Du jeudi 1er octobre au dimanche 4 octobre, nous sommes restés bien cosy à l’intérieur de la maison des Pirson en attendant que la tempête passe. Nous n’avons rien écrit sur nos journées et capturé aucun moment avec nos appareils photos. Une sorte de « pause » dans le voyage et dans le plaisir de garder des traces, écrites et visuelles, de tout ce que nous vivons. Cela permet de se laisser aller à un repos et une farniente totale, absolue, à tous points de vue donc 😉. Nos activités de ces derniers jours se résument grosse modo à 3 choses : dormir, manger et jouer (et lire, allez ça fait 4 😉). Et qu’est-ce que ça fait du bien (et oui, on sait rester plusieurs jours d’affilée sans avoir envie de monter sur nos vélos… mais bon, pas plus que quelques jours 😉). Ce séjour sur l’île de Ré s’est clos de la plus belle des manières : en dégustant une glace de la Martinière (malgré le temps très frais et la petite pluie fine qui nous tombait dessus 😊). Un vrai régal !
C’est non sans (grand) enthousiasme (et bien réchauffés et reposés) que nous remontons sur nos vélos ce lundi 5 octobre sous un ciel plutôt mitigé. Pour cette reprise, la route n’est pas trop longue puisque nous allons à La Rochelle. Franchir le pont qui relie l’île de Ré au continent reste impressionnant (et un brin physique), et nous poursuivons ensuite jusque chez nos hôtes warmshower de ce soir. Au vu du (très) mauvais temps des derniers jours et de la météo toujours pas terrible qui est annoncée, nous avons profité du temps que nous avions sur l’île de Ré pour préparer un petit peu les prochaines étapes, en essayant de trouver des logements sous dur (chez des warmshowers, des connaissances ou d’autres cyclovoyageurs). Nous avons ainsi posté un petit message sur facebook et dans des groupes de voyageurs à vélo qui a été relayé à de nombreuses reprises, ce qui nous a permis de recevoir beaucoup de réponses. Quel formidable élan de solidarité pour nous trouver un toit pour la nuit, c’est incroyable 😊 Quel réconfort de savoir que nous dormirons au sec (et au chaud) les soirs qui viennent, ça nous encourage vraiment pour la suite et nous booste à fond. Après avoir déchargé nos vélos et laissé nos fontes chez Philippe et Jean-Pierre en début d’après-midi, nous partons vers le centre historique de La Rochelle pour une petite visite de son Aquarium. Arthus et Emile sont captivés pendant toute la visite, tantôt très curieux et amusés, tantôt impressionnés (par les grands requins, mais aussi par les énormes crabes et les piranhas). Nous nous promenons ensuite au vieux port et faisons une halte à une super plaine de jeux (pour une fois un peu différente des autres, avec des jeux vraiment originaux sur le thème de la mer). Je dois avouer qu’Emile m’impressionne par son agilité sur les différents jeux (ce qui n’est guère étonnant à force de faire 1 plaine de jeux/jour en moyenne depuis 3 mois😊). Nous sommes conquis par la beauté de cette petite ville, dont le ciel se dote d’une lumière magnifique ce soir, qui se reflète sur les tours et les remparts de la ville. Il est alors temps de rentrer pour souper avec nos hôtes, avec qui nous papotons encore jusque tard le soir du fabuleux voyage en Amérique du Sud de Philippe et de nos péripéties respectives à vélo 😊. Il a même publié un article dans le fameux magazine « Carnet d’Aventures » au mois de janvier-février-mars 2020, magazine que je lis depuis des années et qui m’a assurément donné le goût du voyage à vélo. Si ce n’est pas la grande classe, ça ?!
