Début août 2019, nous sommes partis pour notre deuxième voyage à vélo en famille, cette fois à nous 4. On en rêvait depuis des mois, même si on est partis sans l’avoir beaucoup préparé… On aime assez bien garder un maximum la surprise de la découverte et notre liberté de choisir où nous arrêter en chemin. Arthus (3 ans) et Emile (1 an) étaient aussi tout excités !
Nous avions prévu de traverser la Suisse à vélo par la Route des Lacs. Cet itinéraire, appelé aussi la « route 9 », est globalement bien balisé. Par mesure de sécurité, nous avions quand même téléchargé les cartes sur notre téléphone mobile et ne l’avons pas regretté car le fléchage était parfois approximatif voire inexistant à certains croisements.
Nous avons déposé notre voiture chez des amis près de Lausanne, à la Tour de Peilz le dimanche 4 août, et après un bon repas partagé en leur compagnie, nous avons dormi là-bas.
Voici notre itinéraire d’une semaine, avec les logements et les dénivelés (qu’on n’avait jamais regardés avant de commencer notre voyage… et qui nous ont bien fait transpirer) :
Jour 1 (lundi 5 août) :
Le premier jour, la montée de 12 km de Vevey à Châtel-Saint-Denis est vraiment costaude, avec certaines portions à plus de 20% ! Même en poussant nos vélos, on a du mal à ne pas reculer avec tout notre chargement. On a même dû faire quelques dizaines de mètres en plusieurs allers-retours : un avec les enfants dans les bras, un autre avec les fontes, et un troisième avec le vélo et la charrette ! Mais prendre de la hauteur sur le Lac Léman, c’est juste superbe ! Et chaque mètre de gagné en vaut tellement la peine.
Le passage par Bulle et ensuite Gruyère est superbe aussi et on regrette de ne pas avoir eu le temps de les visiter. Arrivée vers 18h dans un chouette camping dans lequel la grande attraction est le circuit de train électrique géant qui se trouve à l’entrée. Autant vous dire que nos deux petits gars ne l’ont pas lâché d’une semelle pendant toute la soirée et matinée suivante.
Jour 2 (mardi 6 août) :
Après une bonne première nuit à 4 sous la tente (première fois qu’Emile s’essayait au camping !) on s’est mis en route vers 10h, le long d’une petite rivière. On parcourt ensuite encore de magnifiques petits villages, on prend de la hauteur (et donc des belles montées), toujours accompagnés par le son de cloches des vaches dans les pâturages. Vers 14h, alors que nous pique-niquons à l’ombre d’une ferme dans un hameau, la voisine vient nous proposer de manger sur sa terrasse couverte et nous offre, en plus d’une ombre bien appréciée, du sirop et des pêches juteuses… Un délice ! Vers 15h, un gros orage avec éclairs et tonnerre nous tombe dessus et nous nous empressons de mettre les petits à l’abri dans la charrette pour avancer jusqu’au village situé à quelques kilomètres devant nous. On arrive détrempés au camping (qu’on avait réservé la veille, et heureusement car il ne restait plus une place supplémentaire) de Saanen. Niveau localisation, on a connu mieux. Le camping semble en effet coincé entre la rivière déchaînée d’un côté et les rails de train de l’autre. Et beaucoup beaucoup de caravanes (comme ce sera le cas dans beaucoup de campings que nous croiserons sur notre chemin).
Jour 3 (mercredi 7 août) :
Après une nuit où il n’a cessé de pleuvoir, on se réveille sous une pluie toujours aussi forte. Heureusement, nous pouvons profiter du local de cuisine pour manger à l’abri et jouer à quelques jeux de société avec les enfants. Nous commençons la journée par une belle et longue montée, sous la pluie, mais qui finit par se disperser en épais nuages de brouillard qui s’accrochent aux sommets des montagnes qui nous entourent. Pendant que ça roupille dans la charrette, on en bave et on déguste en même temps ce bonheur d’avancer, de nous sentir vivants, ensemble, au plus près de cette magnifique nature. A midi, nous pique-niquons dans une gare d’un petit village sur la route, à l’abri de la pluie. Les deux garçons sont tellement excités dès qu’ils voient un train passer alors une gare… je ne vous raconte même pas. Nous arrivons finalement sous un beau soleil couchant au Lac de Thoune.
Heureusement qu’il y a de quoi se ravitailler dans chaque village traversé ou presque car on peut reprendre des forces pour les derniers kilomètres de la journée. Finalement, à défaut d’avoir trouvé le camping prévu et au vu de l’heure tardive, nous logeons dans un petit hôtel trouvé sur notre chemin. Parfait pour faire sécher la tente encore trempée de la nuit et pour dormir dans de bons lits… On profite !
