Semaine 3 : Saint-Bauzille-de-Putois – Saint-Chély-du-Tarn
Lundi 22 mars, c’est une (très) grosse journée qui nous attend aujourd’hui. Cela fait 3 jours que je prépare Arthus mentalement car j’aurai grandement besoin de son aide pour attaquer le fameux dénivelé du jour : 1000 mètres de dénivelés positifs et 50 km de distance. Comme nous ne sommes pas certains d’arriver au bout en un jour, nous avons prévu un plan B à mi-chemin, mais ce sera alors du camping et on nous a prévenu que les nuits étaient très fraîches là-haut (-4°C la nuit dernière). La motivation est donc grande d’arriver sur le plateau pour pouvoir être accueillis par des warmshowers et dormir dans leur roulotte. Olivier nous a très gentiment proposé de prendre nos fontes et de les apporter en voiture à notre destination, afin que nous montions allégés. Après un excellent petit-déjeuner, nous nous mettons en route à 10h. Nous pédalons toute la journée jusque 17h30 avec une courte pause de midi (45 minutes) à Montdardier. En résumé, on a monté, monté et encore monté des petites routes en lacets, à partir de Ganges pour arriver sur le Causse du Larzac. Avec un petit détour par le Cirque de Navacelles, on s’en est mis plein la vue (et les jambes aussi!). Même Emile (qui a dormi la moitié de la journée dans la charrette et qui était bien installé à l’avant du pino l’autre moitié) a déclaré à l’arrivée qu’il était quand même vraiment fatigué d’avoir tant monté ;). Quelle vue et quels paysages, tellement reculés de tout. Ce fut dur, il y a eu des moments de découragement (surtout quand le Mistral s’est de nouveau mis à souffler fort et de face) mais on y est arrivés. Quelle fierté d’atteindre Sorbs et quel bonheur d’être chaleureusement accueillis par nos hôtes warmshowers Sylvaine et Guillaume. Après un bon petit chocolat chaud et un délicieux souper (où la partie préférée d’Arthus et Emile, et sans doute de Vince et moi, reste les nombreux et délicieux fromages qui nous sont présentés), nous passons une très bonne soirée à échanger et partager sur le vélo et l’histoire du Larzac. C’est toujours très intéressant de découvrir des nouveaux endroits par la rencontre de ses habitants. Nous nous sommes fait un petit nid douillet dans la roulotte et profitons d’avoir nos petits endormis près de nous pour mettre à jour nos carnets de bord et polarsteps.
Quel bonheur de se réveiller avec les doux rayons de soleil à travers les fenêtres de la roulotte. Nous émergeons tous les 4 après une excellente nuit de sommeil :). Il faut dire que l’intérieur de la roulotte est non seulement très bien isolé, mais en plus super cosy ;). Guillaume, notre hôte warmshower, nous laisse déjeuner à l’aise tandis qu’il s’en va voir ses abeilles. Arthus et Emile se font un plaisir de dessiner pour laisser un petit remerciement à nos hôtes tandis que nous préparons les vélos. Une chose nous frappe ce matin : le vent est tombé. Après 9 jours de Mistral, on n’entend plus de vent. Quel calme… Et quelle douceur dans l’air. Les température sont en effet remontées un peu, pour notre plus grande joie. La vue sur le village de Sorbs est incroyablement belle et nous sommes vraiment séduits par cette région que nous ne connaissions pas du tout avant hier. Arthus pédale les 10 kilomètres du matin tout seul, entre Vince et moi, et gère très bien les quelques montées (douces) que nous rencontrons. Lorsqu’il se décourage un peu, nous entamons une chanson et il ne pense alors plus du tout au fait qu’il était fatigué 2 secondes auparavant. Nous dînons au soleil dans le charmant village du Caylar et terminons les derniers œufs en chocolat que Mina nous avait envoyés. A raison d’un par jour et par personne, on aura quand même tenu un petit temps :). Ensuite, il ne nous reste plus qu’à nous laisser aller jusqu’à Saint-Félix de l’Héras où nous attendent nos amis Romain, Alexia et Acacia. Ce sont des amis belges installés ici depuis plus de 2 ans, et qui ont déjà développé pas mal de chouettes projets (notamment de grand potager dans leur jardin). Nous passons l’après-midi au soleil (et dans les hamacs pour les garçons, quand on vous dit que c’est la belle vie) à papoter avant de faire un petit tour du coin (pour aller voir les animaux, évidemment) et de s’attabler autour d’un délicieux repas. Tout cela sous les yeux rieurs et le sourire charmeur d’Acacia, leur petite princesse de 4 mois. Wawh, quelle riche et belle journée à nouveau !