Ce matin, c’est un réveil matinal. Et pour cause, c’est la première fois depuis le début de notre voyage que nous devons mettre un réveil 😉. Il est 8h et les garçons ont du mal à ouvrir les yeux (oui, on avoue, on n’est plus dans le même rythme que la plupart des gens 😉). Comme demandé par nos hôtes, nous sommes prêts à partir à 9h tapantes et battons ainsi notre précédent record du départ le plus matinal. Il se met à pleuvoir juste au moment où on commence à rouler, et contrairement à nos prévisions (ou nos souhaits les plus profonds), ce n’est pas une petite bruine mais une belle grosse drache qui nous tombe dessus. Arthus propose alors de demander poliment à la pluie de s’arrêter, même s’il sait que c’est la nature qui décide et qu’on n’y peut rien. Après un rapide petit-déjeuner sous un abri (et le passage d’un gentil monsieur venu s’assurer que nous n’avions pas de problème technique et ne manquions de rien, ainsi qu’une rencontre avec deux autres cyclo-voyageurs suisse et espagnol très enthousiastes devant notre équipement), nous passons acheter deux paniers Matlama (www.matlama.com) que nous accrochons à notre pino. Nous les avions découvert chez notre hôte warmshower Célian, et avions d’emblée été conquis par leur aspect super cool (ils sont fabriqués à base de poches ostréicoles) et le côté très pratique pour poser des affaires qui doivent rester facilement accessibles). La Vélodyssée nous fait ensuite passer par le Port des Minimes, un des plus grands ports de bateaux de plaisance d’Europe ! La suite de la matinée est moins drôle mais se déroule quand même dans la bonne humeur. Nous arrivons finalement assez rapidement à Rochefort où nous nous installons en face d’une super plaine de jeux (vide bien sûr) sur laquelle les garçons s’amusent beaucoup pendant que nous soufflons un peu sous les timides rayons du soleil qui font enfin leur apparition 😉. Le programme de l’après-midi est incroyable : nous commençons par rouler le long de la Corderie Royale, magnifique et grandiose, avant d’admirer l’Hermione, fameuse frégate qu’emprunta Lafayette pour gagner l’Amérique en 1780, qui a été reconstruite à l’identique de 1997 à 2014 (avec sa coque de chêne, sa cathédrale de voiles, son grément à l’anciennes, ses canons d’époque…). En 2015, le navire effectue la traversée de l’océan Atlantique, comme Lafayette jadis, avec un équipage de plus de 70 personnes à bord 😉. Depuis lors, il a encore fait d’autres sorties… On profite d’être là pour monter à bord de l’Hermione et la visiter de l’intérieur… pour le plus grand bonheur d’Arthus et Emile (et Vince 😉). Pour eux, l’Hermione sera pour toujours le plus grand bateau de pirates du monde (même si on a tenté de leur expliquer qu’il n’y avait pas que les pirates qui avaient des trois-mâts pareils!). On termine cette après-midi de découvertes fantastiques en empruntant le pont transbordeur qui traverse la Charente entre Rochefort et Echillais. Ce pont a été conçu en l’an 1900 afin de continuer à permettre la navigation maritime, notamment les navires de l’Arsenal de Rochefort, tout en offrant une solution alternative au bac qui ne pouvait plus répondre à une circulation de plus en plus importante. « Cet ingénieux système se compose d’une partie fixe (classée pont suspendu) et d’une partie mobile (classée remontée mécanique). Deux pylônes métalliques supportent un tablier sur lequel glisse un chariot sur un système de rails. Une nacelle y est suspendue et relie les deux rives sans gêner la circulation maritime » (www.pont-transbordeur.fr). Je dois dire qu’on est tous les 4 très enthousiastes de l’emprunter avec nos vélos alors qu’il vient d’être rénové pendant 4 années et a réouvert depuis le mois de juillet 2020 ! La journée se termine magnifiquement bien puisque nous sommes accueillis à Saint-Agnant chez Camille et Clément, des amis de ma cousine. Nous y découvrons une maison tout récemment rénovée avec beaucoup de goût, cosy et spacieuse. Tout le monde y trouve directement sa place et la soirée se déroule dans la bonne humeur autour d’un délicieux repas partagé et de constructions de lego 😊.
