader tout seul. C’est donc ce que nous faisons, les garçons prenant très à cœur notre mission 😊. Après avoir ramené Jazz à bon port, nous rejoignons l’itinéraire de la veille le long du canal. Nous y recroisons les deux femmes adorables croisées dès le premier jour, avec qui nous paraissons jouer au jeu du chat et de la souris puisque nous nous dépassons (et dépannons 😉) à tour de rôle. Après une petite visite du joli village de Gouarec, nous faisons notre pause pic-nic à l’Abbaye du Bon Repos. C’est là que l’itinéraire quitte le canal pour reprendre de la hauteur sur un chemin boisé et très joli. Aujourd’hui, nous arrivons tôt à notre destination qu’est le camping Le point de vue au bord du lac de Guerlédan. Quel magnifique lac, qui nous fait penser à la Scandinavie et au Canada, tout entouré de forêts et de beaux reliefs. Après avoir monté la tente, nous descendons à la plage nous baigner (l’eau est délicieuse) avant de jouer à la plaine de jeux du camping et de prendre une bonne douche 😉. Après un bon souper et quelques jeux de société, il est grand temps de se coucher. Avec les soirées qui se rafraîchissent franchement, on a qu’une seule hâte, nous blottir dans nos sacs de couchage.
Samedi 12 septembre nous nous réveillons avec le chant des oiseaux. Arthus et Vince vont chercher le pain à la réception du camping pendant qu’Emile et moi paressons encore un peu au lit 😉. Ensuite, nous déjeunons sous un grand soleil et préparons nos affaires pour partir bien à l’heure (c’est-à-dire 11h 😉). Depuis 3 jours, Emile s’est transformé en un vrai petit diable et fait exactement tout le contraire de ce qu’on lui demande, avec un grand sourire. C’est difficile de savoir exactement comment réagir, alors on essaye plusieurs choses à tour de rôle Vince et moi mais on termine quand même (souvent) par s’énerver. Le gros point positif, c’est qu’avec le voyage, on est tout le temps dehors, dans une nature splendide, et que cela nous aide à très vite retrouver notre calme et chasser toute émotion négative. On commence par descendre derrière le barrage du lac de Guerlédan, que les garçons veulent à tout prix aller voir de tout près, avant de rouler à nouveau le long du canal. Arthus roule tout seul car il veut faire augmenter les kilomètres parcourus sur son compteur. Il pédale comme un chef malgré le faux plat et le revêtement plutôt sablonneux 😉. Nous faisons une petite halte dans la charmante ville de Pontivy, toute fleurie et colorée, dans laquelle nous achetons de quoi nous faire un petit festin pour le pic-nic. Nous nous régalons et repartons pour les 25 derniers kilomètres de la journée, plus motivés que jamais. Depuis le début de la Vélodyssée, nous avons un rythme plus soutenu que lors de notre tour en Belgique puisque nous parcourrons en moyenne plutôt 45-50 kilomètres, au lieu des 30-35 kilomètres belges. Et même si l’itinéraire est fort plat dans l’ensemble, il y a quand même des petits dénivelés à chaque passage d’écluse 😉. C’est très gai de parler avec Arthus pendant qu’on roule, et aujourd’hui, nous abordons le problème de la pollution et des déchets et leur impact sur l’environnement et les animaux. Il est très sensible à la question et je suis heureuse de prendre vraiment le temps de discuter de toutes ces questions avec lui. Plus loin, Emile essaie pour la première fois le vélo d’Arthus accroché au mien (il est assez grand pour être assis tout en tenant bien le guidon et en ayant ses pieds sur les pédales). Le seul hic, c’est qu’il n’a pas encore compris qu’il ne devait pas appuyer sur les pédales lorsqu’il ne les fait pas avancer, car c’est un vélo torpédo et j’ai bien senti le « frein » sur les 2 derniers kilomètres de la journée 😊. Nous arrivons vers 17h dans le joli village de Rohan dans lequel nous nous arrêtons pour la nuit. Le camping municipal du Val d’oust est situé le long de l’eau, près des bateaux et de la plaine de jeux : emplacement parfait donc 😊. Les garçons jouent beaucoup (notamment à la pétanque, avec une pomme de pin en guise de cochonnet et des bouts de bâtons à la place des boules) avant de s’écrouler sur leurs matelas après cette belle journée, tandis que nous écoutons de la musique en nous projetant dans l’après-voyage et réfléchissons sur le sens que nous voulons donner à nos vies 😊.