Mercredi 24 mars, nous avons décidé de rester un jour de plus chez Romain et Alexia. Il fait superbe et même carrément très chaud, Arthus et Emile sont ravis d’enfin pouvoir s’habiller en short, t-shirt et sandales. La vue depuis leur maison est magnifique ! Quel bonheur d’avoir une journée pour être dehors et profiter. Le matin, Romain nous emmène faire quelques courses en voiture et nous fait visiter la caserne de pompiers dans laquelle il est volontaire. Arthus et Emile sont impressionnés devant tant de camions, et nous, devant l’engagement bénévole de Romain et de tant d’autres, qui en plus de leurs boulots et occupations personnelles, consacrent du temps pour venir en aide à leurs concitoyens. Après un délicieux dîner au soleil, les garçons font la connaissance de nouveaux petits copains et jouent dans les hamacs toute l’après-midi. Plus qu’avant, je me rends compte comme ces « pauses » nous font du bien et nous permettent de ne pas nous fatiguer ni nous lasser de notre rythme de voyage. Savoir s’écouter et s’adapter, en continu, pour que ce que nous entreprenons continue à convenir à tous les membres de notre petite famille. Nous partons ensuite nous promener et découvrons des paysages impressionnants. Nous avons même la chance d’observer quelques rapaces qui nichent dans les grands rochers qui surplombent la route. Ce soir, c’est le traditionnel souper pizza maison et gâteau au chocolat. Et comme partout ailleurs, il remporte un franc succès :). Tandis que certains regardent le match de foot de la Belgique, d’autres bouquinent avant d’aller rejoindre leur bon lit douillet. Encore une sacrément belle journée, où nous avons savouré le bonheur simple d’être en vie et de la célébrer !
Ce matin, nous nous levons avec le chant des oiseaux et le ciel bleu. Tout le monde a très bien dormi et se sent en forme pour repartir. Le temps de ranger toutes nos affaires, de déjeuner, de dessiner pour les copains et de faire une petite séance de yoga et de méditation dans le jardin, nos amis nous rejoignent à midi pour dîner avec nous. Dernier dîner fait de restes toujours aussi délicieux :). Romain nous fait ensuite visiter la ferme de son ami d’enfance, Charles, qui se trouve à l’entrée du village. Les garçons sont fan des petits porcelets, un peu impressionnés devant la taille des vaches et moins friands des grandes lèches des 5 chiens qui nous accueillent à notre arrivée ;). Il est ensuite temps de dire au revoir à nos hôtes qui nous ont si bien accueillis pendant ces 2 jours. Ce fut un tel bonheur de passer tout ce temps avec eux. Vu l’heure de notre mise en route, nous sommes heureux d’avoir une petite journée de vélo. Nous repassons d’abord par le Caylar avant de mettre le cap sur le très joli petit village de la Couvertoirade. « Posée au cœur du plateau du Larzac, la Cité de La Couvertoirade possède l’aura de ces villages de légende où s’entremêlent les tumultes de l’Histoire et la beauté paisible d’une contrée préservée. Poussez les portes des remparts hospitaliers et osez vous perdre dans les ruelles… ». Nous terminons l’itinéraire sur un petit chemin de cailloux à travers des paysages magnifiques. Même si cela rebondit pas mal (jusqu’à faire tomber la gourde et le porte-gourde d’Arthus!) nous sommes ravis d’avoir emprunté cette route jusqu’à la Blaquererie. Là-bas, nous sommes accueillis par Adrien, un berger nouvellement reconverti qui nous propose gentiment de nous installer sur un ancien terrain de camping en bas de sa ferme. Les rochers sont impressionnants et le cadre, superbe. Comme il est déjà 18h, nous ne tardons quand même pas à monter la tente et à préparer le repas car la nuit tombe vite ici, et les températures dégringolent de façon surprenante. C’est ainsi que nous soupons un délicieux plat de pâtes et que nous jouons une petite partie de Dobbel avant d’aller nous coucher, non sans avoir rhabillé encore plus chaudement les garçons (avec un buff sur leurs oreilles). Brrrrr il fait vraiment froid sous la tente ce soir…