Mercredi 7 octobre, nous nous réveillons après une nuit très reposante et calme dans la belle chambre d’amis de Camille et Clément. Ils partagent encore un succulent petit-déjeuner avec nous et sont vraiment aux petits soins pour s’assurer que nous ne manquons de rien, également pour la suite du voyage. Comme le trajet d’aujourd’hui n’est pas très long, nous décidons d’aller faire un petit tour sur l’île d’Oléron que nous ne connaissons pas. Le temps est gris et un peu tristounet mais les marais que nous longeons abritent de nombreuses espèces d’oiseaux et nous offrent un spectacle magnifique. Je pense que ce sont les hérons que nous voyons le plus souvent depuis le début de la Vélodyssée, et ils continuent de nous émerveiller chaque jour. Le pont qui relie le continent à l’île d’Oléron n’est franchement pas « vélo-friendly » car nous roulons sur la même bande de circulation que les voitures qui ne ralentissent pas à notre hauteur. Pour le pic-nic, nous poussons jusque Château-d’Oléron et sa splendide citadelle qui offre une vue imprenable sur l’océan et Fort Boyard. Nous tombons là-bas sur une belle et grande plaine de jeux style « parcours aventure » rien que pour nous. Quelle chance et quelle joie chez les garçons 😊 Cette fois-ci, c’est Arthus qui m’impressionne à effectuer tout le parcours d’équilibre et d’adresse tout seul sans tomber 😊 C’est sûr que je ne vois plus les plaines de jeux de la même manière depuis qu’on voyage et que je remarque à quel point les garçons s’y amusent et s’y défoulent, mais aussi y développent des tas de choses (comme l’équilibre et la coordination des membres) et gagnent en confiance en eux 😉 Deux couples de français d’un certain âge nous interpellent alors, intrigués par nos vélos. Et c’est le même type de conversation que nous avons presque quotidiennement qui s’engage : joyeuse, spontanée et encourageante. Les gens semblent tellement enthousiasmés par notre voyage que cela vient renforcer notre motivation et notre confiance en nous (qui sont particulièrement importants les jours où c’est plus difficile 😉). Nous sillonnons encore entre les cabanes d’artistes aux couleurs éclatantes et aux devantures toutes plus ravissantes les unes que les autres avant de rentrer. A 18h, nous sommes accueillis chez nos warmshowers du jour Michaël, Marie et leurs deux enfants Neelam et Timothé à Bourcefranc le Chapus, à coté de Marennes. D’emblée, le courant passe super bien avec cette famille engagée et baroudeuse, incroyablement généreuse (allant jusqu’à nous prêter la chambre de Timothé pour un soir afin que nous dormions sous dur). Arthus et Emile sont ravis de se voir prêter tous les jeux « trop cool » de Timothé et d’écouter l’histoire du soir racontée par Neelam. Encore des hôtes qui, il y a quelques heures à peine, étaient de parfaits inconnus et avec lesquels, en l’espace d’une soirée, nous nous sommes ouverts et avons partagé beaucoup de choses (de la nourriture, du confort, de la chaleur, des anecdotes, des rêves et des expériences). C’est ainsi que se créent de véritables liens et que se remplissent à chaque fois un peu plus nos cœurs. C’est tellement beau de vivre ça 😊
Réveil à nouveau matinal puisque nous devons quitter la maison en même temps que nos hôtes qui partent à l’école et au boulot. On ne doit donc pas avoir l’air très réveillés tous les 4 au petit-déjeuner mais une fois la demi-heure de réveil progressif passée, nous nous sentons d’attaque pour la journée. Arthus la commence un peu dans la douleur puisqu’on doit lui enlever une écharde du doigt qui est là depuis 2 jours. Après avoir traversé la Sèdre sur un pont à nouveau pas très « vélo-friendly », nous roulons dans la forêt de la Coubre sur une magnifique piste cyclable bétonnée (qui fait parfois quelques montagnes russes 😉). On encourage Arthus à rouler un peu tout seul sur cette piste de rêve et il accepte, excité de pouvoir monter et descendre les dos d’âne! Il faut parfois lui rappeler de respirer dans les côtes et de mordre sur sa chique quand il s’écrie qu’il est fatigué dès qu’il en a marre, mais il roule 10 km comme un champion 