Dimanche 20 septembre, c’est le moment de remonter sur nos vélos pour continuer la Vélodyssée. Nous passons par la délicieuse boulangerie de Vertou « Ma boulangerie » avant de nous mettre finalement en route que vers midi. Nous traversons d’abord Vertou, puis d’autres jolis villages et quartiers le long de la Sèvre avant d’arriver à Trentemoult, ancien village de pêcheurs qui s’est transformé en un quartier bobo coloré et animé par des petits bistros et crêperies qui bordent le quai. Ce n’est pas le premier endroit où je me dis que si on avait été sans enfants, on se serait bien arrêtés à l’une de ces petites tables pour se faire plaisir 😉 Au lieu de ça, nous avalons notre pic-nic traditionnel (pain/baguette fromage agrémenté d’une tomate et d’un concombre) un peu plus loin sur la route 😉 Allez, dans une autre vie, nous nous offrirons ça et en attendant, on savoure avec nos petits chéris (et le portefeuille nous dit merci !). Nous pédalons bien car le bitume, c’est roulant. Parfois, ça monte et ça descend un petit peu, comme à La Montagne, et puis nous arrivons en milieu d’après-midi à la plaine de jeux promise depuis le matin (on espérait bien en trouver une qui coïncide avec notre pause), dans le village Le Pellerin. Les garçons se défoulent bien et Arthus nous épate à monter tout en haut d’une sorte de toile d’araignée géante avant de redescendre par le poteau central comme sur une rampe de pompier. Nous arrivons ensuite le long du très joli canal de La Martinière où nous croisons beaucoup de monde en ce beau dimanche après-midi 😊. Plusieurs personnes nous regardent avec curiosité et nous posent des questions, c’est gai le contact que notre attelage atypique provoque presqu’instantanément. Vers 17h, nous quittons le canal pour nous rendre à Frossay chez nos hôtes warmshower du jour, Vincent (encore un 😉) et Isabelle, ainsi que leurs deux enfants Salomé et Clovis. L’endroit est superbe, avec un beau jardin et un trampoline ! Youpie ! Nous nous installons juste avant que nos hôtes arrivent et nous invitent très chaleureusement à rentrer nous réfugier dans leur magnifique maison car il pleut des cordes en une fois. Nous passons alors une merveilleuse soirée à dessiner, jouer et cuisiner un bon repas tous ensemble tout en discutant de voyages (nos hôtes sont partis pendant 1,5 ans en camping-car voyager d’Alaska à l’Amérique du Sud) et de vélo. Quand les enfants sont au lit, nous faisons quelques parties de jeux de société où Vincent se régale (et excelle) alors que j’ai du mal à garder les yeux ouverts (et donc à comprendre les règles du jeu qui semblent évidentes pour les 3 autres). Bon, y a des moments comme ça où on se sent un peu hors du coup 😊 mais ça ne nous empêche pas de passer une excellente soirée.
Ce matin, c’est le jour de l’automne et il fait tout brumeux. Nos hôtes sont déjà partis au travail et à l’école lorsque nous nous réveillons vers 9h, mais ils nous ont très gentiment laissé accès à leur maison. Les garçons peuvent donc se laver dans un bain (une occasion comme cela, ça ne se rate pas !) et nous déjeunons tous les 4 délicieusement bien 😊. Départ sous le soleil à 11h30 passé (car quand on est dans des endroits magnifiques, c’est toujours lent de décoller) et petit passage par le village de Frossay pour acheter du bon pain pour le pic-nic. Après quelques kilomètres, nous passons devant la ZAD de l’île du Carnet, autrement dit, une Zone A Défendre. On y rencontre quelques jeunes mobilisés qui ont barricadé avec des matériaux de récupération le site en question et qui y organisent leur résistance. Ils nous expliquent que l’île du Carnet, ce sont près de 400 hectares dont 110 sur lesquels le Grand Port Nantes Saint Nazaire a décidé d’étendre ses activités, faisant fi de très nombreux enjeux environnementaux. C’est impressionnant de voir des gens se mobiliser ainsi et on les trouve vraiment courageux ! Nous poursuivons ensuite notre route (qui est encore longue 😊) et passons par le village Paimboeuf dans lequel un jardin étoilé composé de belles constructions en bois réalisé par Kinya Maruyama nous offre une vue magnifique sur la Loire et son estuaire. Nous commençons à avoir un peu faim mais avons promis aux garçons de manger en face du serpent de mer à Saint-Brévin les Pins. Nous