Cette nuit fut un peu chahutée à cause des très nombreux oiseaux qui ont niché dans les arbres au-dessus de nous et qui ont fait pas mal de bruit… Mais peu importe, il fait beau et on se sent bien reposés. Petit-déjeuner au soleil face à l’eau et les nombreux sourires des passants/joggeurs/cyclistes qui nous saluent aimablement 😊. Ensuite, rangement et coup de téléphone de Vince pour un projet d’habitat groupé (et oui, même à distance, on continue de se tenir au courant des différents projets et possibilités pour le retour 😉) pendant que je joue à la plaine de jeux avec les garçons. Nous partons donc seulement vers midi alors que nous avons une grosse journée devant nous. Et le soleil est toujours bien là, il fait même vraiment chaud aujourd’hui. La route est très belle, on croise plus de monde par ici (et en plus on est dimanche) et on arrive assez rapidement à Josselin, très jolie petite ville médiévale dont le château le long de l’eau impressionne petits et grands 😉. Comme on n’avait pas vraiment anticipé le fait qu’on était dimanche, et que les magasins seraient fermés, on se retrouve sans rien à manger à part deux baguettes de ce matin. Heureusement, on trouve quand même une boulangerie ouverte avec des baguettes déjà garnies au fromage de chèvre et un petit morceau de fromage avec un avocat pour mettre sur les brioches des garçons 😉. L’après-midi passe rapidement, le revêtement est très roulant et les écluses, joliment décorées et entretenues. Pour le goûter, une petite aubette semble s’être posée sur notre passage pour nous rafraîchir avec une bonne glace car nous avons tous chaud ! La conversation du jour avec Arthus se transforme en jeu, dans lequel je lui donne chaque fois deux chiffres en dessous de 10 qu’il doit classer en ordre croissant ou décroissant. Il adore et veut sans cesse jouer, alors que moi, au bout de 30 minutes, j’essaie de lui parler 5 minutes en néerlandais. Je ne sais pas si je dois déjà tirer des conclusions mais il paraît beaucoup plus intéressé par les chiffres, comme son papa, que par le néerlandais, comme sa maman 😊. Les derniers kilomètres sont les plus difficiles, et une fois arrivés dans la belle petite ville de Malestroit, nous devons encore monter 2 kilomètres jusque chez nos hôtes warmshowers. Et quelle récompense, une fois arrivés là-bas. Le jardin est immense et magnifique, tout comme la maison, et nos hôtes, Isabelle et Daniel, sont absolument adorables ! Arthus et Emile ont la chance de pouvoir prendre un bain et nous sommes invités à partager un festin (ça tombe bien parce que nous n’avions rien pour le soir non plus, à part un paquet de riz et une aubergine 😉). La tarte aux pommes faites maison est un régal, et les conversations autour du vélo, de la transition et de Saint-Jacques de Compostelle sont profondes et joyeuses. Encore une merveilleuse rencontre que nous garderons en mémoire.