😊 Cela lui fait déjà 78 km pédalés seul depuis le début de la Vélodyssée, plus que 22 avant de pouvoir faire la photo promise à William aux 100 km 😊. Nous pique-niquons à la Palmyre, un petit peu en hauteur, avec une très belle vue sur l’océan, à 3 pendant qu’Emile dort dans la charrette. Il aura donc droit à un petit lunch box qu’il dégustera à l’avant du pino une fois réveillé tout en roulant. Un petit peu plus loin, à Saint-Palais-sur-Mer, nous faisons une autre pause pour permettre aux garçons de jouer dans le sable comme promis (il faut savoir que nous trimballons 2 seaux, 2 pelles et 2 rateaux avec nous depuis le début du voyage 😉). Là, un charmant monsieur d’un certain âge, François, vient nous trouver et engage la conversation, intrigué par nos vélos et notre chargement. C’est un grand cyclo-voyageur aussi, et la conversation va bon train jusqu’à ce qu’il propose de la poursuivre autour d’un petit verre. Comme les garçons jouent, il patiente gentiment pendant 30 minutes (tout en continuant à bavarder avec nous) car il trouve cela très important de leur laisser ce plaisir-là. Finalement, nous terminons cette belle rencontre assis tous les 5 à la table d’une petite terrasse à siroter un jus. Heureusement que nous étions partis bien tôt ce matin, car malgré la grosse journée en termes de kilomètres à parcourir, nous avons le temps d’accueillir des belles surprises comme celle-là 😊. Il ne nous reste ensuite que quelques kilomètres jusqu’à Royan ! Nos warmshowers du jour sont juste à côté, à Saint-Georges de Didonne, et nous accueillent dans une maison magnifique à 30 mètres de la plage avec vue sur l’océan s’il-vous-plait ! Durant toute la soirée, j’ai l’impression de devoir me pincer pour m’assurer que je ne rêve pas. Nous dormons dans de vrais lits, au second étage, avec le murmure des vagues comme berceuse. Martin et son amie Emie nous ont cuisiné un festin et on se régale vraiment. Arthus et Emile rêvent en secret d’un dessert, et voilà que Martin arrive tout sourire avec un gâteau au chocolat fait maison et préparé pour l’occasion. Vince termine en beauté par une balade digestive sur la plage en compagnie de Martin pendant que j’essaie d’apurer mon retard dans notre carnet de bord (avec toutes les merveilleuses soirées que nous passons chez des warmshowers, je n’ai plus le temps d’écrire lorsque je vais me coucher 😉). Quelle journée et soirée absolument extra-ordinaires !
Vendredi 9 octobre, nous nous faisons réveiller par les garçons qui dorment moins longtemps dans des lits que sous tente 😉. On traîne encore un petit peu avant de descendre déjeuner avec Martin et Emie. Vince a mal à la nuque et on décide de rester une journée de plus ici, chez nos hôtes d’exception (et là on se rend compte du luxe de ne pas avoir de programme ni de dates fixées à l’avance, nous sommes complètement libres de nous adapter aux circonstances, aux envies et aux invitations 😊). En sortant de la maison, nous tombons sur un coiffeur qui a justement de la place maintenant. Arthus et Emile passent donc à la casserole (de façon beaucoup plus calme que la dernière fois à Erezée, je suis très fière d’eux pour cette évolution !) et ressortent avec un énorme sourire aux lèvres. Direction ensuite vers Talmont-sur-Gironde, un des plus beaux villages de France, en empruntant une jolie piste cyclable le long de la baie de Talmont. Il fait superbe aujourd’hui et c’est la première fois en 10 jours que nous pouvons à nouveau rouler en t-shirt 😊. Nous accélérons un peu le rythme au retour pour être à l’heure pour la sortie en catamaran de Martin à laquelle Vince et Arthus participent. Arthus est excité depuis ce matin et fier comme tout de se voir prêter une combinaison et un gilet de sauvetage au club de voile. Ils embarquent à trois depuis la belle et grande plage de Saint-Georges de Didonne, tandis qu’Emile et moi restons à jouer dans le sable tout en les regardant. Arthus est un peu effrayé au départ par le vent et la sensation (première fois de sa vie !) sur le bateau mais il s’apaise assez vite près de Vince et profite bien de son baptême de l’eau. Vince