terminons donc les quelques kilomètres qui nous séparent de là sur un chemin sablonneux sur lequel il faut pédaler deux fois plus fort. L’arrivée à l’océan nous subjugue tous les quatre, d’autant plus que le ciel s’est tout à fait dégagé et que la vue est superbe. Nous pique-niquons en face du serpent de mer, qui pourrait être un cousin du monstre du Loch Ness, et les garçons se lancent dans le premier ramassage de coquillages d’une (très) longue série. Et c’est vrai qu’ils sont magnifiques, et tellement doux au toucher. Nous croisons pas mal de promeneurs qui s’arrêtent souvent pour nous demander d’où nous venons et vers où nous pédalons. Ils sont toujours charmants et très encourageants 😊. La suite de l’après-midi se passe bien en pédalant à côté de l’océan. Nous nous arrêtons dans un très chouette magasin en vrac « Le Garde-Manger » à Saint-Michel chef chef et roulons jusque La Plaine-Sur-Mer où nous arrivons à 18h30 passées au camping Le Bernier, fatigués mais contents 😉. La propriétaire nous accueille très chaleureusement et lorsqu’elle voit l’excitation des garçons devant la piscine couverte chauffée, elle nous propose d’emblée de la laisser plus longtemps ouverte pour nous… Vraiment adorable ! Et comme il n’y a personne au camping (on voit vraiment qu’on arrive à la fin de la saison), on en profite encore plus 😊. Le soir, on se régale de pâtes au thon-tomates-maïs-avocat avant de mettre les enfants au lit et d’avoir le temps, enfin, de prendre une bonne douche et un bon bouquin en main 😉.
Mardi 22 septembre nous nous levons un peu plus tôt (car nous avons décidé de ne plus paresser au lit pour éviter les départs à la mi-journée 😉) et déjeunons avec les bons céréales achetés au magasin en vrac hier (ça sert toujours d’avoir quelques céréales pour les jours où on a oublié d’acheter du pain pour le lendemain matin 😉). Après un petit tour à la super plaine de jeux-avion, nous partons, à nouveau sous un ciel gris qui se dégage rapidement. Nous longeons toute la côte de jade et découvrons de superbes falaises et rochers imposants. A la première boulangerie ouverte, halte obligatoire pour ravitailler les troupes et craquage pour un kouign amann (qu’Emile prononce sans aucun souci, on vous assure 😉). Une bonne pâtisserie bretonne et bien beurrée 😊. Emile joue toute la journée à dire qu’il doit aller à la toilette et lorsque Vince s’arrête et le fait descendre du pino, il dit qu’il ne doit plus y aller. Au bout de la 20ème fois, ça a le don d’énerver son papa… Nous pique-niquons dans la ravissante petite ville de Pornic qui nous séduit avec son port et ses jolies ruelles animées. Par chance, nous tombons sur un nouveau magasin en vrac ouvert depuis une semaine : « Esperluette ». Alors que je suis aux anges d’y faire nos courses, Arthus et Emile sont bien plus absorbés par les travaux qui se font dans la rue. Comme quoi, on peut voyager ensemble et être heureux en ne s’occupant pas toujours de la même manière, et c’est tant mieux ! On termine ce bon pic-nic par une glace et une papote avec un couple d’autres cyclistes venus depuis Grenoble 😊. Les 15 kilomètres de l’après-midi passent assez vite et nous terminons la journée en longeant une mer de pêcheries avec des cabanons hauts perchés sur l’océan. Nous arrivons au camping du Collet dans lequel, malgré sa grande taille, nous paraissons être à peu près seuls au monde. Le point positif est que nous nous baignons dans la piscine chauffée et couverte à nouveau tout seuls 😊. Le point négatif est que nous comptions manger au petit restaurant du camping mais que celui-ci est fermé. Mince, on improvise quelque chose avec ce qu’on a (c’est-à-dire, du riz avec plein de légumes). C’est gai de voir qu’à côté des moments plus difficiles qu’on connait avec les garçons, ils grandissent énormément. Par exemple, ils savent beaucoup plus relativiser et accepter l’imprévu. Arthus nous dit d’ailleurs souvent : « Je me réjouis de ceci… mais si ça n’a pas lieu, c’est vraiment pas grave maman » (Bon, sur ce coup-là, Emile a encore un peu du mal mais c’est de son âge aussi, même si on l’oublie parfois). Ce qui nous a tous définitivement rendu le sourire, c’est le sublime coucher de soleil auquel nous assistons juste en face de notre camping. Wawh, merci Dame nature 😊.