Vendredi 26 mars, nous nous réveillons après la nuit la plus froide que nous ayons eu à passer sous tente durant notre voyage jusqu’à présent. Malgré le sac-à-viande et le bon sac de couchage, j’ai eu mes orteils gelés pendant toute la nuit. Il était donc hors de question de me lever pour aller faire pipi. Heureusement, au réveil, Arthus et Emile ont plutôt l’air de prendre cette nuit à la rigolade et ne paraissent pas en avoir réellement souffert. Ouf ! Ils sont décidément plus résistants que leur maman. Nous nous mettons en route plus tard que prévu car la tente est trempée à cause de la condensation et nous espérons qu’elle sèche un peu avec le soleil avant de la replier… L’itinéraire d’aujourd’hui sera plutôt monotone le long de plus grandes routes jusqu’à La Cavalerie (où nous faisons un petit stop à la pharmacie et surtout, à la coopérative « Les Bergers du Larzac » où nous achetons 4 délicieux fromages). Nous roulons presque jusque Nant, avant d’enfin rejoindre des plus petites routes longeant le domaine Militaire jusqu’au village de Saint-Martin du Larzac. Le tout sous la grisaille et même une petite bruine fine pas des plus agréables. En arrivant, quel spectacle nous attend : une trentaine de vautours fauves (dont l’envergure dépasse quand même les 2,5 mètres) planent dans le ciel et viennent se poser dans un arbre à quelques dizaines de mètres de nous… Nous nous trouvons ici au cœur de la région qui connut une lutte non-violente emblématique dans les années 70 : l’État français avait pour projet d’étendre le Domaine Militaire sur les terres peu peuplées du Larzac… mais c’était sans compter l’énorme opposition et résistance qui se créa, fédérant des personnes d’horizons différents mais réunis derrière le même objectif : empêcher l’extension de ce camp et garder ces terres pour les agriculteurs et éleveurs du coin (et des nombreux nouveaux arrivés pour lancer leur activité justement). Au bout de 10 ans de lutte, ils l’emportèrent et le projet fut définitivement abandonné. Nous sommes accueillis chez un warmshower Thomas, et sa compagne Chantal, qui élèvent plus de 400 brebis laitières de la race lacaune. Ils vendent leur lait à la coopérative « Les Bergers du Larzac », où nous nous sommes arrêtés un peu plus tôt dans la journée. Ils habitent une ancienne ferme en pierres du pays, et nous emmènent rencontrer leurs bêtes (dont quelques agneaux nés quelques heures auparavant seulement… incroyable!). Nous assistons aussi à la traite des brebis, et les garçons sont absolument subjugués de découvrir comment tout cela se passe :). Le soir, après avoir pris une bonne douche chaude et dégusté un bon souper, Arthus et Emile s’endorment tandis que Vince et moi avons la chance, plus tard dans la soirée, d’encore assister à la mise bas de triplés ! Merci la vie de pouvoir assister à des moments aussi beaux et remplis d’émotion :).
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes tout excités d’aller découvrir les agneaux encore nés cette nuit (ils en ont une dizaine par nuit en ce moment!). Nous déjeunons et préparons les vélos avant de nous remettre en selle sous un grand soleil accompagné d’un vent frais. La route sur le plateau est belle et sauvage, et celle qui descend ensuite en lacets jusqu’à Millau est encore plus spectaculaire. Quel bonheur de se laisser descendre sur plusieurs kilomètres pour arriver dans la vallée. La petite ville de Millau est très mignonne, au bord du Tarn, et nous nous y arrêtons pour nous ravitailler et pique-niquer ensuite au bord de l’eau à l’emplacement d’une magnifique plaine de jeux en bois doté d’une tyrolienne ! Je ne me sens pas au top de ma forme aujourd’hui, et profite donc d’une petite sieste au soleil bien appréciée :). Nous continuons ensuite à rouler dans des vallées toutes plus belles les unes que les autres, dans lesquelles se nichent des petits villages aux magnifiques pierres du pays accrochés à la montagne. La destination d’aujourd’hui se fait désirer puisqu’on pédale quelques kilomètres de plus que prévu, et en montée de surcroît. Finalement nous arrivons dans le hameau de Trébans où des warmshowers absents nous ont autorisé à dormir dans leur maison en pleine rénovation. Nous n’y rencontrons donc que des ouvriers, énormément de poussière et… des souris ! Ce que nous ne savions pas, c’est qu’ils ont aussi un grand trampoline et un court de tennis dans leur jardin. Quelle surprise de découvrir un coffre avec raquettes et balles de tennis. L’occasion de retaper la balle avec Vince après presque 15 ans d’arrêt, et de revivre nos premières rencontres de jeunes adolescents. Ces quelques échanges nous ont bien amusés et nous ont replongés quelques années en arrière ;). Pour le logement, les ouvriers nous montrent une chambre dans laquelle nous pouvons poser nos matelas mais la vue de souris nous fait bien vite (après un bon cri à l’unisson d’Emile, Arthus et moi) déménager dans le jardin, dans notre petite tente (même si il a fallu la monter dans le noir et que le froid était déjà bien tombé). Notre passage dans la cuisine est tout aussi court puisque nous y croisons d’autres souris qui se baladent tranquillement sur le plan de travail, sur les étagères et dans la poubelle. Même si je sais que ces petites bêtes sont inoffensives, je n’aime pas spécialement partager mon espace de vie avec elles… Finalement, nous passons la soirée dehors, éclairés par la pleine lune.