le redépose après un premier tour pour continuer avec Martin pendant que j’emmène les garçons manger une bonne gaufre face à l’océan 😊 On s’est régalés, comme dirait Arthus 😊. De retour à la maison, on a encore réparé le câble du dérailleur du pino, pris un bon bain et préparé des pizzas et mousses au chocolat pour nos hôtes. La soirée se déroule à la perfection, Martin et Emie sont tellement charmants, c’est comme si nous les connaissions depuis toujours. Nous terminons d’ailleurs le souper en ouvrant grand les fenêtres de la salle à manger qui donnent sur l’océan. Je pense que je n’avais encore jamais eu la chance de manger en plein mois d’octobre avec ce délicieux murmure de l’océan et un air aussi doux. C’est assurément une soirée qui restera marquée dans nos mémoires 😊.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Rosa et les 33 ans de mariage de Babboe et Mina 😊 La journée ne pouvait donc qu’être belle ! Elle commence en tous les cas sous un soleil radieux. Après un bon petit-déjeuner au cours duquel nous faisons découvrir les SMACKS aux garçons, nous terminons de ranger nos affaires et de balayer les tonnes de sable ramenées par Emile à l’intérieur de la maison. A 10h, nous quittons nos hôtes comme des vieux amis, et roulons jusqu’au port de Royan pour y attendre le bac qui nous amènera de l’autre côté de l’estuaire de la Gironde, à Le Verdon. Arthus est très emballé, jouant déjà à l’habitué après sa première expérience hier sur le catamaran. Emile lui dit d’abord qu’il a peur mais est finalement très vite tout à fait à l’aise (même plus que sa maman, qui n’a décidément pas du tout le pied marin ni aérien d’ailleurs). En tout et pour tout, nous payons 5 euros pour la traversée (les vélos et les enfants étant gratuits 😊). Après la traversée de 20 minutes durant laquelle nous apercevons au loin le phare de Cordouan (dernier phare de France encore habité toute l’année !), nous pédalons sur des chemins rectilignes dans les forêts de pins jusqu’à Soulac-Sur-Mer, station balnéaire qui semble tout droit sortie d’un film du début du siècle passé avec ses belles grandes maisons d’époque. On rigole un peu moins lorsque la piste cyclable se retrouve complètement ensevelie sous le sable et qu’on ne parvient plus à avancer, même en poussant nos vélos. Finalement, on s’en sort grâce à l’aide d’Arthus et aux bras musclés de papa 😉. Nous nous arrêtons pour manger notre pic-nic à Montalivet-les-Bains à côté d’un skate-park en face de l’océan et en profitons pour appeler Rosa chérie pour son anniversaire. Comme c’est gai de l’entendre et de papoter quelques minutes ensemble 😊 Nous appelons aussi le camping que nous avions repéré pour ce soir pour nous assurer qu’il est bien ouvert, pour nous entendre dire qu’il est déjà fermé. Zut, il faut trouver autre chose sachant que nous n’avions pas trouvé de warmshowers disponibles et que la plupart des campings sont déjà fermés. Vince nous dégote en 5 minutes un petit camping familial un peu plus proche que le précédent, ce qui nous réjouit car la matinée a déjà été longue 😉. L’après-midi se déroule donc calmement, sous de très belles couleurs automnales et des grandes lignes droites entourées de forêts qui nous font penser au Canada. Ce soir, nous sommes les uniques résidents au camping Les Grands Chênes et les Ajoncs où un sanitaire a été spécialement ouvert à notre attention. Après que les garçons se soient disputés pour le même freesbee, puis la place à côté de moi à table, je leur invente une petite histoire du soir qui raconte, sous d’autres noms, l’histoire de deux frères qui se disputent beaucoup et de leur maman, qui est fatiguée de toujours devoir intervenir. Emile, que je croyais endormi, me dit alors avec un grand sourire : « c’est comme Emile et Arthus ». Mine de rien, il a donc bien compris le message que j’essayais de leur faire passer 😉. Quant à Arthus, toujours pragmatique, il me pose plusieurs questions pour savoir comment exactement les deux frères ont réussi à résoudre les conflits entre eux, sans l’intervention de leurs parents pour finir par jouer gaiement ensemble 😊.