Lundi 14 septembre, nous nous levons vraiment tard. L’herbe est si douce et l’environnement, si calme, que nous ouvrons l’œil à 9h30 passé 😉. C’est ça aussi, le luxe d’avoir du temps en voyage ! Petit-déjeuner et apprivoisement des deux chiens de nos warmshowers par les garçons, même si c’est toujours assez « crispé » comme relation 😉 Nous dégustons à nouveau les délices faits maison d’Isabelle et nous nous mettons en route après avoir fait le plein d’eau au vu de la chaude journée annoncée. Nous commençons par visiter la petite ville de Malestroit, qui est ravissante 😊 La route le long du canal est belle quoiqu’un peu monotone par moments, alors on s’efforce de chercher les particularités du paysage… tandis que les garçons s’enthousiasment au moindre bateau qu’ils aperçoivent. Nous pique-niquons le long du canal sur un petit ponton, à partir duquel nous allons rattraper un bateau jaune parti un peu avant nous. C’est la meilleure motivation de la journée pour Arthus qui pédale seul pendant 10 kilomètres et se prend vraiment au jeu 😉. Le thermomètre dépasse les 30°, et nous nous offrons une bonne pause pour le goûter au bord d’une écluse où les bateaux se succèdent. Les derniers kilomètres sont toujours un peu plus longs que ceux prévus initialement et nous traversons la ville de Redon jusqu’à la maison des warmshowers qui nous hébergent ce soir. Quel bonheur d’arriver dans un petit oasis de verdure, de calme et de gentillesse. Vincent et Marie-Anne Bertehelot vivent dans un habitat groupé, créé il y a plus de 35 ans déjà, et on sent tout de suite la bonne énergie qui émane de ce lieu. Notre regard est de suite attiré par le vélo semi-couché de Vincent, qui nous raconte alors son incroyable histoire autour d’une tasse de thé lorsque les garçons sont couchés. En 2015, alors qu’il vient d’être retraité, il décide de partir voyager à vélo. La destination lui importe peu, c’est d’être en chemin qui compte. Et encore plus lorsque celui-ci est chargé de sens. Il se propose alors de devenir un « facteur humain » qui transporte des courriers importants mais non urgents, chez des destinataires dans toute la France (et même en Suisse), après avoir été les chercher chez les expéditeurs. En voilà une personne dont « les coups de pédale relient les âmes ». Wawh, quelle rencontre marquante ! Depuis lors, il a effectué deux autres voyages comme facteur humain (en 2017 et 2018), été le sujet d’un film-documentaire, écrit et publié un livre. En tout, il a distribué plus de 250 courriers et parcourus autant de dizaines de milliers de kilomètres à vélo. Pour découvrir ses chroniques, son film et son histoire, voici le lien vers le site officiel de Vincent Berthelot : https://lemessagerduclepscycle.blogspot.com.
Ce matin, nous essayons de nous mettre en action un peu plus rapidement qu’habituellement 😉. Emile est toujours tellement mignon quand il se réveille, il ne demande qu’à tenir ma main et à se rendormir tout contre moi. Qu’est-ce que j’aime quand il est un petit ange câlin (plutôt qu’un petit diable qui nous en fait voir de toutes les couleurs à d’autres moments). Il a fait étonnamment chaud cette nuit, on se croirait vraiment en plein été. Pendant que nous replions les affaires, les garçons jouent dans la cabane de jardin, fabriquent un circuit pour leurs voitures et vont saluer les poules et ramasser les œufs. Départ à 10h30 précise 😊. Vincent nous accompagne pour le début de la journée, pour le plus grand bonheur de tous. Il nous emmène dans le centre de Redon, qui est très mignon, par des petites ruelles pas trop fréquentées. Nous faisons d’abord une halte à l’ancienne basilique Saint-Sauveur, où nous découvrons des sculptures originales dans la cour. Nous descendons ensuite, après une petite halte devant la librairie où il publiait ses chroniques de voyages, jusqu’au port pour admirer les bateaux de tout près, avant d’aller nous promener sur l’île où d’anciens entrepôts à l’abandon