Dimanche 28 mars, nous nous levons avec la tête à l’envers 😉 En regardant l’heure, Vince nous dit que nous pouvons nous rendormir car il ne serait que 7h40 « nouvelle heure ». En réalité, il est déjà 9h40. Héhé, du coup, après avoir réalisé notre erreur, ça donne un départ un peu à la bourre à 11h20 « nouvelle heure ». Bon, on a toujours le soleil avec nous et la route est relativement plate… et surtout, somptueuse. Nous pénétrons véritablement dans les Gorges du Tarn et nous nous émerveillons, à chaque tournant ou presque, de la couleur tantôt transparente, tantôt vert émeraude de l’eau et du décor tout autour. Nous apercevons à nouveau des vautours fauves dans le ciel, et avons même la surprise de voir un rapace fondre sur un petit oiseau juste au-dessus de nous avant de s’en aller après avoir attrapé sa proie. La route est sineuse et parfois étroite, heureusement il n’y a pas trop de circulation à cette saison-ci (sauf quelques dizaines de motards quand même, qui semblent s’en donner à cœur joie). Arthus et Emile adorent les tunnels sous la roche et les maisons troglodytes que nous apercevons régulièrement. Après 20 kilomètres, une petite plage de galets au bord de la rivière semble nous appeler pour une pause. Nous y dégustons notre pic-nic et les garçons en profitent pour jouer dans la rivière. Nous ne savons pas encore où nous allons dormir ce soir car nous n’avons pas trouvé de camping ni de warmshower sur notre route. On trouvera bien quelque chose en chemin :). Après avoir encore pris quelques photos et s’être arrêtés pour remplir nos gourdes d’eau (car oui, il fait vraiment chaud aujourd’hui) nous arrivons à Saint-Chély du Tarn, ravissant petit village sur l’autre rive du Tarn. Nous mangeons d’abord un bon goûter, puis Vince part à la recherche d’un endroit où planter la tente… et revient 10 minutes plus tard, un grand sourire aux lèvres. Ça y est, il a déjà trouvé ! Nous dormirons dans le jardin d’un charmant couple qui tient un gîte sur les hauteurs du village. Cette chose-là étant réglée, nous redescendons à la rivière où les hommes partent pêcher tandis que j’appelle Mina et Babboe. C’est toujours un plaisir de les avoir au téléphone, et de prendre le temps de se donner des petites nouvelles de vive voix. Ce soir, nous mangeons encore avec le soleil (merci le changement d’heure :)) et allons nous coucher, fatigués et heureux de cette belle journée. Au souper, nous avons tout de même fait le point avec Arthus et Emile qui se chamaillent et se cherchent un peu plus depuis quelques jours. Cela faisait si longtemps que ce n’était plus arrivé qu’on n’a plus l’habitude… alors que dans le fond, ce n’est pas si bizarre que ça ;). Parfois, je les vois déjà plus grands qu’ils ne le sont réellement, des petits bonhommes de même pas encore 3 et 5 ans ! Et là, en voyant le voyage qu’ils font et qu’ils vivent au quotidien, je souris en me disant que ce sont quand même mes petits héros :).