Le lendemain, nous nous réveillons surpris de ne pas avoir entendu de pluie pendant la nuit. Pendant que Vince prend sa douche, j’appelle Lysou avec les garçons qui veulent absolument lui dire qu’ils ramassent des coquillages pour elle et lui demander si elle sera bien là à Noël 😊. C’est chouette d’entendre sa voix toute joyeuse et d’échanger quelques nouvelles. Le temps se couvre rapidement, comme annoncé. Après deux semaines de temps magnifique, nous allons, selon les prévisions météo, affronter quelques jours fort pluvieux et venteux. Arthus propose d’aller jouer sur le parcours de mini-golf du camping avec ses petites voitures, ce qui enchante son petit frère… Jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que sur le tapis d’herbe, cela ne glisse pas aussi bien qu’ils l’espéraient. Départ à 11h avec un vent de face imposant. On sillonne à travers le pays de l’huître en passant par de nombreux petits ports ostréicoles. On se concentre surtout sur notre roue avant mais on note quand même au passage l’inclinaison des poteaux électriques et les éoliennes qui tournent à plein régime. Une fois arrivés à Bouin, c’est un peu mort (à part pour manger des huîtres mais malheureusement, on n’est pas très fan). Finalement, nous aurons une grosse drache une bonne partie de l’après-midi, ce qui ne nous empêche pas de nous faire plaisir en nous ravitaillant de plein de bonnes choses à Beauvoir-sur-Mer et de traverser le passage du Gois pendant une accalmie (et au bon moment bien sûr 😊). Le passage du Gois, que nous ne connaissions pas, est une route submersible de 4 km de long, située dans la baie de Bourgneuf où elle relie l’île de Noirmoutier au continent. Nous sommes tous les 4 très excités d’emprunter la route (et rassurés aussi par le passage d’autres cyclistes juste avant nous 😉). A Noirmoutier, nous roulons, d’abord sous quelques timides rayons de soleil et puis à nouveau sous une belle drache, jusqu’à Noirmoutier en l’Ile. Je suis tellement fière de mon grand Arthus qui, avant le voyage, n’aimait pas du tout la pluie et se réfugiait à la première goutte, qui a roulé toute l’après-midi derrière moi, avec un énorme sourire, malgré la pluie et le vent ! En voilà encore un, de petit changement, pas fondamental en soi, mais qui témoigne juste d’une autre vie depuis quelques mois, plus imprévisible (on ne sait pas toujours leur dire le matin où on dormira le soir) et à l’extérieur (on apprend donc à vivre avec les éléments de la nature). Notre camping Huttopia à Noirmoutier en l’Ile est charmant et la tenancière, Emmanuelle, très intéressée par tout notre attirail et compatissante devant nos mines mouillées. Pour le prix d’un emplacement de camping classique, elle nous offre une nuit dans une tente « safari » 5 personnes (avec de vrais lits !). Wouhouuuuu, on est tellement chanceux et heureux de cette surprise pour terminer la journée 😊. On la remercie du fond du cœur et passons un agréable moment à discuter ensemble de voyage 😉.