deviennent le théâtre d’initiatives citoyennes (comme le plus grand cinéma citoyen de France) ou des espaces d’écolage pour de l’écoconstruction. Il est alors temps de nous séparer, et de continuer notre route, riches de cette merveilleuse rencontre. Le parcours du jour n’est ni le plus agréable (la surface étant sablonneuse et pleine de graviers) ni le plus diversifié (le canal ne nous fait pas passer par de jolis petits villages ou des écluses particulièrement sympathiques). Nous avons quand même la chance d’apercevoir au total une dizaine de hérons, et des vaches nantaises (ainsi qu’un taureau, à nouveau en travers de notre chemin, comme il y a quelques semaines en Belgique 😉). Nous arrivons assez tôt après une bonne journée de plus de 50 km à Blain, qui ne nous séduit pas particulièrement non plus. Arrivés au camping Du Canal, Arthus et Emile sont les plus heureux du monde lorsqu’ils aperçoivent le bac à sable et la plaine de jeux, qu’ils auront juste pour eux toute la soirée. Vince nous cuisine un délicieux spaget bolo pour bien terminer la journée. Youpieeeeeee 😊
Mercredi 16 septembre, on sort le nez de la tente et on voit que d’autres cyclovoyageurs qui ont campé à côté de nous sont déjà prêts à enfourcher leurs vélos. Bon, pas de comparaison bien sûr, mais ça donne quand même un sacré coup d’accélérateur 😊. Déroulé classique de la matinée, petit-déjeuner, rangement et jeux à la plaine de jeux. Départ à 10h30 sous un beau ciel bleu, avec des objectifs de kilomètres très concrets en tête : 10-uurtje après 20 km, pic-nic après 40 km et goûter après 60 km. C’est la première fois qu’on s’apprête à rouler une soixantaine de kilomètres en une journée, mais l’envie d’arriver à Nantes ce soir et de pouvoir profiter de cette belle ville demain nous motive énormément. Le début de la journée se passe super bien, on avance à un bon rythme, le canal est beau sous ces couleurs automnales de plus en plus prononcées et ces feuilles qui virevoltent en tombant délicatement devant nous. On déguste des petites madeleines près d’une écluse qui a aménagé une toilette sèche et une terrasse pour les voyageurs (la grande classe!), avant de continuer et de nous arrêter après 40 km sous un soleil vraiment très chaud pour le pic-nic. Les garçons sont vraiment top sur les vélos, c’est déjà ça 😊. Je suis un peu dépitée d’avoir vu un écriteau indiquant Nantes dans encore 30 km. Cela veut dire qu’on a mal calculé ou loupé quelque chose quelque part… Comme on sait qu’on doit encore ajouter 10 km pour arriver chez nos super hôtes warmshowers chez qui nous étions déjà allés il y a 3 ans lorsque nous avions terminé la Loire à vélo, cela nous fait encore 40 km… et il est déjà 15h… Nous décidons de créer notre propre itinéraire qui sort du tracé officiel de la Vélodyssée pour tenter de raccourcir un petit peu l’après-midi. Finalement, cela fait quand même encore 30 kilomètres et ils sont difficiles à parcourir tant la chaleur nous accable. Je connais le fameux « coup de bambou » et un gros moment de découragement. Est-ce bien raisonnable de vouloir à tout prix arriver à Nantes ce soir, alors que nous avons si bien respecté notre rythme les jours précédents ? Heureusement, une boulangerie-pâtisserie sortie de nulle part vient me redonner quelques forces 😉. Il est 18h30 lorsque nous arrivons, bien fatigués et transpirants, chez nos hôtes warmshowers Aurélie et Julien et leurs deux garçons Marius et Léon. En un éclair, tous nos efforts et moments difficiles de la journée s’évaporent devant l’accueil tellement généreux de nos hôtes. Arthus et Emile sont aux anges de retrouver des copains de leur âge et des jeux (évidemment), et nous très heureux de retrouver ces belles personnes avec qui nous avions déjà beaucoup partagé lors de notre précédent passage chez eux. Après une bonne douche et un délicieux repas partagé, nous papotons encore longtemps avant d’aller nous coucher pour une nuit de sommeil bien méritée !