Dimanche 11 octobre, nous nous faisons réveiller par des gouttes de pluie sur la tente. C’est tout de suite moins euphorisant que le murmure des vagues comme façon de se réveiller 😉. Pendant qu’Arthus et Emile font des tours de trottinette dans le camping, nous rangeons les affaires pour être prêts à 11h. Départ sous un ciel mitigé sur une départementale pas très drôle pour rejoindre Hourtin-plage. Ensuite, nous continuons à rouler sur une piste cyclable très roulante au milieu d’énormes étendues de forêts de pins nous offrant une vue dégagée à 360° où il n’y a absolument pas de trace d’autres vivants, nous sommes comme seuls au monde. Nous croisons juste une autre cyclo-voyageuse en sens inverse de toute la matinée. Nous arrivons à Carcans-plage pour le pic-nic et laissons nos vélos pour monter jusqu’en haut de la dune et découvrir l’océan dans toute sa splendeur. Jamais encore il ne nous était apparu aussi grand, aussi beau, aussi coloré (d’un bleu-vert-turquoise absolument magnifique). Nous sommes tous les 4 émerveillés, subjugués même, et n’arrêtons pas de rire et crier comme des fous devant un si beau spectacle. Qui aurait pu être de courte durée, au vu des énormes nuages noirs qui avançaient vers nous. Mais la chance nous a souri, les nuages noirs sont passés à côté de nous et les couleurs et reflets sur l’eau n’en étaient que plus beaux. Arthus et Emile sortent leurs pelles et leurs seaux en terminant leur sandwich (mais ça ne leur pose pas de soucis de goûter des petits grains de sable entre les dents 😉). Vince et moi savourons ce moment, faisons un « stop » comme nous l’avons appris lors de notre cycle de pleine conscience, pour être juste pleinement là. Nous décidons de continuer la piste cyclable le long de la côte bien que ce ne soit pas celle qui est indiquée sur la Vélodyssée. Elle est superbe même si (plutôt) en mauvais état et la charrette est trop large pour rester sur l’étroite bande bétonnée… Heureusement, elle n’est pas trop longue et les roues de la charrette résistent aux chocs. Notre arrivée à Lacanau-plage coïncide pile avec le goûter (même si ça ne fait qu’une heure que nous avons dîné, toutes les belles choses à voir sont bonnes pour faire des pauses et manger 😊). A nouveau, nous sommes complètement émerveillés par l’immensité de l’océan et la superbe plage sauvage qui le borde. Rien de construit devant lui, pas de petite île ou de grand bout de terre plus loin derrière lui, juste l’horizon bleu qui s’étend à perte de vue. Nous repartons après avoir papoté avec plusieurs personnes curieuses d’en savoir plus sur notre voyage, et rejoignons Lacanau ville où habite notre hôte warmshower du jour, Jean-Paul. Il nous accueille à bras ouverts, adorable, dans sa magnifique maison où nous pouvons dormir dans de vrais lits digne de la plus classe des maisons d’hôtes 😊 Nous passons une excellente soirée avec lui et nous nous régalons d’une délicieuse quiche aux poireaux et d’un tajine végétarien 😊 Pour nous endormir, Vince et moi nous plongeons dans les derniers magazines de Carnets d’Aventures que nous n’avions pas encore lus… 😊
Ce matin nous émergeons en douceur de notre chambre cocoon et déjeunons joyeusement avec Jean-Paul. Pendant qu’Arthus et Emile inventent des parcours pour leurs billes et balle magique, nous replions les fontes. Le ciel est tout bleu, l’air est frais et vivifiant, et la lumière d’automne, superbe. Le genre de journée qu’on aime et qui compense largement toutes les journées de mauvais temps que nous avons connues ces dernières semaines. Jean-Paul nous accompagne gentiment faire un petit tour à la marina du lac de Lacanau, ce qui nous permet de découvrir le lac que nous n’avions pas encore vu. De nouveau, on s’émerveille devant la beauté du paysage qui s’offre à nous et qui n’a rien à envier aux grands lacs canadiens pendant l’été indien😊 Après une petite pause à Lacanau-ville pour faire quelques courses, nous suivons la piste cyclable rectiligne jusqu’à Bordeaux. En chemin, on croise énormément de « clubs » de vélo de route comme dirait Arthus (entendez, plus d’un cycliste à la fois) et beaucoup de promeneurs à la cueillette de champignons. J’encourage mon petit homme à maintenir un bon rythme et faire notre pause pic-nic après 40 km (alors qu’on était partis de Lacanau-ville qu’à midi 30 😉). La