Jeudi 24 septembre, nous sommes encore dans nos lits lorsque nous entendons la pluie tomber avec intensité sur la tente. Quelle chance nous avons d’être dans cette grande tente safari, dans laquelle on peut se lever, déjeuner et s’habiller tout à notre aise. C’est donc l’excitation générale ce matin et on profite à fond. Du coup nous nous mettons en route à midi, après la confection d’un mandala de coquillages sur la plage et un petit tour à la plaine de jeux. Nous décidons d’aller découvrir le nord de l’île, tant que nous sommes là, même si le temps annoncé n’est pas fameux. Les plages sont superbes et l’eau, d’un magnifique vert émeraude. Nous traversons Le Vieil, puis Herbaudière où nous faisons une petite halte 10-uurtje (quand on démarre aussi tard, c’est vite déjà l’heure du dîner évidemment 😉). Au retour vers Noirmoutier en l’Ile, nous voyons les nuages noirs à notre gauche et à notre droite déverser une pluie battante. Par miracle, on pense y échapper mais 10 secondes plus tard, c’est notre tour. Ça tombe fort et en 5 secondes, on est tous détrempés. On prend quand même le temps de nous arrêter rapidement pour enfiler les salopettes de pluie aux garçons et mettre Emile dans la charrette (parce qu’avec sa position semi-couchée sur le pino, il est tout de suite bien plus mouillé que nous). Toute la journée, nous allons nous faire sévèrement arroser avec quelques courtes périodes de répit heureusement. Après un très rapide pic-nic où nous mangeons tous debout pour ne pas attraper froid, nous repartons vers le sud de l’île et son fameux pont. La chance, c’est que nous avons le vent dans le dos cette fois et que je vois mon compteur afficher 25km/heure sans que j’aie besoin de pédaler. Le pied 😉. Par contre, sur le pont, le vent est alors de travers, et c’est donc nettement moins rigolo à gérer, d’autant plus que la piste cyclable est en travaux et que nous roulons sur la bande des voitures. Je dois me concentrer à fond pour ne pas me laisser déséquilibrer avec ce vent et tout mon chargement, et ne profite pas vraiment du paysage qui a l’air pourtant très beau. De retour sur le continent, nous roulons encore quelques kilomètres jusqu’à notre super camping la Parée Chalons à Notre Dame de Monts. Le gérant est adorable et les enfants, ravis de découvrir un jeu de pétanque. Ça y est, on va pouvoir jouer avec des vraies boules ! Ils parviennent même à se partager à tour de rôle le cochonnet (qu’est-ce que c’est gai de voir ses enfants partager spontanément et avec plaisir 😉). Après encore une bonne drache et un superbe double arc-en-ciel, nous enfilons tous des couches supplémentaires car il fait très frais et le vent est toujours aussi fort. Je mets d’ailleurs beaucoup moins de temps que d’habitude à écrire mon carnet de bord et nous filons nous coucher de bonne heure.
La nuit passée, ça a soufflé, fort, très fort, très très fort même. Et il a plu, beaucoup même. Je n’ai pas énormément dormi mais mes 3 chéris n’avaient pas l’air perturbés par le déchainement des éléments qui avaient lieu à l’extérieur de notre petit cocon sécurisant. Ce matin, l’adorable gérant de notre camping nous dit qu’il a, lui aussi, mal dormi car il pensait à nous 😉. Apparemment, ça a soufflé à plus de 100 km/h cette nuit! Après avoir tout rangé, joué plusieurs parties de pétanque et déjeuné très léger (oups, il n’est pas possible de se procurer du pain au camping), nous partons toujours sous un vent très fort. L’itinéraire nous fait passer par un chemin sablonneux en forêt qui est détrempé et nous ralentit pas mal. Du coup, nous optons pour la route goudronnée qui passe juste à côté et sur laquelle nous ne rencontrons vraiment pas grand monde. C’est Emile qui est sur le vélo en follow-me et Arthus sur le pino ce matin et ils sont tous les deux ravis 😊 Nous arrivons à Saint Jean de Monts où nous nous arrêtons faire quelques courses. La ville est tout à fait déserte et des grands immeubles des années 70 se