Mercredi 15 juillet, nous prenons un bon petit-déjeuner (Jenny avait pris le temps d’aller nous chercher des petits délices à la boulangerie alors qu’elle était déjà partie travailler lorsque nous nous sommes réveillés… Quand on vous dit que nous sommes vraiment magnifiquement reçus et fort gâtés 😉), et commençons la journée par une belle descente de 10 km jusqu’à Yvoir. Que ça fait du bien après la journée compliquée d’hier 😊. Petite pause pour faire des courses (on a vraiment l’impression d’être tout le temps affamés pour le moment, j’imagine que rouler tous les jours, ça creuse l’appétit 😊) avant de rejoindre un RAVeL qui longe une ancienne ligne de chemin de fer dans la forêt. C’est superbe ! Nous croisons des sortes de cuistax sur les rails à côté de nous, qu’on appelle les draisines de la Molignée. Nous les suivons jusqu’à Falaën où nous faisons notre pause de midi. S’ensuit une belle petite côte mais rien comparé à hier car celle-ci est longue mais pas trop abrupte, et se monte donc sans forcer ni puiser dans nos ultimes ressources. Le petit village d’après est superbe aussi, en belles pierres du pays, et nous voyons beaucoup de belles grandes vaches brunes et de taureaux tellement costauds qu’ils ressemblent à des bisons 😉. Tout le monde est de bonne humeur, c’est très gai, Vince chante à tue-tête sur son vélo avec Emile pendant qu’Arthus et moi discutons et faisons des paris sur le nombre de vaches dans les prés que nous longeons. Finalement, nous arrivons dans la maison de campagne des parents de Donatienne, à Morville. D’emblée, Arthus et Emile se changent pour sauter dans la piscine (qui est assez froide, à peine 20°, mais cela ne les décourage pas 😊… contrairement à Vince qui met un peu plus de temps à rentrer dedans). La famille de Dona est absolument adorable et nous laisse utiliser leur cuisine et dormir au chaud et au sec ce soir dans leur grande et belle maison car ils annoncent de la pluie cette nuit, malgré qu’ils ne soient pas présents.
Ce matin, il fait gris et humide mais le déjeuner avec un bon craquelin nous fait oublier la météo 😊. Alors que nous rangeons nos fontes et préparons les vélos pour le départ, j’entends les garçons se disputer pour la énième fois pour un playmobil. Et là, mon vase de tolérance aux chamailleries déborde et je leur dis que vraiment, je n’en peux plus. D’autres choses sortent aussi, c’est le moment semble-t-il d’une mise au point, après 15 jours de voyage. Pour tout le monde. Après avoir entendu chacun, nous partons beaucoup plus légers 😉. La petite pluie fine se mue rapidement en gouttes de plus grosse intensité, et les chemins boueux et rocailleux que nous empruntons ne sont pas faciles à rouler. Les deux garçons se replient dans la charrette et nous avançons à un bon rythme jusqu’à la pause de midi que nous faisons sous un abri d’une plaine de jeux sans grand attrait (mais c’est vrai qu’avec ce temps, tout paraît cafardeux). Les enfants sont en forme, nous aussi, on rit beaucoup avec Emile qui prononce les mots à sa façon (saucisson devient par exemple cisson) et Arthus qui nous raconte plein de choses. Mais avant d’attraper froid, nous nous remettons en route. Nous passons par Cerfontaine avant d’arriver à notre camping à la ferme de ce soir (El Cinse à Bedots). Il a l’air un peu abandonné et a plutôt triste mine, comparé à nos dernières haltes. C’est à peine si les garçons ne demandent pas où est la piscine 😊. Bon, il va falloir leur apprendre que ce n’est pas partout pareil et encore moins « normal » d’avoir tout le temps une piscine. Ah, les apprentissages de la vie passent par ces petits détails-là aussi… Nous installons notre tente et passons pour la première fois une petite heure dedans, à nous reposer tous les quatre, en écoutant de la bonne musique. Quel doux moment ensemble… Ensuite, les garçons vont voir les ânes et les moutons qui sont dans le pré à côté et nous profitons du barbecue d’un voisin pour faire cuire nos saucisses. Il fait toujours assez frais et humide ce soir, et on a même sorti les bonnets des garçons pour la 1ère fois du voyage. Normalement, le soleil devrait refaire son apparition timidement à partir de demain, youpie !