chance nous sourit à nouveau car nous nous trouvons une magnifique aire de pic-nic avec une plaine de jeux fantastique à l’entrée de Saint-Médard en Jalles. Il s’agit en fait d’une gare cycliste dont les travaux de restructuration viennent d’être achevés. Et à chaque fois que nous rencontrons ce type de plaine de jeux, nous avons l’impression que les garçons reçoivent le plus beau cadeau de la terre tellement ils sont excités et heureux 😊 En tant que parents, c’est assez super comme sentiment 😊 La fin de la journée est facile et nous arrivons chez Laurence et sa famille qui nous hébergent très gentiment pendant 3 nuits à Bordeaux. Laurence demande si les garçons aiment les playmobils : les yeux d’Arthus lui répondent sans besoin de parler 😉. Et les voilà partis pour une soirée de jeux playmobils avec l’étudiante anglaise qui est dans la famille de Laurence pour quelques mois, et qui s’est vite fait adoptée par les garçons ! Si en plus de l’accueil fantastique que nous recevons ici, nous avons gagné une baby-sitter, ça se profile à merveille pour les prochains jours …
Mardi 13 octobre, c’est un ciel gris et pluvieux qui nous accueille au réveil. Mais quand on dort à l’intérieur, cela nous importe peu. Pour être honnête, cela nous fait presque plaisir, juste pour savourer le fait d’être bien au chaud et au sec 😉. Après le petit-déjeuner, nous quittons la maison de Laurence pour aller à la découverte de Bordeaux. Premier stop au miroir d’eau en face de la place de la Bourse. Même si le temps n’est pas comme lors de notre passage à Nantes où les garçons avaient fini en caleçon dans le miroir d’eau, hilares, cela reste assez magique. On se promène ensuite le long des quais entre le pont de pierre et le pont Jacques Chaban-Delmas, en nous arrêtant acheter quelques canelés au passage, spécialité locale (qui remporte un succès mitigé en réalité). Sans nos fontes, on pourrait presque croire que nous sommes des Bordelais à vélo dans notre ville. A un détail près : on s’est habillés comme tous les jours, avec nos shorts et petits pulls de randonnée, alors qu’il fait à peine 10 degrés. Et comme on roule quand même un peu moins en ville, Vince et moi avons vite (très) froid. On fait un petit tour dans le jardin public où nous trouvons une super plaine de jeux parfaite pour manger notre pic-nic. A l’instant où nous terminons, il se met à pleuvoir assez fort et nous nous réfugions au Museum de Bordeaux. Merci la pluie de nous avoir poussés à ouvrir la porte de ce musée car il est magnifique ! Nous visitons d’abord le musée des Tous-petits dont la première exposition est intitulée « Tous les petits ». Arthus et Emile y explorent l’univers des bébés animaux avec fascination 😊 On en profite pour aller voir ensuite la galerie du 2ème étage où l’exposition permanente évoque la richesse de la biodiversité. On peut y observer 1001 animaux du monde, du plus petit au plus grand, du plus doux au plus étrange ou intimidant. Comme nous avions réservé nos entrées pour une autre exposition au Cap Sciences à 15h, nous reprenons nos vélos pour pédaler vers notre 2ème activité scientifique en intérieur (idéale avec le temps d’aujourd’hui). L’exposition s’appelle « Chiens et Chats » et quoi que Vince et moi avons pu penser en découvrant le thème la veille (que ça n’était pas ce qui nous intéressait le plus mais que cela allait peut-être permettre à nos deux têtes blondes de se familiariser un petit peu avec ces animaux-là, et d’en avoir moins peur, puisque l’exposition propose d’apprendre à les connaître et les comprendre 😉) on a tous adoré 😊. Il y a eu des jeux de société, des boutons sur lesquels appuyer et des vidéos à regarder, il a fallu sauter, ramper et zigzaguer, bref, c’est drôle, instructif et amusant 😊. En sortant, nous nous faisons à nouveau arroser, nous arrêtons alors pour prendre un petit goûter le long des quais, ressortons au moment où il se remet à dracher mais décidons de continuer jusqu’à la maison. Arthus et Emile sont un peu effrayés parce que ça mouille fort, mais on parvient à les encourager et les calmer et on arrive, détrempés, 15 minutes plus tard à la maison. Après un bon bain chaud et un gâteau au chocolat comme dessert après le souper, la journée se termine de la plus belle des manières en compagnie de Laurence et toute la maisonnée 😊.