Semaine 4 : Saint-Chély-du-Tarn – Tastevins
La nuit fut courte et remuante… Avec notre tente en pente fort inclinée dans le jardin situé en haut de Saint-Chély, nous n’avons cessé de remonter les garçons qui glissaient vers le bas de leurs matelas. Arthus a même perdu son sac à viande dans le fond de son sac de couchage, et s’est réveillé de froid pendant la nuit. On est donc tous les 4 encore assez fatigués ce matin, et surtout, on a froid. Le soleil ne nous réchauffe pas encore de ses rayons, et nous devons mettre nos gants et sautiller sur place pour manger notre tartine du matin. Après une petite séance de pêche dans le Tarn, nous nous mettons en route à la recherche d’une boulangerie pour notre repas de midi. Mais les villages traversés sont plutôt vides, et nous nous rabattons sur le seul magasin ouvert dans le joli petit village de Sainte-Enimie. Nous nous arrêtons pour manger au bout des Gorges du Tarn, au camping « Le Petit Monde » où le proprio, un cyclo-voyageur, et sa compagne belge, nous accueillent super gentiment. Pendant que Vince fait sécher la tente et que je range les affaires du pic-nic, j’entends un gros plouf et Arthus qui m’appelle en criant. Emile est tombé dans l’eau, heureusement pas très profonde, mais est quand même trempé de la tête au pied et un peu secoué. Heureusement, les températures sont élevées en cette mi-journée et il se sèche vite dans mes bras. Une fois remis de ses émotions, nous pouvons nous remettre en route et pédaler jusque Florac, la capitale des Cévennes. Pour célébrer la fin de cette étape et comme promis aux garçons, nous nous offrons une petite glace bien méritée :). Nous allons ensuite retrouver nos super hôtes warmshowers du jour, Marc et Mallorie. Quelle n’est pas notre surprise lorsqu’on apprend que ce sont des belges, originaires de Woluwe-Saint-Lambert :). Ils habitent une charmante petite maison dans la petite ville de Florac avec une vue imprenable sur le Causse du Méjan. On passe une excellente soirée et mangeons divinement bien, après avoir profité d’une bonne douche chaude (la première en 3 jours!). Ils nous expliquent leur projet professionnel, qui est de développer des cartes pour les cyclo-voyageurs avec leurs propres propositions de circuits et de maillage d’une région. Leur travail est superbement bien réalisé et nous donne envie d’en découvrir plus. Nous continuerons à suivre le développement de leur activité sur www.cartocyclo.net. En plus de cela, Marc et musicien et compose ses musiques au piano, à l’accordéon, à la flûte… (www.circusmarcus.net). Que de belles personnes et quel bonheur de retrouver ainsi des compatriotes :).
Mardi 30 mars, nous nous réveillons tout en douceur ce matin après une nuit en tous point meilleure que la précédente ;). Marc nous prépare un délicieux petit-déjeuner avec son propre pain au levain et nous discutons encore de voyage à vélo autour d’un bon chocolat chaud. Et puis, il est temps de se remettre en selle pour une journée qui ne sera pas très importante en nombre de kilomètres, mais avec quand même 500 mètres de dénivelé positif. On décide de faire ça à notre rythme, tranquillou. La route est superbe, sans trop de circulation et sous un ciel toujours aussi bleu éclatant. Les températures montent rapidement et nous nous retrouvons à rouler en petit pull léger. Nous longeons toujours le Tarn, direction le Mont Lozère cette fois. Je me souviens alors que cela fait des semaines que nous n’avons pas parlé néerlandais avec les garçons (depuis notre départ du Jura). J’entame donc une petite conversation avec Arthus, dans la montée et avec le sourire :). Heureusement, il n’est pas trop surpris et se prête bien au jeu. J’entends Vince et Emile rire derrière nous car Vince lui fait des guilis. Je lui rappelle quand même gentiment de faire attention à la route, sans barrière et avec des très grands à-pic sur le côté. Nous trouvons un petit endroit sympa, au bord d’une petite rivière, pour le pic-nic après 15 km. Cette fois-ci, Emile (et nous aussi) fait bien attention de ne pas tomber dedans ! Et nous dégustons de délicieuses tartelettes de la boulangerie de Florac comme dessert. Exactement ce qu’il nous fallait pour attaquer les derniers kilomètres, plus ardus, pour arriver à destination. Le petit village de Pont de Montvert est très mignon et situé sur un col. Après un petit passage à l’Office du Tourisme pour acheter quelques cartes postales et un petite papote avec d’autres cyclovoyageurs, nous roulons jusqu’à notre gîte « Les Chastels ». Et oui, pour ce soir, et vu que nous sommes pas mal montés en altitude, nous nous offrons une nuit dans un gîte. Wouhouuuuu chacun fait la fête à l’arrivée : les garçons parce qu’ils dorment dans de vrais lits ce soir, moi parce que je peux me faire couler un bon bain chaud et Vince parce qu’il a une super cuisine pour cuisiner :). On doit quand même briefer plusieurs fois les garçons qui sont sur-excités, et donc assez fatigants, qu’il y a des règles à respecter. Même si c’est source d’énormément de bonheur, ce n’est pas toujours simple d’être parent en voyage ;).