Le lendemain, nous nous levons alors que toute la maisonnée est déjà partie à l’école et travailler. Nous déjeunons et empruntons un chouette chemin le long de la Sèvre pour rejoindre le centre de Nantes quelques 10 kilomètres plus loin. Cela fait des jours que nous parlons des fameuses machines de l’île aux garçons, et ils sont très excités d’enfin y arriver. Arthus a d’abord cru qu’il s’agissait de machines pour faire des travaux, comme des grues, des pelleteuses etc. mais on lui a expliqué que c’étaient d’autres sortes de machines 😉. « Né de l’imagination de François Delaroziere et Pierre Orefice, on se situe à la croisée des « mondes inventés » de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes, sur le site exceptionnel des anciens chantiers navals ». On a de la chance car il n’y a quasi personne. Les garçons sont très impressionnés et donc, très calmes 😊. La visite de la galerie des machines, véritable laboratoire dans lequel sont testés des prototypes et projets qui feront partie de l’arbre aux hérons, est fabuleuse ! D’autant plus que Vince et moi sommes plusieurs fois invités à participer aux démonstrations 😉. Ainsi, Vince s’envole dans un panier suspendu à un héron géant et tourne la roue qui fait avancer un paresseux sur sa branche, tandis que je suis responsable de l’articulation de la patte arrière gauche d’une fourmi géante 😊. C’est inouï l’imagination et la mécanique qui se cachent derrière toutes ces créations. En tous les cas, les parents adorent autant que les enfants. Ensuite, nous mangeons sur les quais où nous trouvons un charmant magasin bio et en vrac, « Dose de sens ». C’était exactement ce qu’il nous fallait pour agrémenter la baguette et les fruits que nous avions emportés avec nous de la maison ce matin. On a même eu droit à des yahourts frais aux fruits 😊. L’apothéose devait être le carrousel des mondes marins sur trois étages. Mais malheureusement, il est fermé et ne fonctionne que le mercredi après-midi et les week-ends. Allez, ça nous fait une bonne excuse pour rester un jour de plus à Nantes et revenir samedi matin 😉. On termine cette fantastique journée par une promenade sur le dos du grand éléphant. Arthus est plus à l’aise qu’il y a 3 ans où il n’avait pas voulu qu’on s’approche, et Emile rit un peu jaune tout en voulant rester dans nos bras. C’est vrai que quand l’éléphant fait son bruit, c’est impressionnant (et fort 😉). Il arrose aussi les passants qu’il rencontre sur son passage avec sa trompe (et avec cette chaleur, il faut dire que tout le monde demande à être arrosé). Nous passons ensuite admirer le rideau d’eau Place Graslin qui fait partie du voyage à Nantes cette année, ce parcours qui vous emmène à la découverte de la ville et de ses endroits insolites. Au retour, on a la chance d’entendre encore un groupe de trompettistes et saxophonistes complètement déjantés jouer en rue. Quelle ambiance 😊 Nous rentrons vers 19h chez Aurélie et Julien après notre petite heure de vélo pour arriver jusque chez eux. Au menu ce soir : pittas et gâteau au chocolat comme dessert concoctés par nos soins. Nous passons tous une merveilleuse et délicieuse soirée, parents comme enfants, et éclatons de rire lorsqu’Emile doit s’y prendre à plusieurs reprises en début de repas pour que l’on comprenne ce qu’il souhaite nous dire à tous : « bonne pitta ? » Ah non, c’est « bon appétit » (dit avec beaucoup de conviction !). Nous terminons à minuit après avoir papoté et échangé sur tellement de sujets (dont les voyages à vélo, bien sûr ;)).