Départ ce 17 juillet sous un ciel mitigé de notre camping à la ferme. On assiste avant cela à la traite des brebis et les garçons sont très impressionnés (de loin, car ils ne veulent pas trop s’approcher). Nous arrivons assez rapidement aux Lacs de l’Eau d’Heure, que nous suivons sur tous leurs contours pendant un petit temps. Première fois qu’on sort les salopettes de pluie des garçons, ce qui leur permet de continuer à pédaler et être dehors plutôt que dans la charrette. La pluie ne dérange absolument pas Emile qui s’endort profondément à l’avant du pino 😉. Nous avons pris l’habitude d’essayer d’atteindre au moins la moitié (mais de préférence plus) de la distance à parcourir sur la journée avant le pic-nic, pour que l’après-midi soit plus courte et motivante (et pour avoir de la marge, au cas où nous rencontrions un imprévu) 😊. Nous rejoignons ensuite assez rapidement un RAVeL, superbement bien aménagé et tout récent. Arthus roule un peu sur le pino, ce qu’il demande depuis longtemps, pendant qu’Emile fait la sieste dans la charrette. Le RAVeL nous donne l’impression d’avaler les kilomètres très facilement, et nous arrivons à Chimay vers 15h30. Quelle belle découverte ! Au croisement entre le RAVeL et une autre route, un cycliste s’arrête et nous demande si ce n’est pas nous qui étions à Braine-le-Château le 3 juillet dernier… C’est le warmshower qui nous avait interpellé en rue et nous avait proposé de dormir chez lui. Nous avions décliné l’invitation car nous avions déjà un endroit où passer la nuit. Quelle rencontre incroyable, ici, 15 jours après 😉. Après avoir parcouru le centre très mignon de Chimay (à la recherche d’une glace, mais sans succès), nous terminons les derniers kilomètres jusqu’à l’Aquascope Virelles où nous retrouvons Stéphanie (rencontrée à l’habitat groupé du Broctia), qui travaille là-bas. Très gentiment, elle nous montre l’endroit de bivouac réservé aux personnes travaillant à l’Aquascope, et où nous allons nous installer pour deux nuits. Nous montons notre tente et accueillons ensuite vers 19h nos super amis arrivés tout droit de Wezembeek, la famille Vanderveken (il n’y a qu’elle pour faire ça, nous rejoindre à l’autre bout de la Belgique avec une remorque pour transporter leur bakfiets 😊). Les retrouvailles sont joyeuses, et nous soupons tous autour d’un grand feu de camp assis sur des rondins en bois 😊. Quelle chance 😊. L’excitation est à son comble chez les cinq enfants, qui s’amusent à nous appeler, depuis leurs 3 tentes, à tour de rôle pendant au moins une bonne heure au moment du coucher. Heureusement, on est cool (même si on aimerait, à un moment donné, quand même pouvoir boire notre petite bière tranquillement, normal non ? 😉).
Le samedi 18 juillet, on se prépare à une chaude et chouette journée d’excursion à l’Aquascope Virelles. C’est le premier jour depuis le départ où nos vélos sont au repos pour la journée (et nos cuisses aussi 😉). L’Aquascope a pour mission d’allier le tourisme, l’éducation et la protection de l’environnement. L’étang est beau et très sauvage et abrite beaucoup d’espèces d’oiseaux. Au départ, c’était un étang artificiel créé pour les besoins de la forge qui existait là-bas. A présent, c’est une réserve écologique dans lequel un parcours didactique a été aménagé pour petits et grands. Nous le suivons pendant 2 heures, passant du jardin des millepertuis au mirador dans les arbres et l’affût d’observation « oiseaux des bois » au passage pour observer la vie sous l’eau et une éco-zone. Les enfants s’amusent bien et nous découvrons avec bonheur ce nouveau lieu. Par contre, ça cogne vraiment et les parents ont plus de mal que les enfants à supporter la chaleur (mais comme souvent, on s’est aussi moins bien protégés que nos chères petites têtes blondes). Tout le monde se réjouit de manger au restaurant de l’Aquascope pour le dîner. Et à raison ! C’est absolument délicieux et tout est bio et local (les croque-monsieur au fromage de Chimay, les baguettes et les salades de pâtes dans des bocaux en verre). Les enfants partent ensuite jouer à la super belle et grande plaine de jeux, pendant que les parents essaient de faire une petite sieste à l’ombre d’un arbre tout en gardant un œil sur les enfants. Nous terminons cette belle journée par une délicieuse glace artisanale avant de rentrer à notre endroit de bivouac. Ensuite, les papas partent faire des courses pour le souper tandis que Juliette, Martin et Arthus jouent à un jeu de société dans la tente et qu’Emile et Marylou, les deux petits gloutons de service, terminent les paquets de cracottes dans les bras de leurs mamans 😉. Et parce qu’on est avec Djé, nous avons droit à notre deuxième souper frites du voyage (le premier avait déjà été à son initiative, le 2 juillet dernier 😊). La journée a bien assommé tout le monde et le coucher est bien plus rapide que la veille 😉.