succèdent les uns après les autres. On n’est pas spécialement charmés par les lieux mais on trouve quand même un banc sympa sur la digue, face à l’océan majestueux 😊. Arthus et Emile sont fascinés par l’unique planchiste (un peu taré, ou très expérimenté) qui grée sa voile et part sur la mer déchaînée sous nos yeux. On pense évidemment tout de suite à notre super babboe et on aurait aimé être ici avec lui 😊. Un gros nuage noir commence à déverser quelques gouttes et nous pousse à repartir… pour arriver, après un joli chemin passant par Saint-Hilaire-de Riez, à la belle station balnéaire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Le port, l’énorme plage, la petite gare et l’ambiance familiale nous plaisent immédiatement. En plus, nous avons la grande chance de dormir au chaud sous dur ce soir chez le frère du parrain de Vincent, Jean et son épouse Nelly. Avant d’arriver chez eux, on se pose pour le goûter à une super plaine de jeux « bateau de pirates » (il faut bien que les enfants se défoulent avant d’arriver chez nos hôtes, qui habitent en plus un bel appartement 😊). Nous sommes magnifiquement bien accueillis avec une vue imprenable sur l’océan et le port. On ne cesse d’ailleurs de l’admirer pendant tout le repas et la soirée, tout comme la lune qui semble jouer à cache-cache derrière les nuages. Ah, et à noter que la partie préférée du repas des garçons lorsque nous sommes invités à manger chez des français, c’est le plateau de fromages ! 😉 Et on est bien d’accord avec eux 😊
Samedi 26 septembre, nous nous réveillons après une nuit où nous avons tous les 4 dormi d’un sommeil de plomb. Je pense que je n’ai pas aussi bien dormi depuis notre départ de Roscoff le 8 septembre dernier 😉. Nous prenons un délicieux petit-déjeuner avec Jean et Nelly en regardant les bateaux de pêche partir et revenir au port. Il fait tout gris ce matin et il pleut. Et en plus, il fait vraiment froid. Zut, on avait espéré qu’il fasse sec pour repartir, surtout après les 3 jours de temps « compliqué » que nous avons eus précédemment. On repart plein de courage toutefois grâce aux encouragements de Jean, Nelly et même du coiffeur du dessous de leur appartement, sorti pour nous féliciter. Les garçons sont habillés avec une sous-couche en laine de merinos, un pantalon de pluie au-dessus de leurs habits, une double polaire et un bonnet, un buff et des gants. Ça donne une petite idée du climat dehors 😊. Du coup, on s’arrête un peu moins en chemin pour rêvasser et on arrive aux Sables d’Olonne à 14h pour le dîner après déjà 40 km de parcourus (principalement dans les bois). C’est un lieu quand même un peu mythique et nous expliquons aux garçons la grande course de bateaux qui démarre d’ici tous les 4 ans. Avec ce mauvais temps, encore plus de personnes que d’habitude s’arrêtent et nous encouragent, nous sourient et nous félicitent… certains nous proposent même de venir manger ou dormir chez eux (mais ça n’était malheureusement pas le bon moment ni le bon endroit pour nous… dommage !) Ce qui est certain, c’est que ça nous réchauffe le cœur et nous motive pour avancer. Heureusement, les garçons sont au sec et bien protégés et ne semblent pas souffrir de la (très) mauvaise météo des derniers jours. En repartant des Sables, nous découvrons des dizaines et des dizaines de surfeurs dans l’océan, et apprenons que se tient aujourd’hui l’Open de France de surf. Comme le ciel s’est calmé, nous nous offrons une belle petite pause bien méritée à regarder les cabrioles des surfeurs sur des vagues gigantesques, c’est assez incroyable 😊. Nous terminons ensuite la journée sous un ciel de plus en plus dégagé et même quelques rayons de soleil à travers un magnifique paysage jusqu’à la Guittière où se situe notre camping Les Dunes. Arthus et Emile jouent ensemble à la plaine de jeux et nous soupons avec le coucher du soleil. Quelle belle fin de journée qui nous a permis de ne pas monter la tente sous la pluie, youpie 😉.