Vendredi 18 septembre est un jour spécial, comme chaque 18 septembre. Cela fait en effet 12 ans que Vince et moi sommes ensemble, alors on trouve que ça se fête (même si très franchement, c’est la plus belle fête qui soit d’être toujours ensemble depuis les 2 mois et demi qu’on est en voyage) 😊. Au programme de cette nouvelle journée à Nantes: plaines de jeux fantastiques (toutes plus belles et originales (et vides 😉) les unes que les autres : d’abord celle dans un grand dragon en bois de Kinya Maruyama, ensuite plusieurs autres dans le parc des Oblates (avec e.a. mur d’escalade nature, tyrolienne et nid de cigogne perché dans un arbre), jeux sur le miroir d’eau en face du château des ducs de Bretagne (où les garçons commencent à pieds nus pour terminer en caleçons, trempés et hilares 😊), visite du château des ducs de Bretagne et tour des remparts, dégustation d’un délicieux burger et frites de La Ripaille dans le parc à midi, visite du jardin des plantes (avec un bonjour aux petites chèvres), escapade jusqu’à la carrière Miséry où l’arbre aux hérons (dont on a vu la maquette dans la galerie des machines de l’île) va être construit pour 2023, et le jardin extraordinaire juste à côté, tout ça dans une très bonne ambiance familiale 😊. Le soir, nous profitons avec tellement de reconnaissance de la maison de nos hôtes warmshowers, partis en weekend, mais qui nous laissent y accéder. Ce sera donc pizza et mousse au chocolat au menu (c’est donc une grande fête aujourd’hui, comme l’a fait remarquer Arthus 😉). Et puis, ça nous change de nos salades de riz/couscous/pâtes un petit peu répétitives en voyage 😊. Et pour couronner le tout, on a même la chance de pouvoir se regarder un petit film Vince et moi, wouhouuuu, si ce n’est pas la très grande fête aujourd’hui ?! <3
Salut toute la petite famille biker. Quel plaisir de suivre cette aventure. On serait volontiers avec vous sauf peut-être avec l’éléphant qui me fait aussi un peu peur comme à Emile. Quelles belles photos qui semblent toujours sous le soleil tant vos sourires sont énormes. Bravo à tous et on continue à vous suivre avec intérêt. Babboe
Chouette, il faudra que tu viennes voir l’éléphant en vrai, ainsi que toutes les autres machines de l’île 🙂 C’est fascinant pour les petits et les grands 😉
Quelle joie de suivre vos aventures et de découvrir ces magnifiques photos ! Je ne veux pas faire le vieux tonton , et je ne suis certainement pas le premier à vous le dire , mais Emile ressemble très fort à sa maman . Je ne veux pas faire le vieux ronchon , mais le château des ducs de Bourgogne à Nantes ? Peu importe : Bretagne , Bourgogne , cela reste toujours aussi beau . Je ne veux pas faire le vieux ….. , mais quelle est belle votre aventure ! Profitez de chaque instant.
Haha je vois que tu as bien lu l’article jusqu’au bout 😁 Correction effectuée, merci super tonton (ni ronchon ni vieux ni quoi que ce soit. Juste super tout court).
Bravo jolie famille!!!
Continuez à profiter et à nous faire rêver!!!😘😘😘
Merci Bernadette, on profite de chaque instant et on aime partager cela avec vous 🙂
Valentine,
Magnifique ce que vous vivez, le bonheur transpire à travers images et textes !!! Merci pour le partage qui inspire mon imagination et mon envie de grand air .
Bonne route, profitez bien et bises à vous quatre. Angela
Merci Angéla pour ton adorable petit mot. Je t’imagine si bien rêver et prendre le large (même en pensées), surtout en cette période étrange… Au plaisir de pouvoir échanger encore sur la vie (à défaut d’avoir le plaisir de pouvoir manger ensemble le midi comme avant ;)). Prends bien soin de toi 🙂
Super votre odysée jusqu’à Nantes.ça me donne encore plus envie de me lancer dans l’aventure l’année prochaine( d’autant que les étapes sont déjà prêtes et testées…)
Bonne route et merci pour votre enthousiasme et votre joie de vivre.
Bonsoir Odile, oh oui, c’est super. Et après Nantes aussi 😉 Il n’y a plus qu’à… se lancer (et être accueillie aussi bien par des warmshowers que nous l’avons été chez toi :)). Belle route à toi aussi 🙂