Aujourd’hui cela s’annonce intense. Cela ne nous empêche pas de prendre notre temps ce matin (comme tous les autres en fait). Vince nous ramène un délicieux petit-déjeuner de la boulangerie du village et nous prenons des forces pour la journée qui nous attend. Le temps de ranger et de nettoyer (mais ça, c’est la fonction attitrée des garçons) le gîte, nous partons à 10h30. En quittant le Pont de Montvert, nous sommes encouragés à plusieurs reprises par des marcheurs et autres habitants, tout sourire à notre passage. La route est belle et monte sans discontinuité, nous offrant une vue de plus en plus majestueuse sur les Cévennes. Jusqu’à L’Hôpital, il y a 8 km de montée. Arthus me fait remarquer au bout d’un moment qu’il est vraiment situé très haut et très loin, cet hôpital ;). Je lui explique alors que c’est en fait le nom d’un village, et pas un hôpital où on soigne les gens. Après plus de 2h30 de montée, un «tien-uurtje» noix de cajou-bananes s’impose au lieu dit. Il fait super bon, ni trop chaud ni trop froid, et nous savourons de nous sentir tellement bien tous les 4. Je suis contente d’être en forme aujourd’hui, surtout que nous attendent à nouveau 8 km de montée sur une route gravel cette fois. Cela ajoute donc un petit cran de difficulté en plus, youpie ! On est surpris de croiser de temps à autre une maison, au milieu de nulle part, qui paraît encore tout à fait habitée. Arthus m’aide comme un chef tandis qu’Emile roupille depuis le matin dans la charrette. Finalement, nous atteignons le Mas de la Barque à 15h, après 4h30 de montée et 20 kilomètres, bien fatigués et surtout, en ayant très très faim (nous n’avions pas encore dîné). Nous sommes ici à presque 1500 mètres d’altitude, dans un village nature doté d’une superbe vue et d’une belle plaine de jeux en bois. Les garçons sont évidemment super contents et pensent plus à jouer qu’à manger, alors que Vince et moi engloutissons tout ce qui nous tombe sous la main. Il est 16h lorsque nous repartons, et nous avons encore plus de 20 kilomètres à parcourir… heureusement, ce n’est que de la descente ! Se laisser aller pendant 20 kilomètres sans réaliser un coup de pédale, c’est juste waouw ! On s’en met plein la vue et on s’émerveille à chaque virage. Nous arrivons enfin à Villefort, et quelques kilomètres plus loin, perché sur une petite montagne, à Albezon. Nous y sommes accueillis par Sam, Emmy, Jarno et Luka, une adorable famille belge d’Ypres qui vit ici pour 2 ans dans le cadre d’un projet porté conjointement par La Viale et l’ASBL Apart. Ils accueillent ainsi des jeunes en difficulté pour une période de 10 semaines, ainsi que des groupes de jeunes pendant les vacances scolaires. Ils sont immergés en pleine nature et tendent vers l’autonomie (avec un très grand potager, verger, l’eau de la source, le bois pour le poêle, …). Nous en apprenons donc, en quelques heures, un peu plus sur l’aventure hors du commun que vit cette famille belge ici depuis le mois d’août. Nous sommes logés dans une des petites maisons du hameau, et dégustons un succulent spaghetti bolo sur leur terrasse avec une vue imprenable sur la vallée et plus tard, sous le ciel étoilé. Wawh, quelle rencontre inspirante et quel lieu magique.