Le lendemain matin, après une nuit plutôt courte car sans cesse aux aguets pour remettre les enfants dans leur sac de couchage, on découvre avec bonheur que le ciel est dégagé. Mais par contre, le vent souffle toujours très fort et est glacial. Je rhabille donc les garçons comme la veille, ce qui les fait ressembler à un mix de bonhommes de neige et de pêcheurs (avec leurs pantalons de pluie). Au moins avec ça, ils ont bien chaud et sont au sec, et peuvent donc continuer à jouer dans le sable mouillé 😉. Moi par contre, je dois puiser dans mes ressources pour commencer la journée de bonne humeur. Et oui, la météo peut nous atteindre dans notre voyage de rêve 😉. Vince quant à lui est d’excellente humeur contagieuse et après une première pause gaufres à une petite aubette le long de la plage, tout va déjà beaucoup mieux. Arthus a décidé qu’il était grand temps de baptiser nos vélos, que l’on considère comme nos véritables montures et auxquels nous sommes très attachés : ce sera Arc-en-ciel pour le vélo de maman, Petit-tonnerre pour le vélo de papa et Fleur pour le vélo d’Arthus. Après quelques passages quand même vallonnés dans la forêt, nous arrivons à la Tranche-sur-Mer, une jolie petite ville familiale au bord de l’océan. Lors de notre pic-nic, nous rencontrons une famille charmante qui s’était arrêtée devant nos vélos (c’est souvent comme cela que la conversation s’engage). Nous discutons voyages à vélo et c’est, comme toujours, très gai de faire de si belles rencontres. Vince craque complètement pour le dessert en ramenant des churros et des beignets (faut croire que c’est la journée crasses aujourd’hui, mais c’est tellement bon pour se remonter le moral quand le temps n’est pas terrible 😉). La nouvelle activité préférée du moment, c’est regarder les surfeurs (et il y en a un paquet par ici). Arthus et Emile aimeraient bien essayer mais, comment dire… l’eau ne nous donne pas trop envie avec ce temps ? 😉. Nous terminons la journée en passant par une gigantesque et magnifique plaine de jeux à La-Faute-Sur-Mer. Halte bien méritée pour nos loustics qui ne se sont pas plaints une seule fois ces derniers jours du mauvais temps ! Notre arrivée au camping de La Baie à l’Aiguillon-Sur-Mer est particulier puisque même si le camping est officiellement encore ouvert, il n’y a plus personne à l’accueil et le camping est totalement vide. Hormis quelques retraités qui jouent à la pétanque à l’entrée du camping et qui nous prennent sous leurs ailes pour nous expliquer où on peut s’installer. Une fois installés, je retourne les voir jouer avec Arthus et Emile qui deviennent vite leurs coqueluches et se voient offrir chacun une belle paire de lunette de soleil rouge (pas certaine qu’elle leur soit d’une grande utilité en ce moment mais ils sont fiers comme des paons 😉). Après un bon souper et plusieurs parties de bowling (où nos gourdes ont remplacé les quilles) et au moins 20 « bonne nuit – bonne sieste – au revoir » d’Emile depuis la tente, nous écrivons et lisons dehors, bien emmitouflés, sous une lune presque pleine 😉.
Lundi 28 septembre nous nous réveillons avec les câlins des garçons et les rayons du soleil. Que c’est agréable et magique comme façon d’émerger 😊. Notre petit-déjeuner est assez sommaire par contre, nous repartons donc l’estomac encore un peu vide. Petite halte d’abord pour faire des courses et se mettre encore quelque chose sous la dent avant de commencer à rouler. Du coup, on ne démarre véritablement qu’à midi (on est décidément pas les champions du matin 😊). La route est belle et nous avançons à un bon rythme. Nous arrivons dans le département de Charente-Maritime et dépassons les 1000 km de parcourus depuis notre départ de Roscoff le 8 septembre dernier ! En chemin, nous nous arrêtons devant un ravissant petit pont sur lequel plusieurs pêcheurs agencent leur grands filets carrelet. Cela semble le moment parfait pour faire une pause. Arthus est très intrigué et intéressé, et carrément impressionné lorsqu’il voit le poisson pêché encore gesticuler dans le filet. Bon, jusque-là, ce n’était apparemment pas clair pour lui que ce que nous mangeons comme viande et poisson provient d’animaux vivants. Il a du coup du mal à manger ses sardines le midi alors que d’habitude, il adore ça. Finalement, toute expérience et toute découverte est sujette à discussion et explication pendant ce voyage, c’est palpitant ! Nous roulons jusqu’à Marans où nous dégustons notre pic-nic sur un banc en regardant des petits écoliers naviguer sur des optimistes en face de nous. Il nous reste encore 25 km et il est déjà 15h30, il ne va pas falloir traîner 😉. La route se poursuit le long d’un canal, avec le vent de face cette fois-ci. Nous sentons que nous forçons un peu pour avancer à un bon rythme car nos cuisses sont en feu à la fin de la journée. Nous arrivons finalement à 18h, fatigués et heureux, à L’Houmeau chez une famille de warmshower super sympa : Célian, Aurélie (qui est absente pour son travail), Clélia et Côme. Ils nous ouvrent les portes de leur magnifique maison et nous profitons avec plaisir d’une délicieuse douche chaude, de playmobils à gogo pour les garçons, et d’un délicieux repas partagé ensemble. Et surtout, de discussions passionnantes sur les voyages à vélo en famille, la famille de Célian ayant déjà effectué 2 super voyages en Europe et étant sur le point de partir faire les Amériques pendant 9 mois. Le gag dans tout ça, c’est quand nous avons découvert qu’ils voyageaient avec deux pinos. Alors là, c’était en quelque sorte la cerise sur le gâteau 😉.