Chacun se lève en meilleure forme ce matin, et en 2 heures, nous sommes tous prêts (ce qui est assez exceptionnel 😉). On rejoint d’abord le RAVeL que nous avions quitté hier, et qui est super bien aménagé. Martin, qui a son épaule cassée, est dans le bakfiets avec Marylou et Juliette pédale toute seule sur son vélo. Du coup, Arthus est ravi de pédaler tout seul aussi et est tout le temps devant avec elle à faire la course dans la bonne humeur. Il est clairement plus motivé que lorsqu’il n’a pas de petit copain avec qui pédaler 😉. Nous quittons ensuite le RAVeL qui n’est pas encore terminé à hauteur du très beau village d’Aublain et traversons des prés et forêts magnifiques près de Couvin. Nous dégustons un pic-nic de rêve avant que tout le monde aille tremper ses pieds (et un peu plus, pour les courageux Vanderveken) dans la jolie rivière au bord de laquelle nous nous sommes arrêtés. Quel décor idyllique avec la meilleure des compagnies… Il est ensuite temps de nous séparer, nos amis devant retourner à Virelles pour récupérer leur voiture et rentrer à Wezembeek, tandis que nous avons encore 20 kilomètres jusqu’à Matagne-la-Grande. La suite du parcours d’aujourd’hui est toujours magnifique, et nous n’arrêtons pas de nous émerveiller. Nous transpirons beaucoup, et arrivons bien fatigués au magnifique petit village de Vierves sur Viroin. La journée n’est cependant pas encore finie, et ce sont parfois les derniers kilomètres qui sont les plus difficiles. Heureusement, Vince nous trouve une alternative au chemin enregistré sur notre itinéraire GPS, qui nous faisait passer par une petite route de rocailles avec un dénivelé vraiment (trop) important. La route que nous prenons monte plus en douceur, et à travers des paysages absolument superbes. Le ciel est d’un bleu intense et la lumière de fin de journée, sublime. Wawh wawh wawh ! 😊 Nos jambes souffrent aussi, un petit peu, mais heureusement, les garçons sont, comme toujours, super encourageants et ne râlent jamais sur les vélos (ils gardent ça pour les moments où on ne pédale pas 😉). A l’arrivée, nous sommes, encore une fois, royalement accueillis par Caitlin, Antoine, leur petite Jade de 7 semaines et la maman de Caitlin. Nous passons une soirée de rêve dans leur maison magnifique 😊. Je savoure de pouvoir prendre une bonne douche après 3 jours sans nous laver, de pouvoir faire une lessive et de retrouver des habits tout propres qui sentent bon, de dormir dans un vrai lit et une chambre digne de la plus cosy des maisons d’hôtes, de manger un bon repas et de retrouver des amis. Et surtout, d’enfin rencontrer leur adorable princesse Jade, qui est tellement mignonne 😊.