Jeudi 1er avril, on émerge tout doucement dans ce petit coin de paradis. On ouvre les rideaux et on aperçoit la vue incroyable et le ciel, toujours bleu… Arthus et Emile paressent encore un peu au lit, tandis que Vince part faire quelques photos de ce magnifique endroit et que je commence à ranger les affaires. Nous déjeunons ensuite sur la terrasse, papotons encore avec nos hôtes et nous mettons enfin en route vers 11h30. Premier stop à Pied de Borne, le petit village juste en dessous, pour nous ravitailler avant d’arriver à notre destination assez bien éloignée de tout ;). Vince y trouve une Coop tout à fait à son goût, et pendant qu’il fait les courses, je cogite sur la suite de notre voyage. Nous avons en effet appris les nouvelles mesures décrétées par le Président Macron hier soir, et le 3ème confinement de la France. Nous qui espérions pouvoir continuer à rouler tranquillement en passant à travers les mailles du filet, nous voilà forcés de nous arrêter et de changer toute la suite de notre itinéraire (qui devait encore durer un mois en France, et qui nous faisait rêver). Même si nous essayons de toujours nous adapter et de prendre tout ce qui arrive avec philosophie, cette fois-ci, c’est quand même un gros coup dur pour le moral. Enfin, Vince réapparaît et on se remet en route. En Ardèche cette fois, puisque nous venons de franchir la rivière du Chassezac, marquant la frontière entre la Lozère et l’Ardèche. La route est d’abord très agréable et facile, plutôt descendante, à flanc de montagne. Arrivés à la fameuse bifurcation qui marque le début des 10 kilomètres de montée, je préviens Arthus que nous sommes arrivés à la partie difficile. Il se met alors à chanter plein de chansons (puisque je lui avais dit que malheureusement, en montée, j’étais incapable de chanter) et me fait sourire jusqu’aux oreilles. Nous avançons super bien, et passons la fameuse zone de travaux (limite avec la charrette mais ouf, ça passe). Il est temps de pique-niquer avant le dernier raidillon de 2 kilomètres jusqu’à Tastevin, la magnifique maison de nos amis Camille et Jean. Après la journée d’hier, cela s’avère finalement moins difficile que prévu et une demi-heure plus tard, nous arrivons à destination. Quel bonheur de découvrir ce lieu tellement calme et préservé, à la vue à nouveau époustouflante. Nous sommes accueillis par le voisin de Camille et Jean qui nous fait visiter la maison, avant de nous laisser nous installer. Arthus et Emile sont fous de joie de découvrir le bac à sable, et Vince et moi, la magnifique terrasse parfaite pour nous allonger et faire du yoga/de la méditation ;). On passe ainsi la fin d’après-midi, relax, avant de déguster un délicieux souper préparé par Camille qui était là il y a quelques jours. Nous sommes tous les 4 tellement touchés par tant de générosité et j’espère vraiment qu’Arthus et Emile se souviendront de la façon dont nous avons été accueillis, partout, pendant ce voyage à vélo, afin qu’ils puissent, à leur tour, partager avec les autres et prendre soin de leur prochain. La soirée se termine de façon cosy au coin du poêle, tellement heureux et reconnaissants d’être arrivés ici et de nous poser pour quelques jours de repos bien mérités. Et pour pouvoir envisager la suite de notre périple avec sérénité et confiance :).
Génial de vous lire de retour sur les routes, les photos sont magnifiques, les paysages donnent envie de vacances et Arthus (et Emile 🙂 ont l’air de pédaler comme des chefs (sans parler de leurs parents évidemment) !!! Enjoy !
Merci Julien 🙂
Arthus et Emile se débrouillent super bien à vélo, et quand ils ne pédalent pas, ils chantent (ce qui est bien aussi pour le moral :)).
Bonjour à toute la famille chez vous,
On vous embrasse,
Valentine
Quel bonheur de lire vos -froides- aventures!
Vous avez l’air d’avoir trouvé un vrai équilibre dans toutes ces journées et leur lot de surprises. Et que de découvertes pour les garçons qui grandissent (bcp), c’est vraiment génial!
On vous embrasse , continuez à nous faire voyager/rêver 🙂
Merci Lisou chérie,
Toujours fidèle au poste, ton amour pour les voyages nous rapproche l’une de l’autre pendant cette longue période de séparation.
Vivement voyager avec vous en famille 😉
On vous embrasse bien fort,
Val
Encore de belles journées racontées avec passion! merci pour ta belle plume Val, paps et moi avons adoré découvrir cette région que nous ne connaissons pas et nous nous y voyons bien avec notre fameux groupe cyclistes dans un avenir proche ! bisous à vous tous, Mina et Babboe
Héhé, chouette qu’on vous donne de nouvelles idées d’escapades à vélo 🙂
On vous fait de gros bisous,
Val