Ce matin, nous nous réveillons dans notre petite chambre cosy où nous avons dormi tous les quatre, heureux de profiter encore un peu de la douce chaleur de la maison avant de sortir. Célian nous sert un petit-déjeuner royal de la boulangerie du village, on se sent vraiment gâtés 😊. Comme souvent, une soirée et un matin, deux repas partagés et une passion commune pour le voyage à vélo suffisent à créer de véritables liens avec nos hôtes warmshowers qui donnent beaucoup de sens à notre voyage sur la Vélodyssée jusqu’à présent. Les paysages nous fascinent et nous émerveillent bien souvent. Mais ce sont toutes ces rencontres qui nous touchent au plus profond de nous et qui font naître de si belles émotions. Après avoir remercié chaleureusement Célian, nous longeons la côte et ses plages de galets jusqu’au fameux pont reliant le continent à l’île de Ré. L’excitation des garçons est maximale, et mon soulagement total lorsque j’aperçois une belle piste cyclable à deux bandes séparées des automobilistes. Ce sera donc plus sécurisant que sur l’île de Noirmoutier, et avec un temps beaucoup plus clément. Dès notre arrivée sur l’île, je dois avouer que nous sommes tous les 4 totalement charmés. Nous découvrons les villages de La Flotte et de Saint Martin de Ré, superbes, avant d’arriver à la maison de vacances des Pirson… C’est émerveillés que nous découvrons leur petit coin de paradis et que nous nous installons face à l’océan. Et dire que nous allons pouvoir nous reposer ici quelques jours, dormir dans de vrais lits, cuisiner des vrais petits plats autres que des pâtes, du riz et du couscous aux légumes, et surtout, que nous allons pouvoir nous réchauffer en profondeur grâce au bain (luxe ultime dont nous n’abusons déjà pas en temps normal, et encore moins en voyage 😉). Nous commençons cette parenthèse enchantée dans notre voyage en allant déguster des crevettes face à l’océan. Puis nous décidons d’aller découvrir le restant de l’île jusqu’au phare aux baleines. Arthus pédale super bien tout seul et semble enchanté par tout ce que nous voyons. Il doit quand même rester concentré car même fin septembre, il y a encore pas mal de monde sur les pistes cyclables 😉. Nous nous arrêtons en chemin pour acheter du sel et des petits caramels dans une aubette self-service avant d’atteindre le phare. Derrière lui, c’est une impression de bout du monde qui nous submerge… Wawh, que c’est beau et grandiose ! Pour prendre un peu de hauteur, nous décidons de monter dans le phare en empruntant ses quelques volées d’escaliers (assez nombreuses, surtout avec Emile dans les bras 😉). La vue d’en haut en vaut vraiment la peine ! Je commence ensuite à presser un peu toute la troupe pour nous remettre en route car il est déjà 18h passées et nous avons encore 20 bornes à rouler pour rentrer. Effectivement, Emile demande rapidement à ce qu’on le momifie (expression qu’il adopte lorsqu’il a froid et qu’on enroule nos vestes/pulls autour de lui). La grande apothéose de cette journée, c’est le sublime coucher de soleil auquel nous assistons durant toute la fin de notre trajet. On en est tellement scotchés qu’on s’arrête tous les 10 mètres pour admirer ces couleurs chatoyantes se perdre dans l’immense étendue bleue. Le soir tard, c’est bain chaud et soupe pour tout le monde avant un gros dodo bien mérité 😊.