Jour 4 (jeudi 8 août) :
Petit-déjeuner sous un soleil radieux. Arthus s’est déjà fait un petit copain avec lequel il joue à la plaine de jeux de l’hôtel pendant que nous terminons de préparer nos montures (c’est comme ça qu’on appelle nos vélos chargés). La route est de nouveau superbe, on traverse Interlaken qui nous charme dès ses premières ruelles… mais qu’on quitte assez vite une fois arrivés dans le centre tellement cette jolie ville est assaillie de hordes de touristes. Brienz, au bout du lac de Brienz, est aussi une très jolie petite ville animée. On y déguste une bonne glace en attendant le train. Depuis notre première journée où les dénivelés importants nous avaient un peu surpris (et bien fatigués), nous regardons maintenant chaque soir le parcours du lendemain et les dénivelés prévus. Celui sur la portion de Brienz à Giswil d’aujourd’hui était tellement important et long qu’on a réalistement décidé de ne pas le faire à vélo. Et comme la Suisse est le pays des trains, et bien il est très facile de monter dans un train dans n’importe quel petit village et d’en descendre tout aussi facilement dès qu’on le souhaite. Tout est prévu pour attacher les vélos dans le wagon et malgré notre gros chargement, tout rentre sans problèmes. La petite heure de train est très agréable et les enfants sont impressionnés (et nous aussi) de voir comment le train monte très abruptement dans la montagne dès son départ de Brienz. On se regarde plusieurs fois avec Vince en se félicitant d’avoir fait ce choix. Le camping de Giswil est près de la gare et on arrive sous un soleil radieux. La découverte du camping est une excellente surprise : il est grand, aéré, très bien aménagé, avec une super plaine de jeux au bord du lac de Sarnen, un grand espace vert à côté du lac, du sable pour jouer, un ponton flottant pour sauter et s’amuser dans l’eau. Bref, un petit coin de paradis.
Jour 5 (vendredi 9 août) :
Dernier jour de vélo pour rejoindre Lucerne, qui n’est plus très loin. Ce matin, pas de départ à 10h car on profite de ce magnifique camping et du lac de Sarnen. Quel bonheur, tout simple mais tellement vrai, d’être là, devant cette étendue d’eau entourée de montagnes, tous ensemble ! On se met finalement en selle vers midi et on roule jusqu’à Alpnachstad où nous pique-niquons avec vue sur le funiculaire qui grimpe jusqu’en haut du Mont Pilate… Cela impressionne beaucoup notre bonhomme de 3 ans ! La dernière partie jusqu’au centre de Lucerne n’est pas la plus belle puisqu’on longe le lac des Quatre-cantons à côté de la route avec l’odeur et le bruit des voitures dans notre dos. On replonge une tête dans le lac vers 17h, comme la plupart des suisses pendant les belles journées d’été. Il y a en effet du monde un peu partout autour des lacs que nous croisons et toujours une super ambiance familiale. Et puis, c’est enfin l’arrivée à Lucerne, après 5 journées qui nous ont paru des semaines tellement nous avons vécu des choses tous ensemble… Et il faut dire que cette ville est un peu la cerise sur le gâteau de notre voyage. Le centre historique est authentique et charmant, ses ponts en bois ajoutent un charme fou à la ville et les montagnes qui l’entourent lui donnent un air féérique. Nous sommes accueillis par une famille de warmshowers qui nous héberge dans leur appartement incroyable en plein centre historique… et qui nous ouvre véritablement les portes de son foyer.
Jour 6 et 7 (samedi 10 et dimanche 11 août) :
Les deux jours à Lucerne sont à la fois bien remplis et très relax. Le samedi, sous la pluie, nous visitons un petit marché bio et local sur les rives du fleuve, puis nous partons à la découverte du fameux musée des transports (https://www.verkehrshaus.ch/fr/page-daccueil.html). Un incontournable pour tous (jeunes et moins jeunes). Nos deux garçons se sont amusés comme des fous, entre les trains à faire avancer sur les rails, les machines de chantier à leur taille à pouvoir conduire et manier seuls, les bateaux et avions dans lesquels on peut monter, 1001 expériences à faire et de nouveautés à découvrir. Le lendemain, nous partons à vélo vers le nord de la ville (Nordpol Luzern) où se trouve une grande plaine de jeux pour enfants et tout un circuit de jeux à eau, à côté de l’eau. Nous ne sommes pas les seuls en ce beau dimanche ensoleillé mais il y a de la place pour tout le monde et on s’amuse tous les 4 comme des fous !
Le soir, des petits airs de musique ici et là dans la ville nous rendent déjà un peu nostalgiques de cette semaine à vélo qui se termine… en attendant les prochains voyages, très certainement.
Jour 8 (lundi 12 août) :
Le trajet en train de la gare de Lucerne jusqu’à Lausanne se passe de façon très agréable. Il faut dire que quand on a des compartiments prévus pour les vélos ET d’autres pour les enfants (avec un toboggan, des petites voitures,… pour jouer), le trajet ne peut QUE se passer à merveille. Vive la Suisse. A Lausanne, nous changeons de train pour en prendre un plus petit jusquà notre point de départ, la Tour de Peilz. Heureusement que les chefs de gare sont sympas et attendent qu’on ait bien déchargé tout le matériel parce qu’avec toutes nos fontes que nous enlevons des vélos dans les trains, les deux vélos, la charrette, et les deux enfants, ça fait beaucoup à transporter en peu de temps (les trains en Suisse ont aussi le luxe d’être à l’heure !).
Alors, même si c’est vrai que la vie coûte chère en Suisse (même en faisant du camping) et que les Suisses ne sont pas toujours très patients et encourageants lorsque vous êtes dans leur chemin avec votre vélo, nous avons fait des rencontres qui resteront gravées dans nos mémoires et été émerveillés par la nature grandiose qu’on a côtoyée pendant une semaine.