Petit-déjeuner avec des délicieuses couques apportées par nos hôtes ce matin. Juste avant le départ, les garçons découvrent un tracteur dans la grange et ne veulent évidemment plus en descendre 😉. Assez rapidement à nouveau, nous rejoignons un RAVeL et Arthus pédale toute la matinée (assez fraîche et sous un ciel plutôt gris) tout seul. Tout est bon pour occuper son esprit lorsque ses jambes fatiguent et son moral flanche : se rappeler ensemble de chansons en néerlandais de l’école, lister les animaux qui pondent des œufs et ceux qui, au contraire, ont des petits dans leur ventre comme les mamans (entendez, humains), rouler jusqu’au prochain pont ou jusqu’après le virage, guetter les castors dans les petites rivières avec des branches d’arbres,… A l’heure du pic-nic, nous n’avons toujours pas trouvé de magasin et nous nous résignons à ouvrir nos boîtes de thon et de sardines emportées depuis Wezembeek « au cas où ». Voilà, ce moment est arrivé 😊 et finalement, c’est même plutôt bon. La suite du voyage nous ramène le long de la Meuse, en passant par Freyr, jusqu’à Dinant. C’est magnifique. Nous nous offrons une petite pause bien méritée et craquons pour des petites crêpes sucrées du marché. Un régal ! Nous croisons pas mal d’autres familles cyclo-voyageuses à Dinant, souvent avec des jeunes enfants, c’est trop gai 😊. Nous terminons alors les quelques kilomètres qu’il nous reste encore jusqu’à notre camping « Villatoile » le long de la Lesse. Il est fort grand mais très joli et Arthus et Emile se précipitent à la plaine de jeux (c’est vrai que ça faisait un petit temps qu’on n’en avait plus croisée une au bon moment) où ils sympathisent avec d’autres enfants. C’est chouette de retrouver l’ambiance d’un camping même si lorsque nos voisins allument leur sono à 21h, au moment de coucher les enfants, c’était un peu moins drôle 😉. Plusieurs fois pendant le voyage, je me suis déjà fait la même réflexion : « voyager avec des enfants est fatiguant, c’est sûr, mais je ne voudrais être nulle part ailleurs qu’ici et maintenant, avec eux, en train de vivre ce que nous vivons ».
Mardi 21 juillet, nous nous levons après une très bonne nuit. Après le petit-déjeuner, je vais tremper nos pieds dans la rivière avec Arthus et Emile et leurs nouveaux petits copains, Yaëlle et Mattéo, et leur papa. Une rivière et des cailloux, franchement, il ne leur faut rien de plus pour être heureux et s’éclater 😊. Nous repassons d’abord par Dinant, toujours aussi belle sous le soleil, avant de traverser une écluse sur un petit pont qui nous donner un peu de fil à retordre car une barrière ne laisse passer qu’un vélo simple à la fois, et sans chargement en plus. Du coup, avec nos vélos à rallonge et nos fontes, ça nous paraît compliqué de passer mais c’est sans compter sur la gentillesse de deux paires de gros bras présents qui nous aident en même pas 15 secondes à tout faire passer de l’autre côté. Nous montons ensuite dans la vallée de la Leffe, par une route qui monte lentement mais sûrement, sur un terrain fort boisé et magnifique. Nous traversons le joli village de Thynes avant de nous arrêter pour manger après 20 km, à Sovet. On tombe avec plaisir sur une petite école en face de l’église qui a laissé ses grilles ouvertes afin que ses jeux soient accessibles à tout le monde pendant les vacances. Arthus et Emile sont fous de joie de pouvoir jouer à la plaine de jeux et s’amusent comme des fous pendant que nous profitons au soleil 😊. Les garçons sont aussi ravis de découvrir une boîte à livres à côté de l’école, et choisissent minutieusement chacun un livre tout en remettant un autre qu’ils avaient pris d’une précédente boîte à livres. Quelle merveilleuse invention, et quelle super chouette idée à exploiter durant les voyages à vélo avec les enfants : chercher ensemble une boîte à livres dans un village, regarder ce qu’elle contient comme on découvre un trésor, prendre un livre et en remettre un en échange, pour faire plaisir à d’autres et donner sens au mot partage. Après un passage par la mignonne petite ville de Ciney, nous arrivons à Scoville où habitent les parents de Lise. Quel bonheur de revoir nos amis Lise et Nico (après les retrouvailles express de la semaine dernière, à Mozet, pour un dîner dans le garage) en pleine forme avec leur jolie princesse Jeanne. En ce jour de fête nationale, il ne pouvait y avoir d’autre menu que des bonnes frites évidemment (3ème fois en 3 semaines, oups, ça fait une bien meilleure moyenne qu’à la maison ça 😊). Pour couronner cette magnifique journée, nous profitons d’un plongeon dans leur magnifique piscine avant d’aller choisir deux histoires parmi la centaine de livres pour enfants tous plus beaux les uns que les autres qu’il y a dans leur bibliothèque. Nous terminons la soirée à papoter autour d’une bonne tisane de la vie et des enfants (avec tout ce qu’ils nous apportent comme bonheur… et comme moments plus compliqués, aussi 😉).
Waw!! Super chouette! Je viens de tout lire et c’est vraiment ressourçant de vivre ce voyage avec vous !! Gros bisous à vous 4!!
Merci Marlou! Tellement gai de pouvoir partager cela avec vous 🙂 Et si en plus, c’est ressourçant, alors c’est encore mieux 🙂 Plein de bisous doux à vous!