Mercredi 30 septembre, nous nous réveillons encore tout étourdis par l’endroit magnifique où nous nous trouvons. Il fait beau et l’air est délicieux. Le petit-déjeuner avec vue sur l’océan est divin 😊. Nous profitons de n’avoir rien à replier, remballer ou faire tout simplement. Juste nous reposer et nous faire plaisir. De vraies vacances farniente dans le voyage qui tombent à pic. Nous retournons à vélo jusque Saint Martin de Ré juste à côté, où nous admirons d’abord tous les beaux et grands bateaux au port. Ensuite, nous allons à la plaine de jeux avec un super phare pour les enfants, qui en profitent gaiement 😊 Après quelques petites courses à la Biocoop ouverte depuis à peine 2 mois, nous rentrons manger une bonne soupe (je pense que nous allons faire une véritable cure pendant les quelques jours où nous sommes ici, ça nous a tellement manqué et en plus, c’est tout à fait de saison 😉). Moment de sieste, écriture, dessins sur des galets ramassés sur la plage et coups de fil importants avant de repartir pour le goûter à Saint Martin de Ré. Hélas, le célèbre glacier du port a fermé ses portes le 27 septembre… ce que les garçons semblent accepter même s’ils sont un peu déçus. Heureusement, nous avons d’autres bonnes idées pour nous régaler 😉. Chaque membre de la famille a en effet pu choisir un plat à cuisiner qui lui ferait vraiment plaisir durant nos quelques jours sur l’île de Ré. Les élus sont la mousse au chocolat, la pizza, des frites et un gâteau aux smarties (oui, ce n’est pas très diététique tout ça mais de temps en temps, ça fait tellement plaisir 😊). On vous laisse deviner qui a choisi quoi 😉. Le soir, c’est atelier cuisine tous ensemble (rassurez-vous, on n’a pas cuisiné nos 4 choix en une fois). On se régale vraiment et on savoure lors de notre petit topo quotidien à table toutes les belles choses que l’on a pu vivre aujourd’hui et pour lesquelles on est reconnaissants. C’est tellement gai ce cocooning pré-hiver, j’espère seulement qu’après la tempête annoncée dans les prochaines 48 heures, le temps sera encore un petit peu clément pour nous laisser repartir et terminer les 3 semaines de Vélodyssée dans de pas trop mauvaises conditions météo.
que d’Iode, d’embruns et de vent. On croirait sentir le sable fouetter le visage et s’accumuler dans les oreilles. Tout ce que j’aimerais aussi sentir mais cette fois avec ma planche plutôt que le vélo. la mer et encore plus l’océan donne une énergie vitale incroyable. Merci pour ces belles images et ses belles atmosphères marines. Bon vent en de wind vanachter. Bises à tous les 4. Babboe
Cela nous donne vraiment l’impression de voyager avec vous !! Merci pour ces magnifiques récits et photos qui sont plus belles les unes que les autres…. tellement gai de vous voir si heureux !! Vous l’avez bien mérité ce voyage ,et quels merveilleux liens familiaux se tissent à travers ce périple, tant dans les beaux moments que ceux, plus difficiles qui font partie de l’impermanence des choses . je vous serre tous très fort dans mes bras, mams
Héhé Babboe, c’est sûr qu’on pense souvent à toi ici le long de l’océan 🙂 Et tes deux petits-fils ont déjà hâte de partir sur le catamaran et apprendre la planche à voile avec leur grand-père 😉 Quant à Mina, ses petits mots doux nous touchent toujours autant, merci! On vous serre très fort dans nos bras aussi 🙂
J’adooore ! Quelles belles photos, quels beaux sourires, vous êtes beaux et on voit que vous baignez dans la joie et le bonheur 🙂
Merci Rosa chérie 🙂 On est encore plus heureux quand tu viens pédaler avec nous 😉 A quand la prochaine fois? Plein de bisous doux