Ce matin, les garçons se réveillent tout excités de pouvoir continuer à jouer aux playmobils. On les autorise à jouer calmement dans le couloir juste devant nos chambres, ce qu’ils font incroyablement bien pendant plus d’une heure (quand cela se passe ainsi, on savoure 😉). Après avoir lancé une lessive, fait sécher la tente et déjeuné, nous nous mettons en route vers 11h pour notre 2ème journée de découverte dans Bordeaux. Notre hôte Laurence nous en a déjà pas mal parlé depuis que nous sommes arrivés, et c’est vraiment précieux d’en savoir déjà un peu plus grâce à elle. Nous nous rendons d’abord jusqu’à la base sous-marine pour y découvrir Les Bassins de Lumière qui expose Gustav Klimt et Paul Klee. Le lieu en lui-même est chargé d’Histoire puisqu’il fut construit pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands qui tenaient Bordeaux depuis la fin du mois de juin 1940. Depuis 2018, Culturespaces a mis en place un grand chantier de mise en valeur et d’aménagement des 4 bassins de la Base sous-marine, Les Bassins de Lumière. Ils se présentent comme le centre d’art numérique le plus grand au monde. Nous pénétrons à l’intérieur sans trop savoir à quoi nous attendre… et sommes scotchés. La musique, les projections lumineuses et l’art des peintres exposés se marient pour nous offrir un spectacle époustouflant. Arthus et Emile sont assez impressionnés au début (et il y a de quoi, il fait tout noir, il y a de l’eau autour de nous, et le son est assez fort) mais se détendent rapidement et trouvent autant de plaisir que nous à voir les œuvres apparaître sur les parois et l’eau tout autour. Ils terminent la visite en jouant et dansant sur les reflets 😉 Comme à chaque sortie de musée ou exposition que nous faisons, il faut obligatoirement traverser le petit magasin de souvenirs pour sortir. Inévitablement, ils nous demandent s’ils peuvent acheter quelque chose, juste pour le principe. Et nous répondons, invariablement, qu’ils n’ont besoin de rien qui se trouve là et que le cadeau, c’est déjà le musée ou l’exposition que nous venons de visiter ensemble (et que c’est bien plus précieux 😊). Après un rapide passage chez Decathlon pour acheter des gants aux garçons, nous mettons le cap sur Darwin écosystème, le lieu alternatif de la rive droite. « Darwin est une place de village dans la ville de Bordeaux rive-droite. En venant ici, on est dans le monde d’après », explique son fondateur Philippe Barre. D’emblée, tout nous plaît là-bas. L’ambiance est cool, zéro-déchet, street-art (avec ses skate-parks et clubs de sport de glisse), axée récup et alliant le bois, la pierre et le métal. On y croise à la fois des entrepreneurs de la green économie et des familles avec enfants. Arthus, qui s’est pris d’une nouvelle passion pour le skate-board, est super excité de pouvoir observer les grands à l’œuvre et avec Emile, ils s’amusent à courir dans des endroits sympas 😉 Pour le dîner, on mange évidemment local et bio au Magasin Général, le plus grand bistro-réfectoire d’Europe. Tout est délicieux, on savoure, c’est trop gai 😊 Après un petit passage chez Emmaüs où nous craquons et achetons une nouvelle petite voiture à chacun des garçons, et un coucou aux animaux de la ferme urbaine à côté du potager en permaculture, nous rentrons sous la plus belle des lumières : celle d’un soir d’automne après la pluie, quand réapparaît le soleil. Je pense que Bordeaux ne pouvait pas nous offrir de plus beau cadeau pour notre départ, car la voir sous ces couleurs-là (alors que le temps des deux derniers jours avait été plutôt gris et pluvieux) nous a définitivement conquis 😊 Nous passons une excellente dernière soirée chez Laurence avant de commencer à faire nos sacs pour demain. C’est reparti pour la dernière partie de notre aventure sur la Vélodyssée.
Je viens de découvrir toutes ces nouvelles aventures . Formidable! Que de magnifiques souvenirs, que de rencontres avec des gens formidables. Darwin à Bordeaux en prime, c’est aussi une très belle découverte, c’est une joli partie de notre monde de demain.
À bientôt le plaisir de continuer la lecture.
On vous embrasse,
Christian et Annette
Bonjour Christian et Annette,
Merci pour votre message qui nous fait chaud au coeur!
Et oui, Darwin, c’est non seulement un coup de coeur mais aussi un formidable espoir pour le nouveau monde d’aujourd’hui que nous sommes en train de construire 😉
A bientôt et en attendant de vous revoir, prenez bien soin de vous!
On vous embrasse,
Valentine
Encore une fois ,formidable, c’est tellement gai de suivre vos aventures.. on s’y croirait ! Et le talent que vous avez pour prendre les photos est évident!merci ,merci de nous faire rentrer dans l’intimité de votre formidable voyage, mamounette
C’est toujours un réel plaisir pour nous de vous partager notre voyage, en mots et en images!
Plein de bisous,
Val